En Côte d’Ivoire des hôpitaux publics ont connu une rupture de kits de césarienne et d’accouchement, fin juin. Une pénurie douloureuse pour bien de parturientes.
Les hôpitaux ont manqué de kits césarienne et d’accouchement fin juin 2020. La pénurie a durée deux bonnes semaines, selon des témoignages recueillis dans les CHU de Cocody et de Port-Bouët. Deux semaines de calvaires pour les femmes en travail conduites dans ces centres de santé, où les prestations son censées être gratuite. M. D est l’une des parturientes qui en a souffert, le 27 juillet, au CHU de Cocody. « C’est sur place, alors que nous étions dans l’urgence que la sage-femme nous a informés qu’il n’avait plus de kit », se souvient la jeune femme, qui a eu la vie sauve, après avoir été réévacuée dans clinique. Où elle subira en définitive sa césarienne… avec succès. A. M, évacuée au CHU de Port-Bouet, un peu plutôt n’aura pas la même chance. Sa grossesse s’est terminée par un drame. Si elle a eu la vie sauve, le bébé n’a pas survécu !
« C’était juste une question d’approvisionnement. Nous avons eu un problème technique. Maintenant tout est rentré dans l’ordre maintenant », confie une source au sein de la Nouvelle Pharmacie de la Santé publique (PSP).
Cette rupture intervient alors qu’en juin dernier, le gouvernement se félicitait d’avoir offert environ 545 727 kits d’accouchement pendant le premier trimestre. Pour le reste de l’année, l’Etat ivoirien avait promis poursuivre la gratuité ciblée « afin d’offrir gracieusement des services », notamment pour les consultations prénatales, les accouchements et leurs complications, les consultations pour les enfants de 0 à 5 ans et la prise en charge du paludisme grave.
En Côte d’Ivoire, beaucoup de femmes meurent sur le lit d’accouchement. L’an dernier, selon les chiffres officiels, le pays déplorait 614 cas de mortalité maternelle sur 100 000 naissances vivantes. C’est l’un des taux les plus élevé devant le Sénégal (484), le Mali (368), le Burkina Faso (330) et le Niger (595).
En janvier dernier, Dr Toh Bi Zeegbé, cadre de la Coordination du Programme national santé de la mère et de l’enfant (Pnsme), révélait que 16 femmes et 85 nouveaux nés meurent en Côte d’Ivoire.
Cette mortalité maternelle et infantile est la résultante de plusieurs éléments dont le manque de kit de césarienne et d’accouchement. C’est surtout la trop longue attente qui fatigue les femmes. Pendant ce temps, la femme est livrée à elle-même sans aucun soin obstétrical d’urgence. Selon un cadre supérieur de la santé, le retard des soins (accouchement ou césarienne) est à l’origine de 41,2 % de décès des femmes. Pour la secrétaire générale des sages-femmes de Côte d’Ivoire, cette pénurie a été une difficile. Les parturientes ont été réorientées vers d’autres centres de santé où les kits étaient disponibles.
TBO
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