L’origine de cette fête vient du village ARMEBE situé à environ 5 kilomètres de Dabou (Dabou à 1h16mn d’Abidjan. Dans la Région des Grands Ponts). C’est un patriarche aisé qui voulait célébrer ses neveux, les enfants de ses sœurs. A l’époque il fallait avoir une bonne situation financière et matérielle pour célébrer cette fête. C’est ainsi qu’elle est appelée « fête de la richesse ou fête de la noblesse ».
Fête matriarcat célébrée dans tous les villages Adjoukrou
C’est une fête matriarcat réservée exclusivement aux hommes qui ont atteint un bon niveau social. Ils célèbrent leur réussite sur le plan financier en sortant les plus beaux bijoux et vêtements. Elle est célébrée après la fête de génération. C’est un évènement très important pour le peuple. La fête de la richesse existe uniquement en pays Adjoukrou. Avant sa découverte, elle n’était pas une obligation. Aujourd’hui, elle est célébrée dans tous les villages Adjoukrou
Dans l’ancien temps, elle se déroulait sur un mois au cours duquel il faillait nourrir tout le village et tous les convives. De façon générale c’est une fête de partage, de réjouissance ou le célébrant exprime à toute la communauté sa reconnaissance pour le soutien, ses biens (traditionnellement terre plantation or argent et pagne), pour avoir formé une famille, reconnaissance pour la vie. Cette reconnaissance implique implicitement que l’individu fasse parade de richesse et d’opulence. C’est une fête qui demande énormément de dépenses. Aujourd’hui, la célébration passe d’un mois a une semaine. Après l’annonce de la fête dans le village, l’épouse fait une procession de trois jours en étant richement habillé et parée d’or et de bijoux.
Le grand jour organisé par l’oncle maternel
Lors de son passage, le célébrant se fait accompagner par son oncle maternel qui est en fait l’organisateur et de son épouse faisant la procession sous un parapluie tenu par un membre de sa famille jusqu’à la place publique. Le tambour implore la grâce de DIEU, salue les ancêtres du village et le village, il rend hommage à la famille du célébrant et aux personnalités présentes. Il reçoit tout au long de son passage à son honneur des jets de pièces de monnaie toute neuve.
L’intronisation se fait sur la place publique. Seuls les célébrants antérieurs y assistent pour introniser le nouvel arrivant. Ils s’asseyent par catégories de personne. Du plus vieux au plus jeune. Il n’y a pas d’âge pour célébrer l’Angbandji. Tout dépend de la stabilité financière de la famille. C’est pourquoi lorsque l’on n’a pas suffisamment de moyens et que l’on prend de l’âge, la famille lui prête la main forte pour l’infamie. En effet, avant de célébrer cette fête l’individu doit justifier son capital appelé le capital Angbandji. Une caution d’environ 80 mille pour le village comme droit d’accès à la classe des nobles.
Le célébrant acquiert le nom prestigieux d’Angbandji
Au sortir de cette fête le célébrant acquiert le nom prestigieux d’Angbandji et obtient la gloire d’un nom et des hommages tambourinés lors de ses funérailles. Il a accès à tous les privilèges du village. Il a droit à la parole lors des réunions sur la place publique et dans les autres villages Adjoukrou. Il garde le même statut en étant dans un autre village. Il a droit à tous les postes sélectifs en public notamment se présentant comme chef du village, député. Il est respecté, et valorisé par tous les villages Adjoukrou. Cette fête est valable dans tous les villages Adjoukrou.
Le « non Angbandji »…s’incline
Quant au « non Angbandji », il ne bénéficie d’aucun avantage du village. Il s’incline avant de prendre la parole en public. Il n’a pas le droit de mettre le pagne à l’épaule mais plutôt noué à la hanche. Assimilable à la posture des femmes. Il faut éviter de vouloir s’imposer dans les affaires publiques du village pour éviter l’humiliation. Aussi souvent la prise de parole peut lui être refusée. Le « Tam-tam parleur » ne lui fait pas d’éloges durant ses obsèques et les habitants ne se mobilisent pas pour y assister.
Marilyse Beugré (stagiaire)