Galeristes, créateurs, grands collectionneurs ou amateurs… Tous se croisent à Abidjan, devenue l’une des plus dynamiques places du marché de l’art contemporain en Afrique francophone.
Depuis 2018, la Côte d’Ivoire précisément la ville d’Abidjan a connu un véritable boom à travers l’art de la rue. Qui a été fédéré par l’ex-Premier ministre, feu Hamed Bakayoko qui a donné une lucarne d’expression aux jeunes amoureux du street arts.
C’est ainsi qu’une étude de l’Institut national de la statistique (Agence nationale de la statistique, Ndlr) et les rapports annuels du Programme national de développement (Pnd) indiquent que la contribution des activités culturelles au PIB était de 2,43% en 2012, de 3,8% en 2017 et de 4% en 2018.
La culture comme composante essentielle du développement
Lorsque la culture est étudiée comme un des facteurs déterminants du développement d’une communauté, notamment sous l’angle de l’analyse du rôle qu’elle joue en termes de développement économique et social, elle doit être comprise dans sa multiple dimension, identitaire, évolutive, socio-économique et communicative.
La tendance que nous constatons au niveau des prises de position politique et des stratégies mises en œuvre est celle d’humaniser le développement, qui doit avoir pour finalité ultime la personne considérée dans sa dignité individuelle et sa responsabilité sociale. Le développement suppose que chaque individu et chaque peuple aient la possibilité de s’informer, d’apprendre et de communiquer son expérience. Un nombre toujours croissant de femmes et d’hommes souhaitent un monde meilleur.
La culture comme facteur de développement
La publication des résultats de certaines études récentes (comme l’étude sur l’Economie créative en Europe, présentée plus bas), une nouvelle dynamique de collecte de statistiques propres aux secteurs d’activité culturelle dans les pays du Nord, les nombreuses actions de sensibilisation menées par des organisations internationales opérant dans les secteurs de la culture, ainsi que les activités de plus en plus visibles des opérateurs culturels eux-mêmes, expliquent que la culture commence à gagner en visibilité dans le débat international en tant que facteur de développement et qu’il y a une prise de conscience assez significative sur le rôle des secteurs d’activité culturelle dans le développement économique et social.
Malheureusement, au niveau des pays en développement, peu d’études et des données statistiques disponibles permettent de mesurer de façon exhaustive l’impact économique de la culture. La seule étude exhaustive sur le poids de l’économie de la culture en Afrique montre que l’impact direct des secteurs d’activité culturelle est significatif en termes de valeur ajoutée dans le produit national du Mali. Le poids économique direct de ces secteurs était de 2,38% du PIB en 2006. A titre comparatif, le secteur banque et assurance participait la même année à hauteur de 1,7% du PIB du pays. Au niveau de l’emploi, le nombre total de postes de travail dans les secteurs de la culture était en 2004 de 115 000 emplois, en tant qu’activité principale, soit 5,8% de la population active occupée au Mali. Le principal secteur d’activité de ce point de vue est l’artisanat d’art, qui assure plus de 100 000 postes de travail. Il est à noter que ce secteur contribue également de façon très significative aux revenus des ménages les plus pauvres en tant qu’activité non principale, avec 107 000 personnes exerçant une activité secondaire dans ce domaine.
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Mam Ouattara
Source : Étude sur la contribution de l’art en Côte d’Ivoire