02 décembre 2021, dans la mythique salle des 4000 places du Palais de la culture de Treichville, le ministre des Pme et de l’artisanat a procédé à l’ouverture de la 4e édition du Marché ivoirien de l’artisanat (MIVA).
Notre équipe de reporter décide de faire un tour sur les lieux, 6 jours après son ouverture. Sur place, sous des chapiteaux dressés pour la circonstance, plus de 600 créateurs venus de partout font valoir leurs créativités.
Les innovations d’une 4e édition
Sydney Kaza, chargé de l’organisation et la disposition des stands nous plante le décor. « Pour cette édition notre groupe a misé sur une belle présentation des chapiteaux et leur propreté. Chaque artisan dispose d’un stand. Des panels sont mis sur pied. Nous donnons la possibilité aux enfants de voir les artisans pour avoir des formations gratuites aux pratiques artisanales », confie-t-il.
« Au total nous avons environ 300 stands avec les artisans ivoiriens ainsi que ceux des pays voisins comme le Burkina, mali, le Niger, le Sénégal, les gambiens, et les congolais. Il y a des artisans qui ont répondu favorable. Par contre il y a certains qui sont des lauréats des pays africains, ce sont eux qui ont été choisi. Les lauréats ne payent pas pour leur installation, ce sont les autres artisans qui viennent participer qui payent », ajoute-t-il. Et déjà pour les organisateurs, le pari est réussi à quelques jours de la clôture. Cependant, les exposants affirment le contraire. Ils estiment que le marché est moins visité. Pourtant, on y trouve de nombreux articles diversifiés et surtout de bonne qualité. Pagnes traditionnels, produits cosmétiques et comestibles, accessoires de mode et de beauté, parfumerie et encens traditionnels vendus en majorité par la communauté malienne, masques, meubles, et objets de valeurs confectionnés par des professionnels… tout y est !
Exposants cherchent clients
« Vous êtes venu pour faire la publicité de nos articles ? » demande Stéphanie, une exposante attirée par notre appareil photo. Sur son étale, des noix de cajou conservé dans des boites en verre. Il y en a de salés et de sucrés. La jeune dame est amère. « C’est difficile de faire un bon bénéfice depuis l’ouverture. Dans d’autres expositions c’était facile pour nous de rentrée avec 400.000 Fcfa en une seule journée. Mais pour le Miva c’est difficile, nous achetons nos articles entre exposants », informe-elle mécontente. Cette faible attraction des visiteurs suscite des questions pour Stéphanie sur la stratégie de communication adoptée des organisateurs.
À quelques mètres de Stéphanie, se trouve Carole Aleagui originaire de la région du Zanzan. Vendeuses et confectionneuse de draps faite de tissus traditionnels appelé « pagne baoulé ». Elle croit que la communication autour de l’évènement a été passable. Cela les empêche de faire de bonnes affaires. « Ce sont des draps tissés. Nous les vendons à hauteur de 75000 Fcfa. Mais depuis l’ouverture nous recevons rarement de clients. On se dit que la promotion n’a pas été assez bien faite. Ce sont mes clients habituels qui viennent visités le stand ou acheter. Sinon de nouveau clients du MIVA je n’ai pas encore vu », se plaint-elle.
Pour leur première participation, les artisans d’Odienné dont les peintres, couturiers, menuisiers, sculpteurs, espèrent vendre mieux en présentant le nouveau pagne de la région. « Nous sommes à notre première participation. « Dalba » est le nom du premier pagne identifiant d’Odienné. Nous gardons le moral, avec le soutien des cadres et devanciers, nous venons au Miva pas pour vendre, mais plutôt pour se vendre. Notre souhait c’est que nos articles impressionnent les visiteurs afin qu’ils les achètent », indique Mme Kouyaté, responsable du comité des artisans du Kabadougou.
« Les populations ivoiriennes s’intéressent moins au volet artisanal. Pour cette édition nous avons commencé la communication sur les réseaux sociaux, les chaines télévisées, la presse écrite. À notre niveau tout ce qui est communication pour attirer a été fait. Peut-être si nous avons eu la possibilité de la faire deux mois ou trois mois avant s’allait changer les choses. Cependant, l’Ivoirien s’intéresse moins à l’artisanat, voilà pourquoi il y a un peu de frein. Le problème c’est la négligence, nous appelons la population a participé activement au marché ivoirien de l’artisanat. C’est l’affaire de tous, ce sont nos artisans, des produits de chez nous. Donc nous les appelons à venir visiter et faire leurs achats», explique Sydney. L’un des membres de l’organisation.
Le Marché ivoirien de l’artisanat se veut avant tout, un évènement qui rassemble tous les acteurs du monde artisanal en Côte d’ivoire. Ambitionne également de servir de plate-forme d’échanges entre les artisans, les acheteurs professionnels, célébrer l’excellence en matière d’artisanat et promouvoir les produits artisanaux innovants en Afrique. Ce marché qui est à sa 4e édition, a été institué le 14 mai 2014, lors d’un Conseil de ministres par le chef de l’Etat.
Bekanty N’ko (Stagiaire)