Les œuvres d’art constituent des pièces maîtresses de nos différentes identités africaines. Elles ont été confisquées par les colons français dans les années avant l’indépendance. Aujourd’hui, l’Afrique entière réclame ces œuvres aux pays européens. Or, sur place dans nos pays, de nombreux sculpteurs continuent de créer des œuvres d’art qui sont souvent d’une beauté rare et plus couteuses. Pourquoi donc nos Etats exigent le retour de ces œuvres d’art ? Réponse dans ce reportage.
La directrice du musée des Civilisations de Côte d’Ivoire, Sylvie Memel Kassi, estime qu’il existe une très grande différence entre ces deux aspects des œuvres d’art parce qu’elles sont sources d’inspiration dans la création de ces nouvelles œuvres. ‘’Prenons le cas du Djidji Ayôkwé, le tambour parleur du peuple Ébrié. C’est un objet symbolique d’une grande importance qui a été arraché, quelque soit le talent du sculpteur, il ne pourra pas faire Djidji Ayôkwé, avec la même puissance coutumière. Les objets qui doivent être restitués par la France ont chacune un rôle important dans la culture de ces peuples. Il y a des peuples qui ont été confrontés à plusieurs problèmes car les objets rares sont une protection spirituelle’’, a-t-elle indiqué
‘’Quand les hommes sont morts, ils rentrent dans l’histoire. Quand les statues sont mortes, elles rentrent dans l’art. Cette botanique de la mort, c’est ce que nous appelons la Culture’’
Selon Appo Koffi, Artiste sculpteur (portrait relief, monumental, buste, religieux…), les œuvres qui y avait dans le temps, c’était des sculpteurs traditionnels. Ces œuvres là étaient destinées à des cultes. ‘’Ces œuvres ont une signification selon la localité et par les régions et non par artiste. La spécificité de œuvres je pourrais dire qu’elles ont été fabriqués par un vieillard appartenant à un peuple bien précis. Et ces œuvres sont progressivement dans la vie de ces peuples-là à travers des prières, des voeux ou des rituels. Ces masques ont répondu favorablement à leur préoccupation. C’est en cela qu’on parle de l’œuvre de l’esprit. Des problèmes d’enfantement, de récolte, querelles etc. ces problèmes ont été résolus par ces œuvres-là. Chaque œuvre à une histoire rattachée à un peuple ‘’, a-t-il expliqué.
Pour lui, les sculpteurs modernes, basés sur l’académie sculpture sont : des productions classiques, des portraits, des masques déjà connu. ‘’Même ces œuvres que les colons ont confisqués sont devenus un effet de mode, il suffit de voir un masque vieillissant on lui attribue un nom. Par exemple chez les gouro, il y a des masques qui sortent seulement dans les moments de réjouissances. Il y a des paroles qui accompagnent ces masques que les colons ont tout récupéré. C’est en cela que je rejoins les autorités pour la restitution des œuvres’’ révèle t’il.
‘’’Aujourd’hui les copies sont fabriquées par les sculpteurs, un nouveau bois peut être sculpture et vieillir à l’instant pour ressembler à ces œuvres confisqués’’, nous apprend Harding Dadi, artiste plasticien sculpteur.
Mam Ouattara