« Depuis le mois de janvier, nous sommes confrontés à une pénurie de staff qui est le plâtre. Le prix qui était de 5000 Fcfa est passé depuis janvier, à 13 000 Fcfa ou 15 000 Fcfa par endroit. A cause de cette situation, pratiquement tous les staffeurs sont au chômage. Parce que de nombreux clients refusent de payer à ce prix. Nous lançons un cri du cœur aux autorités afin de nous venir en aide ». Telle est la quintessence de la conférence de presse qu’a tenue dimanche 29 mai 2022, à la salle de fête de la mairie d’Abobo, l’Association des staffeurs professionnels de Côte d’Ivoire (Aspci). Pour Diomandé Amara, secrétaire général de cette association qui revendique plus de 1500 staffeurs sur l’étendue du territoire ivoirien, « depuis maintenant 5 mois, les staffeurs de Côte d’Ivoire souffrent de la hausse du prix du sac de plâtre qui n’a fait qu’augmenter depuis janvier pour atteindre des prix hors de portée pour nos clients. Aujourd’hui, le prix du sac est devenu 15 000 Fcfa et pour les plus chanceux parmi nous, ils l’ont à 12 000 ou 13 000 Fcfa ». Toujours selon la cheville ouvrière de l’Aspci, leurs investigations sur le terrain auprès des fournisseurs avec lesquels ils ont longuement échangé, a permis de trouver quelques causes. Aux dires du Sg, selon les revendeurs, elles seraient essentiellement liées à la hausse des taxes douanières sur ce produit. Chose qui, de facto, se répercuterait sur le prix de revient du sac de plâtre. « Nous ne pouvons pas accepter cette situation. Parce que ces fournisseurs nous font croire que c’est la douane qui a augmenté leurs taxes. Nous pensons que ce n’est pas vrai ! La douane ivoirienne, à notre connaissance, n’a fait aucune augmentation sur ses taxes., s’est-il insurgé, ajoutant, « Nous avons décidé de nous faire entendre à travers les médias pour que nos autorités se penchent sur cette situation qui impact sur nous et nos familles ».
L’Aspci n’a pas chômé. Ses responsables ont mené des démarches pour trouver une solution à cette situation qui n’a que trop duré. Des rencontres avec les revendeurs pour les sensibiliser à revenir aux prix légaux en passant par un mot d’ordre de boycott, une demande de croiser le ministre du Commerce pour lui faire part de leurs revendications… rien n’y fit ! Les choses n’ont véritablement pas changé. C’est pourquoi, Gouzoua Raymond, le président des staffeurs professionnels de Côte d’Ivoire, a décidé, du haut de cette tribune, d’interpeller le gouvernement ivoirien sur cette situation intenable pour eux et même pour leurs clients. « Nous lançons un cri de cœur à l’endroit du gouvernement sur la situation que nous vivons pour que nos problèmes soient connus. Quand les chefs de famille que nous sommes ne travaillons plus, c’est vraiment difficile… », a-t-il indiqué. Pour lui, il faut que l’Etat s’investisse dans cette situation. « Nous souhaitons que l’Etat voit si réellement l’augmentation du prix du sac de plâtre est la conséquence d’une quelconque augmentation des taxes douanières. Si ce n’est pas le cas, que ces personnes qui font une telle spéculation soient sanctionnées. C’est inadmissible que du jour au lendemain les prix passent de 5000 Fcfa à 15 000 Fcfa. Il faut que l’Etat jette un œil de ce côté-là. », a souhaité le patron des staffeurs de Côte d’Ivoire qui, selon lui, son association a toujours préféré la voie de la négociation pour revendiquer. Tout de même, il compte bientôt lancer des mots d’ordre s’ils ne sont pas compris par les autorités en place. « Nous allons passer à une autre étape dans ce combat pour mieux nous faire entendre », a-t-il lancé.
L’Association des staffeurs professionnels de Côte d’Ivoire, portée sur les fonts baptismaux en juillet 2021, lutte pour le bien-être et des conditions de travail décentes de ses membres.
Djolou Cloé