Abidjan, le 03 février 2023 – voiedefemme.net –Dans le souci de préparer les acteurs à faire face à un cas de pollution des eaux, la marine nationale de Côte d’Ivoire et le centre ivoirien antipollution (Ciapol) ont participé à « Obangamé Express », une initiative de la coopération régionale et internationale. C’est un exercice multinational conjoint engendré par les accords de Yaoundé à l’initiative des USA à travers le Centre de commandement pour l’Afrique (Africom). Cette sixième édition s’est déroulée du samedi 28 janvier au jeudi 03 février à bord d’un navire dénommé « le patrouilleur ». S’il est vrai que ces exercices visent à améliorer les capacités des administrations dans la lutte contre la piraterie et les trafics de tous genres, le scénario de ce troisième jour a ciblé la pollution.
« L’exercice va consister à être face à un navire qui serait entré en collision avec un autre navire en mer, provoquant une fuite d’hydrocarbure. La nappe dégagée va progresser vers le port d’Abidjan. Le jeu sera d’intervenir pour la circonscrire et vite la traiter afin d’éviter que la pollution provoquée par cette fuite d’huile prenne de l’ampleur », a planté comme décor le lieutenant de vaisseau Koné Gbambala Ange-Aubin, commandant par intérim du « patrouilleur ». Il était vêtu d’un uniforme de couleur bleu nuit coiffé d’une casquette de même couleur.
Ce lundi, sous un soleil de plomb, tous étaient à pied d’œuvre pour la réussite de cet exercice. On distinguait les uns et les autres par les uniformes. Les éléments du Ciapol étaient vêtus d’un ensemble orange, casque blanc assorti de chaussures noires. Les autres corps se contentaient de gilet orange et de casque bleu. Mais tous étaient unanimes que l’intervention en mer est un travail d’équipe. « On essaie de travailler en symbiose. C’est ça la doctrine de cet exercice dans une marine » affirment-ils.
Sur le navire, on voyait le commandant de vaisseau Koné Ange- Aubin faire la navette entre la passerelle et la plage arrière, donnant des instructions aux différents acteurs de l’opération du jour. Il ne manquait aucune occasion d’immortaliser certaines actions.
« Ces photos sont faites pour attester de l’effectivité de cet exercice. Nous les transférons sur notre plateforme » se justifie-t-il.
Ces soldats ne ménageaient aucun effort. On se croirait dans un film d’action.
À l’intérieur du navire, chacun jouait sa partition. « Deux navires entrés en collusion. Aucun dégât constaté. Aucune perte en vie humaine. C’est une nappe noire qui se dégage et les équipes sont à pied d’œuvre pour l’établissement du barrage » pouvait-on entendre à bord de ce patrouilleur
Tout le monde était en mouvement. Les éléments du Ciapol, les marins, tous étaient à la tâche pour maîtriser la coulée de l’hydrocarbure déversé en mer. « Notre mission est de circonscrire, à l’aide d’un barrage gonflable, l’espace pollué », nous informe un représentant du Ciapol. Pour notre gouverne, un élément du Centre de recherche et sauvetage maritime (MRCC), nous donne plus de précision. « Le Ciapol est l’acteur principal de ce scénario. Quand il y a incident, on appelle la Degamb (Direction Générale des Affaires Maritimes et Portuaires). La Degamb informe le Ciapol qui, à son tour, fait un constat de la quantité de liquide déversé et simultanément la marine intervient. Les autres y vont pour la sécurité », détail-t-il.
Rappelons que, » Obangamé express » est une expression camerounaise qui signifie » coopération ». Cet exercice a lieu chaque année simultanément dans le Golfe de Guinée à partir de l’Angola jusqu’au Sénégal. Il vise à lutter contre la piraterie maritime, la pêche illicite, le trafic d’arme, le narcotrafic…
Grace Djazé