Née des surfixes  idio (soi-même) et de phonè (la voix), les idiophones sont des instruments faits de matériaux sonores qui ne requièrent aucune tension supplémentaire comme dans le cas des instruments à cordes ou des tambours.

Cette catégorie d’instruments est la plus riche et la plus représentée dans le patrimoine organologique des Koulango, comme dans la plupart des cultures musicales de la Côte d’Ivoire.

Ils constituent le plus souvent l’élément rythmique dans la musique vocale et s’emploient fréquemment dans les rites magico-religieux.

Les nombreux instruments que compte cette catégorie d’idiophones peuvent être groupés selon leur principe de résonance : ils peuvent être frappés, secoués, pincés, ou encore les différentes parties de l’instrument peuvent être frappées les unes contre les autres.

Les instruments sont faits de matériaux de formes et de compositions différentes, et il va de soi que leur fonction musicale ne se limite pas tou- jours au rôle rythmique dans l’accompagnement de chants et de danses.

Sinaga

Sinaga est le nom donné au xylophone par les Lorhon de Doropo et que L. Tauxier appelle Koulango Nabé. L’instrument comporte 14 lamelles (en bois dur) attachées sur un cadre. Sous chaque lamelle, et accordée en fonction de la hauteur du son, pend une calebasse. De forme sphérique et d’une taille variable correspondant à celle des lamelles, ces calebasses servent de résonateurs (amplificateurs du son produit par les lamelles). Selon O. Boone, « ces lamelles n’influencent en aucune façon la hauteur du son mais ont tout autant pour effet de modifier le timbre du bois qu’on frappe. En principe, chaque calebasse est choisie et coupée de telle sorte que la fréquence de la colonne d’air qu’elle contient soit la même que celle de la touche placée au-dessous. Dès lors, une touche frappée isolé- ment et produisant un son faible, produira, accompagnée d’une calebasse résonatrice appropriée, un son clair, relativement puissant ».

Ces calebasses sont percées d’un ou deux petits trous que recouvre un fragment de cocon d’araignée daminan. Selon le même auteur, le rôle de cette membrane vibrante est uniquement de produire un son accessoire, comparable à celui du mirliton, mais qui ne modifie en rien le son fonda- mental produit par les touches. Ce mirliton donne au xylophone un timbre.caractéristique recherché par beaucoup de sociétés.

Les lamelles sont frappées avec deux mailloches en bois terminées

par une boule en caoutchouc sinalossigué. Ces lamelles ont sensiblement la même longueur, environ 40 cm, seules leur épaisseur et leur largeur varient.

Une anse de transport est fixée à cet instrument. Elle se compose d’une tige de rotang courbée en demi-cercle et fixée par des ligatures à la planchette. Pour le jeu, cet instrument repose à terre.

Silaw

Cet instrument, rencontré dans un village de Bondoukou, précisément à Wolobidi, comporte 16 lamelles et présente sensiblement les mêmes caractéristiques que le précédent. Le mirliton recouvrant les orifices des calebasses s’appelle dirima. Pendant le jeu, les 5 lamelles se trouvant à la gauche du musicien constituent les tons bas. Selon les informations four- nies par l’instrumentiste lui-même, ces lamelles représentent les ancêtres et ne sont jamais jouées. En outre, elles font l’objet de rituels. L’anse de transport est en coton. Cet instrument était dans un très mauvais état de conservation. C’est ce qui explique la mauvaise qualité acoustique de la musique jouée par ce xylophone.

Siléléwou

L’existence de ce xylophone à résonateurs nous a été révélée par un informateur, à Yézimala, dans la région de Bondoukou. C’est la raison pour laquelle nous ne disposons pas d’informations précises sur les caractéristiques de cet instrument.

Mam Ouattara

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