Un concours du meilleur danseur de balafon a meublé la cérémonie d'hommage.

A Korhogo, le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, décédé le 8 juillet 2020 demeure dans les cœurs. Dans la matinée du dimanche 20 décembre 2020, le balafon du Nord a rendu hommage à l’illustre disparu, Place Djassa de Korhogo.

Les danses traditionnelles du terroir ont dédié ce jour à l’illustre disparu de la région, à la faveur du festival du Senang. Toute la matinée de ce dimanche 20 décembre 2020 a en effet vu se succéder, Place Djassa de Korhogo, plusieurs dizaines de groupes artistiques, notamment des balaons venus de toutes les circonscriptions de la région du Poro.   

Sur ces instruments de musique de type xylophone, selon un maitre balafoniste, les musiciens ont prononcé des paroles fortes « pour saluer le grand homme disparu ». Des paroles de balafon accompagnées de langages tambourinés, que seuls les initiés peuvent décrypter. La cérémonie d’hommage a vu la participation de la grande famille Gon Coulibaly et des autorités traditionnelles de la région. L’hommage a débuté par le balafon de Kassirimé, quartier mythique de Korhogo avant que d’autres de s’y succèdent. Le célèbre groupe ‘‘Kapatcha’’ ou ‘‘Soromougoudjo’’, une autre danse du terroir, s’est joint à la partie d’homme.  

Cette cérémonie était la suite des festivités de la nuit où prestations ont été meublée par le concours du meilleur danseur de balafon ou, en langue locale, ‘‘Wolo koulo kpoyohdjanw’’. Sur l’espace Gbondala plusieurs équipes étaient en compétition dans une arène. C’est Zondélégué Sékongo, maçon de profession  qui est sorti vainqueur de cette compétition très disputée.

L’homme de 28 ans a convaincu les membres du jury composés de joueurs de balafon. Qui ont tranché en définitive pour lui. Zondélégué Sékongo a donc obtenu le prix Amadou Gon Coulibaly (AGC) avec 112 points et est reparti avec une moto d’une valeur de 450 000 FCFA et une enveloppe de 100 000 FCFA. La seconde place est revenue à un autre Zondélégué.  Lui, Soro Zondélégué a obtenu 106 points et a eu droit à une enveloppe de 75 000 FCFA. Siaka Nangnin Ouattara suivra avec 100 points. Il est reparti avec une enveloppe de 50 000 FCFA.

Le balafon des communautés Sénoufo du Mali, du Burkina Faso et de Côte d’Ivoire est un instrument de musique de type xylophone. Les pratiques et expressions culturelles liées à son usages sont reconnues comme une richesse faisant partie du patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’UNESCO.

Des témoignages y ont décrit l’ancien Premier ministre comme un homme profondément ancré dans sa culture sénoufo et qui prenait plaisir à se retrouver parmi les initiés du Poro ou des danseurs traditionnels lorsqu’il en avait l’occasion malgré ses hautes fonctions. « Amadou Gon Coulibaly a laissé à Korhogo un héritage immatériel », a déclaré le promoteur du festival, Alexis Sékongo, évoquant la mémoire de l’homme et la grande perte que constitue son décès. 

Pour pérenniser sa mémoire, conformément à la tradition sénoufo qui veut qu’un grand homme ne meure pas, il a annoncé l’institution deux prix dont le super prix Amadou Gon Coulibaly à partir de la prochaine édition du Sénang. 

Par la suite, prenant la parole le commissaire général du festival Alexis Sekongo a remercié la famille Gon pour le soutien et la disponibilité avant de souligner que l’hommage est une occasion pour lui de se recueillir et dire merci au premier ministre pour son engagement pour la jeunesse et surtout pour son attachement à la tradition.

Il a enfin souligné que les prochaines éditions du festival connaîtront un prix spécial qui portera le nom Amadou Gon Coulibaly. Quant à la famille représentée par le professeur Seydou Gon Coulibaly, médiateur de la République pour le Poro et la Bagoué, elle a tenu à remercier le balafon du Nord avant d’affirmer que la tradition et la tradition ont fait de l’ex-Premier ministre l’homme exceptionnel qu’il était avant d’ajouter que « Amadou est mort mais son esprit demeure ». Il a enfin demandé à la jeunesse de prôner la paix pour le développement de la Côte d’Ivoire.

Ténin Bè Ousmane col Silué N’Gana

Ajoutez votre commentaire