Les maladies tropicales du sida, la tuberculose, le paludisme continuent d'éprouver les pays africains ( Ph AFD)

En annonçant d’injecter plus de 30 milliards de FCFA dans le financement de la lutte contre le Sida, la tuberculose et le paludisme, le gouvernement ivoirien apporte une bouffée d’oxygène à plusieurs centaines milliers de personnes vulnérables.

La croisade contre la Covid-19 avait éclipsé le combat. Notamment les programmes de lutte contre le SIDA, la tuberculose et dans une certaines mesure le paludisme. Le 6 janvier dernier, le gouvernement ivoirien est revenu à la charge en promettant 30, 3 milliards de F CFA dans les programmes de ces pandémies respectives.

Ainsi, 17,3 milliards de FCFA seront affectés pour le paludisme, 10,8 milliards de FCFA pour le VIH/SIDA et 2,2 milliards de FCFA pour la tuberculose.

« Nous saluons cette décision du gouvernent. Cela permettra de booster notre action de sensibilisation sur le terrain », s’est félicité Elysée Leroux, directeur exécutif du Réseau ivoirien des jeunes contre le SIDA (RIJES). Cette association de jeunesse engagée contre la propagation des infections sexuellement transmissibles (IST) et le SIDA s’est souvent inquiétée de la baisse de la riposte alors que le phénomène gagne du terrain.

Les luttes contre ces principales pandémies qui sévissent en Côte d’Ivoire ont été ralenties suite à l’avènement de la crise sanitaire. Pourtant, les contaminations continuent de grimper et de faire des victimes. Pendant la journée internationale de la lutte contre le SIDA, le 1 er décembre dernier, un nombre important de nouvelles infections ont été révélées.

En novembre dernier, le ministre de la Santé publique, Aka Aouélé révélait que la Côte d’Ivoire dénombrait près de 430 000 personnes vivant avec le Vih, dont 64,5% de femmes, et plus de 12 000 nouvelles infections. En 2018, le nombre de personnes vivant avec le Vih était un peu plus élevé et se situait autour de 460 000 infections.

Au premier semestre de 2020, le taux de prévalence des IST était estimé à 20/1000. Alors que selon les autorités sanitaires, ces infections en Côte d’Ivoire font parties des cinq motifs de consultation chez les jeunes de 15 à 24 ans !

En plus du SIDA, la tuberculose et la prostitution exposent également beaucoup d’Ivoiriens, selon le RIJES, cette structure de sensibilisation de la jeunesse. En 2019, le Fond mondial de lutte contre le SIDA et le palu s’inquiétait du rôle néfaste de la drogue dans les infections. En effet, selon cet organe onusien, en Côte d’Ivoire un usager de drogue a 50 fois plus de risques d’être contaminé par la tuberculose que le reste de la population

C’est notamment vers ces populations particulièrement exposées aux maladies infectieuses que les fonds annoncés par les autorités ivoiriennes seront orientés.

En ce qui concerne le paludisme, son traitement a été perturbé par la Covid-19. Les mesures barrières et le confinement ayant fortement fait baisser le taux de fréquentation des centres de santé. Selon l’OMS une interruption de 10 % de l’accès à un remède antipaludéen efficace en Afrique subsaharienne pourrait entraîner 19 000 décès supplémentaires. Si l’accès aux soins diminue de 15%, 28 000 décès supplémentaires devraient être observés, poursuit l’Organisation. Des interruptions de 25 % et 50 % dans la région pourraient entraîner respectivement 46 000 et 100 000 décès supplémentaires.

En 10 ans, la mortalité a été divisée par deux en Côte d’Ivoire pour le Sida et la tuberculose, certes. Mais l’objectif de la communauté internationale reste d’éliminer totalement ces deux maladies d’ici à 2030.

Ténin Bè Ousmane

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