Griot, mot d’origine occidentale désignant les ‘’djèli’’, dérivé probablement du portugais ‘‘criado’’, qui signifie « serviteur », mais aussi « personne bien élevée ». Il est, à l’origine, utilisé pour désigner les gens fréquentant la Cour royale, avec lesquels on négociait la « pénétration coloniale ». Le griot principal joue le rôle d’éveilleur de conscience : celle du peuple autant que celle du roi. Lui seul peut se permettre une telle liberté en public.

Statut du griot

Bien que l’art des griots jouisse d’une certaine aura en occident, des griots en tant que telle se situent au bas de la hiérarchie sociale du peuple. Ce faible statut se traduit par un rapport d’infériorité vis-à-vis des nobles. Késsai Michel professeur en histoire, se prononce sur la fonctionnalité du griot en Côte d’Ivoire, « c’est vrai que l’écriture est née en Afrique mais on ne l’a pas vite connu. Donc à l’époque médiévale ou encore au moyen âge, en Afrique de l’Ouest on a connu les grands empires. Et pour relater les rois, il y avait les griots. Chez les mandés du Nord, le griot avait un grand rôle pour relater les faits. Ce qu’aujourd’hui on appelle les « atalakous ». L’appellation du griot diffère selon les peuples. On parle plus de griot chez les mandés du Nord », a-t-il expliqué.

Les griots jouissent d’une grande liberté d’expression dans leurs opinions sans avoir à subir de représailles grâce au fait que toute fonction politique leur est interdite. Toutefois, il est possible de distinguer une certaine spécialisation.

Modernisation et transformation des activités des griots

Si, historiquement, les griots étaient chargés d’agir comme porte-paroles des nobles, de raconter les exploits guerriers des soldats les plus valeureux, de louanger les hôtes de cérémonies religieuses, leur rôle traditionnel de « maîtres de la parole » s’est progressivement effacé à la faveur des importants changements sociaux qu’a connus la société. Parmi ces changements, mentionnons l’urbanisation galopante, la marchandisation d’une économie auparavant basée sur le troc, les combats contre la discrimination basée sur les castes et l’éducation.

Pour lui, le griot a encore sa place si nous trouvons en zone rurale. Car, à l’en croire, en ville c’est un peu difficile. « Si nous prenons le cas, de la ville d’Abidjan, elle appartient aux atchan et aux attié. Si nous prenons le cas des atchans, dans les cérémonies de génération, on ne se lève pas pour aller sur la place publique, il y a le griot qui annonce en amont. Le griot a toujours sa place seulement que cela diffère en fonction des peuples. Chez les ébriés par exemple on ne dira pas un griot on dira un historien chanteur de même que chez les bhétés.

Le griot joue toujours un rôle important dans nos traditions, c’est vrai il y a le modernisme mais quand il y a les litiges dans un village on fait toujours appel au griot qui demeure un composant important dans chaque peuple », révèle le professeur en histoire, Késsai Michel.

Il est vrai que la modernisation est galopante en Afrique mais il important de relever que la fonctionnalité du griot porte toujours son sens et son importance.

Mam Ouattara

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