Le dernier roman du journaliste-écrivain, Soungalo Sanogo alias Raphaël Tanoh, Il faut sauver Marlyne, a été sélectionné par le lycée Sainte-Marie d’Abidjan pour le programme scolaire des élèves de Troisième. L’auteur s’est ouvert à VoixVoie De Femme ce vendredi 19 février 2021. Interview.
Vous êtes journaliste-écrivain. Quels sont les thèmes que vous abordés dans vos livres ?
Je suis à mon deuxième roman. Le premier est intitulé Le Corbeau. Il est paru chez les éditions Balafon en 2015. Dans ce bouquin nous avons abordé la thématique sur le racket en Côte d’Ivoire et en toile de fond des mauvais pratiques comme l’escroquerie. C’est une belle œuvre de fiction.
Le second, Il faut sauver Marlyne, est une œuvre issue d’un prix qui avait été organisé en 2009 par la maison d’édition Valesse. J’ai reçu le premier prix, le Manuscrit d’or. C’est à l’issu de ce prix que mon manuscrit, intitulé Il faut sauver Marlyne a été édité par cette même maison d’édition.
De quoi parle ce dernier livre ?
On était dans une période assez délicate, où il était de plus en plus question de réconciliation, de paix. Alors la maison d’édition Vallesse a décidé d’organiser un concours pour promouvoir les nouveaux talents autour de cette question de réconciliation. Donc, ce roman parle de cohésion sociale, de réconciliation, de paix. Mais il s’agit d’une fiction, construite autour d’une intrigue.
Ce livre a été retenue par le lycée Sainte-Marie d’Abidjan. Qu’est ce qui a valu ce choix à votre œuvre ?
Je crois que c’est parce que c’est une œuvre qui parle et qui aborde des thématiques qui touchent plusieurs personnes. Je crois qu’elle est très bien rédigée et écrite dans un style accessible à tous.
Le comité de lecture du Lycée Sainte-Marie, qui a fait ce choix et qui a l’habitude de choisir un livre chaque année au programme, pourra en dire plus. C’est une œuvre choisie pour les classes de Troisième, dans ce prestigieux établissement.
Quel sentiment avez-vous eu quand vous avez été informé que cette œuvre a été retenue par ce lycée d’excellence ?
Il faut souligner que les livres au programme scolaire sont choisis d’abord au niveau national par le ministère de l’Education nationale. Mais en plus de cela, un établissement peut choisir une autre œuvre pour accompagner ce roman, dans le cadre par exemple d’un café littéraire. J’ai été heureux que le lycée Sainte-Marie ait porté son choix sur mon livre. Pour moi, c’est une lucarne pour le jeune écrivain que je suis. Cela m’a conforté dans ma position que seul le travail paie et qu’il faut continuer sur cette voie.
Le moment qui m’a le plus ému, ça été le café littéraire que j’ai animé avec les classes de troisième. C’était une première expérience pour moi, de me retrouver devant un nombre si important de mes lecteurs. L’interactivité qu’il y a eu ce jour-là est certainement l’un des meilleurs moments de ma vie.
Comment entrevoyez-vous l’avenir après cette expérience ?
Je compte publier un troisième avant la fin de l’année 2021. Ce sera le livre de la confirmation. C’est une œuvre que j’écris depuis cinq ans. Il s’intitule : « L’homme au parfum de charognard ».
Cette fiction évoque une crise politique et sociale. Tout part d’une manifestation contre un président qui a décidé de faire un troisième mandat. La manifestation tourne au drame et cela débouche sur une histoire macabre, glauque, qui emmène le lecteur dans le tréfonds des manigances et des intrigues politiciennes.
Parlons maintenant de lecture. Que pensez-vous de cette discipline en Côte d’Ivoire ?
La lecture a connu son moment de gloire en Côte d’Ivoire. Je me souviens d’un de nos professeurs qui récompensait chaque semaine les élèves qui lisaient une œuvre, en faisaient le résumé et la grille de lecture. Il leur faisait un bonus de 5 points pour chaque grille de lecteur, pendant le calcul des moyennes. Cela amenait les élèves à lire. J’ai beaucoup lu pendant mon enfance. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Certains lisent par passion, mais, pour beaucoup, il faut susciter la lecture. Que ce soit au niveau des enseignants, des maisons d’édition, ou même des politiques éducatives. Parce que tout ou presque, se trouve dans les livres.
En Côte d’Ivoire, on ne lit pas assez. On lit généralement par contrainte, lorsqu’un livre est au programme, par exemple. La lecture aide. Elle ouvre des portes. Je crois qu’une société qui ne lit pas est une société perdue.
Ténin Bè Ousmane