22 ans après la sortie officielle de ‘’Série C’’, titre à succès du groupe artistique Espoir 2000 dans lequel les jeunes filles sont invitées à s’autonomiser, le lead vocal Ossohou Hugues Patrick dit PAT SAkO, donne son appréciation des nouvelles lois relatives au mariage.
Quelle est l’actualité du groupe en cette période de crise sanitaire ?
Je salue tous les lecteurs de Voie De Femme. Espoir 2000 est en préparation de son prochain Album malgré l’absence physique de Valery et bien entendu la Covid-19 qui sévit en ce moment. Cela nous oblige à faire une pause. On vit le Confinement Culturel comme tous les acteurs du milieu.
Vous vous souvenez du titre à succès ‘’Série C’’. Pourquoi avoir invité les jeunes femmes à l’autonomisation à l’époque ?
Oui. ‘‘Série C’’ a même été la chanson qui a révélé réellement le groupe au-delà des frontières Ivoiriennes. L’inspiration est simplement venue du constat que beaucoup de nos jeunes sœurs préféraient quitter l’école pour des petits boulots qui n’étaient pas vraiment leur passion. Alors on a voulu leur dire que le temps où l’homme devait toujours prendre en charge la femme est révolu. Avec un peu de courage, vous pouvez le faire vous-même.
Avez-vous le sentiment d’avoir été entendus ?
Bon nombre de femmes de cette génération nous disent : « c’est grâce à vous que j’ai tenu !!! C’est grâce à vous que je me suis accrochée, qu’aujourd’hui ça va, je travaille, mon premier mari c’est mon travail »… ça ne peut qu’être édifiant et gratifiant.
Aujourd’hui, des lois spécifiques ont été adoptées en faveur de l’égalité entre l’homme et la femme en Côte d’Ivoire. Que pensez vous de l’adjonction du nom de la mère sur celui de l’enfant, l’égalité dans les couples, et la reconnaissance des enfants nés hors mariage?
La loi c’est loi. Il faut la respecter. Loin de moi toute idée d’aller contre les lois Ivoiriennes qui émanent d’une assemblée responsable et respectable. Ce qui me dérange un peu c’est que ces lois ont été votées en Europe, pas vraiment longtemps avant qu’on les retrouve ici. Nous avons nos mœurs et nos traditions.
Concernant la possibilité de l’ajout du nom de la mère, je crois qu’en Afrique quand ton père est Baoulé que ta mère est Agni par exemple ont dit tu es Baoulé, parce que y a le respect de la lignée, même en cas de décès du père. Je ne le souhaite pas, pour garder nos Origines et nos Valeurs.
Concernant la reconnaissance des enfants hors Mariage sur la base de test d’ADN, je n’ai rien contre. On ne choisit pas d’être enfant hors mariage. Et un enfant doit jouir de tous ses droits.
Pour la question de l’égalité dans le couple je pense qu’il faut garder la tête froide. Même La bible et le Coran ont fait la part des choses. L’homme est le chef de famille. Ce qui veut dire que ce n’est pas parce que c’est Madame qui s’occupe des charges que la nouvelle loi va changer les rôles. Sinon on peut avoir les mêmes droits, mais sous la bannière du chef de famille, pour ma part et pour une bonne éducation des enfants surtout.
Que pouvez-vous dire aux couples qui refusent catégoriquement ces lois ?
Il faut garder la tête froide. En discutant on peut arriver à beaucoup de consensus. Si on se braque… Ça peut aller dans tous les sens. En Afrique les mauvaises interprétations sont légions et il faut faire très attention. La loi c’est la loi mais chacun doit connaître sa place !!!
Comment entrevoyez-vous l’avenir pour la société ivoirienne au regard de ces évolutions ?
Je suis inquiet. Je crois qu’on ne doit pas faire du copier-coller des lois européennes au mépris de nos mœurs et traditions qui pour moi sont gages de notre bonne éducation. Avec la légalisation de l’homosexualité… j’ai peur !!!
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