Publié le 15 juin, 2022

Abidjan, le 15 juin 2022 – Voiedefemme.net – Le samedi 11 juin dernier, la communauté U-reporte Bouaké était à Djebonoua pour la première étape de leur caravane de sensibilisation sur les dangers liés à la migration clandestine.

En effet, Il était question pour cette communauté de créer un cadre d’échange avec la population de Djebonoua en général et plus particulièrement la jeunesse qui est de plus en plus confronté à ce fléau, sur les risques liés à la migration clandestine et de présenter aussi toutes les opportunités que possède la Côte d’Ivoire.

Cette activité a débuté par des jeux, des témoignages poignants dont celui de M. Fofana Issouf, ex-aventurier qui a retenu notre attention, à travers son histoire : il dit avoir emprunté cette voie parce que depuis son jeune âge, son rêve le plus ardent était de partir un jour en Europe. Peu importe ce qui cela lui coûtera ! Ce qui le motivait le plus est qu’il voulait avoir une vie plus reluisante, sans pour autant avoir pris le soin de s’imprégner des réalités du terrain et les risques de ce que ce voyage pourrait durer une éternité et où certains y trouvent la mort chemin faisant. Alors, motiver plus que jamais il va réunir tous ces documents pour ce faire établir son passeport en 2014. Ce précieux document entre ses mains, notre ami embarque dans une aventure où il est prêt à y laisser sa vie. Ignorant tous les obstacles à franchir, il décide d’aller jusqu’au bout. C’est ainsi qu’il va mettre sa propre vie en danger. Une fois sur place, raconte-t-il, ils sont embarqués dans des bateaux de fortune à des prix exorbitants, pouvant contenir environ deux cents à trois cents personnes. Voire plus.

Dans ces embarcations, chaque occupant devra se débrouiller pour trouver une protection. Ça peut être une chambre à air gonflé ou un gilet de sauvetage. Mais, cela ne garantit pas la vie des occupants, car au fur et à mesure qu’ils traversent la mer ce sont des milliers de jeunes qui tombent dans la mer et meurt par noyade. Leur corps sans vie baigne dans la mer et le voyage suit son cours avec les survivants. Les événements vont s’enchaîner comme un cauchemar pour lui. Il va se retrouver à exercer des petits métiers qu’il a refusé de pratiquer dans son pays. Gérant de kiosques, plongeurs dans des restaurants… tout ça pour survivre et avoir de quoi à payer le reste de son voyage.

N’ayant plus d’argent pour continuer son voyage, la route s’avère encore très longue et rallier un pays à un autre devient un parcours du combattant au péril de sa vie. Les choses ne se déroulent pas comme il le souhaite, alors il décide donc d’aller tenter sa chance au Gabon, où il a vécu cinq ans avec un an de prison sans être jugé. À sa sortie de prison comme par coïncidence, il bénéficie de l’aide de l’état ivoirien qui rapatriait ses ressortissants exilés au Gabon. Dès son retour au pays, il reprend tout à zéro avec l’aide de L’Avsi-Ci. Il est formé au métier de l’élevage. Une histoire pleine de leçons. Pour finir, l’ex-aventurier a lancé un appel afin que les jeunes n’empruntent plus cette voie.Un débat autour de la migration clandestine a mis fin à cette première étape.

Soro Julien

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