Le vaccin, constitué d'un virus rendu inoffensif, peut redevenir virulent, dans de rares cas.

Des cas de poliomyélite viennent d’être détectés au Soudan mais aussi en Éthiopie ou encore au Tchad et les autorités sanitaires ont entrepris une riposte dans la région. Il s’agit de nouveaux cas de polio liés non pas au virus sauvage mais à une souche vaccinale.

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) avait annoncé, mercredi 25 août, l’éradication d’Afrique du poliovirus sauvage qui provoque des paralysies irréversibles chez l’enfant, mais il n’est pas le seul vecteur de la maladie. Après des examens génétiques, il s’avère que les nouveaux cas de polio ne sont pas dus au virus sauvage qui est présent naturellement dans l’environnement, toujours considéré comme éradiqué, mais à une souche vaccinale.

Près de 200 cas de poliomyélite ont ainsi été détectés, depuis le début de l’année, au Soudan et dans les pays proches comme le Tchad, la République démocratique du Congo, l’Angola ou encore l’Ethiopie.

« La souche sauvage n’existe plus en Afrique et le continent est maintenant libre de cette souche mais il n’est pas entièrement libre de la polio parce qu’il y a aussi ce que l’on appelle une souche dérivée vaccinale », a précisé Oliver Rosenbauer, porte-parole du programme d’éradication de la poliomyélite à l’OMS.

Dans de rares cas en effet, le vaccin, constitué d’un virus rendu inoffensif, peut muter et redevenir virulent. L’utilisation de ce vaccin, pourtant essentiel pour lutter contre le virus sauvage, doit donc à terme être remise en question.

« On connaît ce risque, assez faible, qui est assez associé à l’utilisation du vaccin. Notre but est donc de terminer avec les flambées que l’on voit de la souche vaccinale et ensuite arrêter l’utilisation de ce vaccin pour s’assurer que l’Afrique sera libre de toute la polio », a ajouté Oliver Rosenbauer.

Il faudra compter au moins trois ans sans aucun cas de poliomyélite sauvage ou vaccinale pour décréter l’éradication totale de la maladie en Afrique.

Avec RFI

Ajoutez votre commentaire