Depuis le 22 juin dernier, Guéhi Brissi Lucas, médiateur délégué pour les régions du Gôh la Nawa et le Lôh-Djiboua est sur le terrain. L’objectif étant de rencontrer les populations pour leur parler de la préservation de la paix, à quelques semaines des élections locales prévues pour le 2 septembre prochain.
Au cours de la conférence de presse animée le 9 juillet dernier, au siège de la délégation, le préfet hors grade a lancé un appel aux acteurs politiques leur demandant de faire le choix de l’esthétique langagière, avant, pendant et après les élections, pour ne pas heurter la sensibilité des adversaires. « Devons-nous continuer dans les invectives, les confrontations ou souhaitons-nous une Côte d’Ivoire de paix ? », s’est interrogé le conférencier. Il recommande aux Ivoiriens de tirer les leçons des crises antérieures. « Après de nombreuses années de crise, il est temps d’emprunter le chemin de la paix », a conseillé le préfet hors grade. Puis d’émettre le souhait de voir les candidats aux élections régionales et municipales d’être fair-play en se soumettant au verdict des urnes. « Il faut éviter les propos guerriers du genre, je dois gagner à tout prix, si je perds c’est le chaos ». Pour le conférencier, Gagnoa doit donner l’exemple d’une cité en phase avec la cohésion sociale.
« La seule et unique préoccupation des citoyens doit être de faire de la région un lieu gagnant. Gagnoa doit être un havre de paix », a dévoilé Brissi Lucas. C’est son rêve pour sa région d’origine. Après avoir parcouru des localités du Lôh-Djiboua et de la Nawa, le médiateur délégué a posé ses valises, le 27 juillet dernier, au foyer polyvalent de Gagnoa. Il a réuni les différentes communautés pour leur passer le message dont il est porteur. « Les élections ne doivent pas être source de problème. La paix est une valeur essentielle pour la construction de notre société », s’est adressé Lucas à son auditoire. Il dit vouloir anticiper sur les éventuelles crises électorales. « Il ne faut pas attendre qu’il ait des problèmes pour chercher des solutions. Nous ne sommes pas des pompiers pour attendre le feu avant d’agir », a-t-il souligné sous le regard approbateur des autorités administratives et des chefs traditionnels. Boga Sivori, chef de village de Gnalébribouo et président du collectif des chefs du département de Gagnoa a réagi aux propos du médiateur délégué.
« La chefferie traditionnelle adhère aux propos du médiateur. En ce sens que c’est un message qui en appelle à la responsabilité des hommes politiques et des populations », a dit le journaliste de formation. « On peut faire la politique sans violence. La démocratie elle-même est un mode de fonctionnement pacifique », a-t-il ajouté puis de féliciter le médiateur pour cette démarche qui cadre avec la vision des têtes couronnées. Notre slogan, dira Sivori, est la paix. Il a annonce que ses pairs et lui accompagneront le médiateur dans sa mission. « Nous allons investir les 14 cantons du département de Gagnoa pour dire aux populations qu’on peut avoir des opinions politiques différentes et marcher ensemble », signale l’autorité villageoise. Boga Sivori promet de rencontrer les candidats pour ensemble relever le défi des élections sans heurts.
Alain Doua