La journaliste écrivaine annonce son douzième ouvrage pour bientôt.

La journaliste écrivaine ivoirienne a à son actif 11 ouvrages dont les plus connus du grand public sont les six tomes de ‘’ Les Coups de la Vie’’. L’auteur de ces œuvres basées sur des faits de société s’est confiée à VoieVoix De femme, ce vendredi 2 octobre 2020, à Abidjan-Treichville.

Aujourd’hui, vos ouvrages ‘‘Les Coup de la Vie’’ sont parmi les meilleurs ventes de livres dans les librairies. D’où vous est venue cette idée d’écrire ces histoires ?

Tout a commencé en 2004 quand je suis arrivée à Go Magazine en tant que commerciale. Je précise que j’ai une formation de déléguée médicale. Le patron du magazine Zohoré Lassane, qui a eu l’idée de mettre un magazine de femme sur le marché, avait souhaité que nous, en tant que femmes, lui proposions des rubriques dans ce magazine féminin. Je me souviens, les propositions allaient dans tous les sens : Cuisine, Shoping, Horoscope et autre…Et j’ai proposé une rubrique basée sur les témoignages de gens. En fait je suis attentive aux petites histoires de mon entourage parce que j’aime bien compatir à la douleur des gens. J’aime donner des conseils… Ça n’a pas été facile de convaincre le patron. Mais ça finalement été adopté. Quand il a souhaité une proposition de nom de la rubrique, j’ai proposé ‘‘Les Coups de la Vie’’. C’est comme cela que l’aventure a commencé.

Pourquoi avez-vous choisi ce nom ?

A l’époque, j’aimais bien la chanson de Soum Bill ‘’L’un pour l’autre’’ où il dit quelque part : « ce sont les coups de la vie, les peines et les joies ».

Quelle a été la réaction des lecteurs du magazine ?

Je ne m’attendais pas à un tel succès. Dans le magazine, on racontait un témoignage, chaque mercredi. On a fait ça pendant cinq ans. La rubrique avait un tel succès qu’on s’est dit qu’il fallait faire un compile de ces histoires. Et cette idée est venue des lecteurs eux-mêmes. On a donc sorti le Tome 1. J’avoue qu’on minimisait l’engouement. C’est quand il y a eu rupture un mois après la sortie du tome 1 qu’on a compris qu’il fallait vraiment qu’on se prenne au sérieux. Aujourd’hui, nous sommes au tome 6. Mieux, LULLYGRACE Production, une maison de référence, s’est intéressée à nos écrits. Bien avant, il y en avait plusieurs, mais on n’avait pas l’impression que c’était des structures sérieuses. Je suis satisfaite. C’était mon idée première. Je voulais en faire des films à partir de ces expériences qu’on me raconte çà et là pour mieux orienter les gens à partir d’expériences déjà vécues…

Aujourd’hui, nous sommes au tome six pour les bouquins. Jusqu’où ‘‘Les Coups de la Vie’’ vont s’arrêter ?

Nous sommes au tome 6. Je prépare en ce moment le tome 7. N’oubliez pas que ça continue dans Go Magazine. Chaque semaine, vous y trouvez un témoignage nouveau. Donc ‘‘Les Coup de la Vie’’ continuent.

Pouvez-vous nous raconter comment de votre formation de déléguée médical, vous vous êtes retrouvé aujourd’hui dans l’écriture ?

Oui, j’ai une formation de déléguée médicale. Et je pense que ça se ressent un peu dans ma façon de gérer les ouvrages que j’écris. Le métier de délégué médical est très commerciale par-dessus tout. C’est à ce titre que je suis arrivée à Go Magazine en 2004. Je suis donc arrivée dans le milieu du journalisme sur coup de tête. Et quand je me suis rendue compte que les projecteurs étaient sur moi, je me suis dit qu’il fallait que je me prenne au sérieux. Au départ je pensais que c’était juste un passe-temps. Mais c’était devenu trop sérieux. Je me suis dit : « il faut que je me forme ». C’est comme ça qu’en 2012, j’ai tout arrêté et je suis repartie à l’école, à l’Université de l’Atlantique et à l’ISTC ou j’ai obtenu ma licence et mon Master. Maintenant, j’ai les qualifications requises pour exercer en tant que journaliste. Mais en même temps, je continue la promotion de mes ouvrages.

En tant que femme, peut-on dire que vous êtes activistes pour la promotion et de l’émancipation de la femme en Côte d’Ivoire ?

On me pose souvent cette question et je comprends. On se dit tu es une femme et tu fais le combat des femmes. Mais je voudrais dire que c’est le combat de tout le monde que je fais. Je ne suis pas vraiment féministe, quoique j’adhère au combat des féministes, sans pour autant être à l’avant-garde. Je fais le combat de tout le monde : les femmes, les enfants, les hommes. Tout le monde se confie à Anzatta. Je suis porte-parole de tout le monde en fait. Quand un problème se pose, et à tous les niveaux, et que je peux intervenir, je le fais.

Je sais cependant que dans beaucoup de domaines, les femmes sont lésées, bien que ce ne soit pas mon cas. Il m‘arrive d’agir pour la masse et là où ça vaut la peine de défendre la femme, je le fais. En même temps, je dis aux femmes de ne pas s’ériger déjà en victimes.  Partout où l’on est, il faut s’imposer de par son travail. Ce n’est que le travail qui peut imposer une femme ou un homme. On n’a pas besoin d’exiger une parité, là où il n’y a pas de compétence.

Concrètement quels conseils donnez-vous aux jeunes filles qui veulent vous ressembler ?

Il faut lire. Je sais que mon style est assez facile et il y a des leçons de morale à retenir dans mes œuvres, mais en même temps, il faut se cultiver. Il faut tout lire. C’est à travers cela qu’on se cultive et qu’on apprend beaucoup. Ce n’est qu’à ce prix qu’on peut mieux s’exprimer et mieux écrire. C’est vrai qu’aujourd’hui avec le numérique et l’avènement des médias sociaux, on s’intéresse peu à la littérature. Mais c’est important de ne pas tourner le dos au livre.  

Ne pensez-vous pas que ces médias sociaux annoncent le déclin du livre ?

Il faut une politique du livre en Côte d’Ivoire. C’est pourquoi, moi, voyant venir le danger, j’ai initié la caravane du livre. Chaque année, je fais le tour des villes du pays pour parler littérature. A toutes ces sorties, je me rends compte que le public s’intéresse au livre. C’est pourquoi s’il y a vraiment une politique autour du livre avec des concours où des cadeaux sont offerts, ça peut créer le déclic chez nos enfants, les apprenants. Parce que c’est là que tout commence. Il faut des émissions à la télé, des concours autour du livre.

Réalisée par Ténin Bè Ousmane

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