La prochaine génération débute son initiation à partir de février 2021.

Près de sept ans après leur entrée dans le sézangue (bois sacré), plusieurs dizaines de jeunes initiés au poro ont fait leur sortie pendant cette saison des pluies.

Torses nus, mine réjouie, petite machette à l’épaule, ils entonnent des chants en cœurs à la place publique de Diawala, chef-lieu de sous-préfecture dans la région du Tchologo. Ils sont devenus des hommes à part entière depuis ce jeudi 13 août 2020. Il y a six ans, ces dizaines de jeunes gens franchissaient le seuil des ‘‘sézangues’’ du village. Dans presque tous les villages de cette région sénoufo, l’ambiance était la même. De Sordi à Sinématial en passant par Diawala et Niellé, des dizaines de milliers de jeunes initiés se sont fait remarquer par leurs prestations rituelles. Histoire de manifester leur fierté d’être au terme d’un cycle de formation à l’école de la vie.

Cette initiation ou le Tchologo dure généralement entre six ans et demis et sept ans. Elle comporte trois étapes. Le Kouord a lieu pendant la période d’adolescence. L’initié a alors à charge certaines corvées et apprend certains mots essentiels. Il apprend également les rudiments de la vie communautaire et est amené à faire des sacrifices personnels. Il se doit aussi d’exercer de l’artisanat en confectionnant des costumes. Le Tcholo amène l’initié à philosopher sur le sens de la vie. Durant cette étape, l’on lui révèle bon nombre de secrets qu’il n’aurait pas pu cerner auparavant, notamment des secrets sur la théologie, la philosophie et la vie en communauté.Le Kaffouho mène à la connaissance suprême et l’accession au cercle fermé des initiés masqués. Le Poro comprend également une phase d’enseignement plus matérielle. Les initiés sont enseignés sur le calendrier des travaux agricoles, les diverses techniques artisanales.

Après la formation les futurs initiés sont soumis à un test pour déterminer le meilleur d’entre eux. Celui-ci se verra être le chef de la génération. Cet examen est un ensemble de questions sur les connaissances acquises durant le temps passé dans la forêt.

Que s’est-il passé concrètement durant ces sept ans d’initiation ? « Cela ne s’explique qu’au initiés. Ce sont des choses qu’on ne dévoile jamais à un non initié. Même les rituels qui sont faits durant ces cérémonies ne sont jamais expliqué à ceux qui n’ont pas franchi le seuil du bois sacré. C’est interdit », tranche Sékongo Ténéna, l’un des patriarches et chef de bois Sacré.

Après la sortie de cette génération, la suite est attendue dans à partir de février 2021, selon le patriarche et leur sortie sera dans sept ans, en 2028.

TBO

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