Le bazin, cette mode du peuple malinké qui permet de valoriser la culture africaine dans toute sa splendeur. Très rependue dans la culture du Mali, pays de l’Afrique de l’Ouest, le bazin est de plus en plus porté partout en Afrique et désormais déporté dans le monde entier. Le bazin n’est plus trop une affaire du Mali si bien que plusieurs maisons de confection et de teinturiers pullulent sur le territoire ivoirien. Il y a trois types de bazin à savoir le bazin riche, le bazin de deuxième choix et le damas chinois. Nous avons rencontré monsieur AW Amadou dit Baba Gala plus connu sous le nom de Baba Gala, un teinturier installé dans la ville de Bouaké pour des détails sur la confection du bazin riche qui est un tissu de qualité supérieure.
Le bazin riche est sa spécialité. Il n’a plus aucun secret pour Baba Gala . Le tissu utilisé pour confectionner le bazin riche est appelé le tissu getzner. Les tissus utilisés par Aw Amadou pour confectionner le bazin viennent de l’Allemagne et de l’Australie. Il a une équipe qui travaille pour lui. La confection demande toute une succession de tâches (chacun a un poste bien déterminé). Le tissu Getzner, le feu à charbon, à bois ou le gaz en fonction des moyens, des colorants, de l’eau, une marmite ou casserole, l’amidon sont entre autres les matériels utilisés par Aw Amadou et son équipe pour fabriquer le bazin.
Pour la confection du bazin, chose qui est un peu complexe, la première tâche consiste à faire bouillir de l’eau jusqu’à une température d’environ 45° à 120°. La fourchette de 45° à 90° est l’idéale. L’étape suivante est d’y ajouter un colorant. Le tout est mélangé de sorte à avoir une couleur uniforme. Une fois le mélange bien fait, le tissu getzner est trempé dans l’eau colorée qui est toujours au feu. Cette partie peut mettre entre une et trente minutes en fonction des couleurs. Au temps voulu, les femmes chargées de cette tâche retirent le tissu de l’eau bouillante pour le tremper dans de l’eau d’amidon déjà préparée. Mr Aw, le maître des lieux et les femmes s’assurent que le tissu absorbe bien l’amidon car pour lui cela donne un éclat au tissu et le rend solide. Cette étape peut durer entre 2 et 5 minutes. Le tissu devenu en quelque sorte un bazin est étalé sur une corde à linge pour son séchage. Une fois séché, le futur bazin est remis au tapeur. C’est cette dernière étape est qualifiée de finition dans la confection du bazin. C’est le lieu de l’embellissement, en lui donnant plus d’éclat, plus de clarté et plus de solidité.
Ventes
La bazin ainsi fabriqué doit être mis sur le marché. « Je vends les bazins en fonction des commandes. Je vends aux clients simples et aux revendeurs. J’ai aussi des gens qui viennent uniquement que pour la teinture », affirme Mr Amadou. L’équipe du spécialiste peut confectionner jusqu’à 40 bazins et plus par jour. Tout est fonction des commandes.
Les tissus bazin sont vendus partout dans le monde. Plusieurs personnes s’y intéressent aujourd’hui. Les prix du bazin riche peuvent varier entre 30000 et 75000 Fcfa en fonction des couleurs et de la qualité
Dans la ville de Bouaké, on peut trouver le bazin dans les différents marchés (le grand marché, le marché de Koko …) avec des revendeurs.
Le travail du bazin paraît facile, mais cela demande beaucoup d’attention.
Il faut se former à la technique de fabrication. Pour cela il faut du temps pour apprendre aux côtés des teinturiers pendant longtemps. Il faut de la patience et du courage pour devenir un spécialiste comme Aw Amadou. Il a accepté d’apprendre et de bien se former pendant plus de 10 ans avant de devenir l’homme d’affaires qu’il est aujourd’hui.
Le bazin étant un tissu made in Africa doit être encore plus mis en valeur même s’il est vrai qu’il est déjà hors de nos frontières.
Sostene Bonon (Stagiaire)