Le Festival des musiques urbaines d’Anoumanbo imaginée par le groupe Magic System en 2008 dans le quartier défavorisé d’Abidjan est devenu depuis un rendez-vous musical majeur en Côte d’Ivoire. Il a eu lieu du 25 au 30 avril.
Le Festival des musiques urbaines d’Anoumabo reste une fête gratuite et ouverte à tous depuis sa création. Le thème retenu par le Femua cette année est « Sécurité alimentaire et agriculture durable ». Plus d’une centaine d’artistes ont été annoncés, avec des têtes d’affiches prestigieuses tel que le rappeur Français Booba, plus connu sous le nom de « B2O », qui a récemment donné un concert en septembre 2022 devant plus de 80 000 spectateurs au Stade de France, le chanteur Congolais de Rumba Ferré Gola, le sénégalais Baaba Maal, les Ivoiriens Didi B et Roseline Layo et plein d’autres.
Devant un parterre d’autorités politiques, de têtes couronnées, jeunes et vieux, délégation togolaise, massés sur la mythique place d’Anoumabo à Marcory, le Festival des musiques urbaines d’Anoumabo (Femua 2023) a été ouvert le mardi 25 avril 2023. Présent à la cérémonie, le président de l’Assemblée nationale, Adama Bictogo, a félicité les Magiciens qui, grâce à leur travail acharné, ont réussi à hisser haut le festival, et particulièrement la culture et la musique ivoiriennes. « Les artistes sont ce remède qui permet de toujours retrouver la force et d’avancer », déclare Adama Bictogo.
Quinze ans se sont écoulés. Ces 15 ans de maturité, selon le président de l’Assemblée nationale, sont le couronnement d’un parcours de Traoré Salif dit A’Salfo et ses amis. La culture a son rôle dans le développement de la Côte d’Ivoire. Le patron de l’Assemblée nationale estime d’ailleurs que les initiatives culturelles en matière de projet jeune sont aussi les bienvenus.
Au nombre des personnalités gouvernementales présentes, l’on note la présence de la ministre de la Culture et de la Francophonie, Françoise Remarck, du ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Kobenan Kouassi Adjoumani. Ils ont ensemble estimé que le Femua est la Can de la musique. Mais pour le traduire en acte, ils ont dit compter sur les artistes invités.
La ville de Bouaké, à 130 km d’Abidjan, a reçu l’étape décentralisée de cette édition qui est le concert de clôture. Un concert grandeur nature au cours duquel plusieurs artistes ont communié avec le public. Bouaké était sur un pied, le seul : le Femua. Il s’est tenu le dimanche 30 avril. Le pays invité d’honneur pour 2023 est le Togo. Dans son déroulement, le Femua a été marqué par des concerts de géants sur différentes scènes à Abidjan, entre autres, sur le site de l’Institut national de la jeunesse et des sports (Injs) à Marcory et l’Institut français (Plateau).
Les retombées du festival et l’appui des fondations partenaires permettront au Commissariat général de réaliser pour le compte de cette édition deux établissements primaires à Bouaké et à Badikaha, dans le département de Niakara.
Les mélomanes doivent le FEMUA à l’audace et à la créativité du leader vocal du groupe Magic System, A’salfo, de son vrai nom Salif Traoré, commissaire général du festival.
Tout part d’Anoumabo, un quartier défavorisé d’Abidjan en Côte d’Ivoire. « L’idée de production d’un festival (FEMUA) découle de la volonté d’offrir un spectacle avec les plus grandes stars de la planète, au village qui l’a adopté ainsi que ses amis, point de départ de leur succès », information donnée par les Gaous de la musique ivoirienne.
Depuis sa création, le volet social est au cœur du FEMUA. On peut mettre à son actif «la réhabilitation et l’équipement d’hôpitaux, d’orphelinats, de pouponnières, des dons aux réfugiés et la construction d’écoles primaires et maternelles », comme l’indiquent les promoteurs.
A’salfo et ses amis mettent également sur la table toutes les questions relatives à l’industrie culturelle. Le FEMUA sert de cadre d’échanges et creuset entre professionnels de la chaîne de valeur culturelle. C’est ainsi que des artistes, des médias et des décideurs partagent leur expertise à travers la tenue d’ateliers et de séminaires de formations sur des thèmes relatifs à leur corporation.
Savadogo Kadissa (Stagiaire)