Invitée à l’inauguration du nouveau siégé de la Fondation BJKD, Adjaratou OUEDRAOGO, artiste, peintre, sculpteur et réalisatrice burkinabé était à Abidjan le 09 septembre dernier. Elle fait partie des « 9 valeurs certaines » de l’exposition d’œuvres d’arts de Jacobleu à la galerie « Pièce Unique » de la Fondation BJKD. La réalisatrice a bien voulu se confie à Voix Voie De Femme.  

Présentez-vous à nos internautes.

Je suis Adjaratou OUEDRAOGO, artiste peintre, sculpteur et réalisatrice en film d’animation. Je suis burkinabé.

Lorsqu’on regarde vos œuvres, pour nous profanes, nous avons l’impression qu’il s’agit de dessins faits par un enfant ou par quelqu’un qui apprend à dessiner. C’est innocent. Est-ce une technique apprise à l’école ou un style que vous avez adopté ?

Oui c’est vrai. Effectivement, quand on regarde mes dessins on pense beaucoup plus aux dessins des enfants. Je fais des dessins des enfants de la rue. C’est parce que je travaille beaucoup sur le thème des enfants. La situation des enfants, des enfants abandonnés, les relations mères-enfants. Je me mets dans la peau de ces enfants pour m’exprimer à leur place, pour transmettre leur message. Je suis comme la « porte-parole » de ces enfants. Les dessins sont innocents, c’est comme je l’ai dit c’est parce que ces enfants-là aussi sont innocents.

Pour parler de mon style, je suis à la frontière des naïfs et réalistes. En un mot je fais de l’art contemporain. Pour moi c’est le message que je passe qui est important.   

Vous êtes engagées au niveau des femmes et des enfants pensez-vous que les femmes ou les enfants arrivent à comprendre vos messages à travers vos œuvres ?

Pour moi mes œuvres vont au-delà de l’émancipation de la femme. Mes œuvres parlent beaucoup plus des enfants. Je ne parle pas seulement que de la femme. Je parle surtout et beaucoup des enfants; Parce que sur mes toiles il y a un enfant. C’est plus le sujet que je défends: la situation des enfants. Surtout les enfants de la rue. C’est vrai que mon travail intéresse aussi les femmes parce que je me dis que les enfants dans la rue ce sont des enfants faits par des femmes. Il y a aussi des enfants qui sont rejetés par leurs mères qui sont aussi des femmes.

Je dirai Oui les femmes comprennent ce que je fais. Je pense que certaines comprennent mes toiles. Surtout celles qui sont intéressées et qui savent bien lire une toile, qui aime vraiment l’art. Si tu n’es pas intéressé c’est compliqué tu ne vas pas comprendre. Même un dessin réaliste tu ne vas pas comprendre. Je ne peins pas seulement pour les femmes, je peins pour tout le monde.  Les enfants, les hommes et les femmes. Mais c’est beaucoup plus l’enfant.   

Vous êtes aussi réalisatrice et vous faites des films d’animation. C’est quoi un film d’animation ?

Je suis réalisatrice de films d’animation. Un film d’animation c’est qu’on appelle « les dessins animés ». Moi je suis allée plus loin. Moi, mes films d’animations ce sont mes peintures que j’anime.  Je peins mes tableaux, je les scanne et après je dessine des personnages par-dessus. C’est un style un peu compliqué. On trouve mes tableaux à travers le film.

Vous avez fait un film de 4 minutes 30 intitulé « Le crayon » qui a été retenu au FESPACO 2017 et ce film a eu le prix du meilleur film en 2017 au Nigeria à Lagos, que raconte ce film.

Le film « Le crayon » parle de l’histoire d’un vieillard qui a perdu son crayon dans un bus qui raconte l’histoire de ce crayon qui représente tout pour lui. C’est un souvenir de sa mère. Depuis 50 ans il a ce crayon c’est le seul souvenir qu’il a de sa mère.

Arrivez-vous à concilier le métier de réalisatrice et la peinture, la sculpture ? êtes-vous capable de faire les deux métiers ou plus tard vous serez amenée à faire un choix ?

Oui j’arrive à concilier ma peinture, dessin et le cinéma. Parce que dans le cinéma j’utilise toujours mes peintures. Donc c’est une continuité. C’est vrai que dans le cinéma plus particulièrement le dessin animé ça demande beaucoup plus mon temps et financièrement ça me demande aussi un gros budget. Ça fait qu’actuellement je suis plus dans la peinture que dans le cinéma. Peinture et L’art plastique et le cinéma. Je n’ai pas laissé tomber le cinéma mais j’avance lentement et surement parce que c’est un style qui me demande beaucoup de temps et de travail j’essaye d’aller à mon rythme.  

Merci à voix voie De Femme de m’avoir permis de présenter mon travail, merci de cette opportunité.

Son prochain événement « Ma ville en Peinture » c’est du 04 au 09 octobre 2021 à Ouagadougou. Une idée géniale à suivre sur mavilleenpeinture

Mariam SIDIBE

Ajoutez votre commentaire