Abidjan, 14 février 2023 – voiedefemme.net–Le ministre de l’Environnement et du développement durable, Jean-Luc Assi, a effectué le lundi 6 février 2023, une visite des points critiques, en termes de pollution du canal d’Anoumabo en vue de s’enquérir des réalités du terrain et envisager des solutions contre les mauvaises odeurs qui se dégagent d’Anoumabo.
Selon lui, la solution durable est la réouverture du canal. Cette solution devra être une gestion intégrée comprenant plusieurs ministères en mettant en œuvre des systèmes d’assainissement pour que toutes les habitations autour de la lagune puissent avoir un système de canalisation adéquat. Cette action permettra un meilleur déversement des eaux usées dans un réceptacle autre que la lagune. Aussi dira-t-il lors de cette visite : « Il faut restaurer le canal, il est en train d’être bouché. Il était à une largeur de 100 mètres, aujourd’hui avec le remblayage, nous devons être autour de 25 mètres. La solution, c’est de faire en sorte que le canal soit restauré et donc, nous sommes venus voir comment trouver des solutions idoines pour régler définitivement ce problème ».
Pour mettre fin à ces nuisances olfactives, une entreprise spécialisée dans le domaine, a présenté son plan d’action lors de la visite du Ministre Jean-Luc ASSI. Il s’agit de la pulvérisation d’un neutralisant d’odeurs. La même approche a été utilisée pour neutraliser les odeurs de la baie de Cocody. L’efficacité d’une telle solution est, certes, à saluer, mais elle demeure temporaire. C’est pourquoi Jean-Luc ASSI a suggéré des actions de lutte durable contre les nuisances olfactives.
« Nous envisageons, en outre, de donner au canal sa fonction écologique initiale qui est de permettre l’évacuation naturelle des eaux pluviales des communes de Marcory et de Koumassi vers la lagune Ebrié et faire des aménagements à travers des systèmes d’assainissement adaptés », a indiqué le Ministre. Au terme donc de cette importante visite, des recommandations ont été faites, notamment, l’organisation d’un atelier de réflexion avec toutes les parties prenantes en vue de trouver une solution à la sauvegarde et à la valorisation du Canal d’Anoumabo.
Notons que le canal d’Anoumabo, située dans la commune de Marcory, a été construit dans la période 1978 – 1984. Son rôle premier qui se trouve compromis aujourd’hui, était de permettre l’évacuation des eaux pluviales des communes de Marcory et de Koumassi vers la lagune Ebrié. Face aux nombreux points marécageux qui jonchaient Koumassi et Marcory, ce canal était la solution trouvée pour les assécher.
Aussi est-il inutile de rappeler qu’il est impérieux de redonner au canal sa fonction première. C’est pourquoi, un atelier permettra très prochainement d’élaborer un plan d’actions pour la sauvegarde et la valorisation du Canal d’Anoumabo. Il s’agira aussi au cours de ce conclave d’identifier les problèmes liés au Canal d’Anoumabo, de définir surtout les actions à mener pour la restauration du canal et enfin d’évaluer les coûts des actions à mener.
Rappelons qu’une étude des experts du Centre Ivoirien Antipollution (CIAPOL) a révélé que les eaux usées drainées des communes de Koumassi et Marcory sont directement déversées dans le canal d’Anoumabo. Cette situation a envasé le canal qui se retrouve rempli d’ordures ménagères, de carcasses de véhicules et de matériaux divers et d’eaux usées urbaines. Ces eaux sont stagnantes et dégagent de très fortes odeurs. Ces odeurs sont transportées par le vent sur de longues distances.