De plus en plus de personnes ont recours aux médecines traditionnelles pour se soigner. Regroupée sous l’appellation de « astuces de grand-mère », ce sont des pratiques et savoir anciens qui utilisent les plantes, les minéraux et même des parties d’animaux. L’OMS recommande aujourd’hui aux gouvernements l’intégration de ces médecines traditionnelles aux politiques de santé. En Côte d’Ivoire, la population a recours à ces remèdes pour combattre efficacement le paludisme, le rhume et les maux de saison. En ces temps de pluies où sévit le paludisme, les vendeuses de médicaments traditionnels donnent quelques astuces pour se protéger contre cette maladie. Reportage !
« Je conseille à mes clients, les racines et feuilles des plantes Bati, Kèrèguêtê, soulafisan… ». Ces conseils sont de Madame Diallo Awa, une vendeuse de médicaments traditionnels à Adjamé. Elle recommande le nom (en langue Malinké) de certaines plantes. Ces plantes, dit-elle, sont très efficaces contre le paludisme : ‘’Une fois ces plantes sont bien utilisées, la personne guérit totalement de son mal’’. Seulement, précise la ‘’tradithérapeute ’’, « Avec les plantes traditionnelles, la guérison est au prix de la patience. Elles n’agissent pas immédiatement sur le mal comme les médicaments chimiques ou pharmaceutiques ».
Contre le paludisme…
Madame Diabaté donne des recettes pour les enfants de 5 à 6 ans. Pour le traitement contre le paludisme : « Pour les enfants, il faut les feuilles des plantes telles que Bati (Nauclea Latifolia sm), brolorou, sodékola, koyira et tori ». La posologie pour ce mélange de plantes : « Faites bouillir ces feuilles et lavez les enfants avec et faites-leur boire une petite quantité », indique-t-elle.
Pour les « grandes personnes » : « c’est le bati et signan » qui sont préconisées. Pour que le traitement soit plus rapide, dit-elle, « je fais le mélange avec d’autres plantes telles que le frétanadèbè, le néré, le kouôfi, etc. Une fois ce mélange est fait, la personne doit boire et se laver avec matin et soir ».
Elle recommande les racines et écorces pour les grandes personnes à cause de leurs fortes doses. Et les feuilles aux enfants.
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Contre le rhume…
Contre le rhume, les « tradithérapeutes » conseillent des feuilles appelées en langue malinké le ‘’soukonan’’ et en baoulé le ‘’Magnenin’’.
Selon Diallo Awa, une personne enrhumée doit presser ces feuilles pour obtenir un liquide qu’elle devra mettre quelques gouttes dans ses narines. Ce liquide permet de nettoyer soit par éternuements ou par écoulements de narines afin de sortir de l’intérieur toutes les saletés stockées. « Le liquide du Magnenin qui permet de cicatriser la plaie qui se trouve dans la tête, peut guérir totalement de la sinusite si le malade l’utilise régulièrement en chauffant les feuilles au préalable », a-t-elle informé.
Pour les enfants, « J’utilise les feuilles de Digbédigbé qu’on met une petite quantité du liquide dans son eau à boire ».
Cette praticienne fait toujours une différence entre le traitement des enfants et celui des grandes personnes. « Les enfants sont des êtres fragiles. Donc il y a certaines plantes qu’ils ne peuvent pas supporter », précise-t-elle. Elle conseille également les mélanges tels que ‘’matlatone brou’’ et le ‘’gnamakou’’ ou encore le bibrouni et le citron.
Certes, ces recettes de médecines traditionnelles vous permettront de vous tirer d’affaire face à un palu ou un rhume. Il est toutefois recommandé de se rendre dans un centre de santé pour avoir l’avis d’un médecin en cas de récidive du mal.
À votre santé !
Yahafe A. Ouattara (stagiaire)