Face à l’accroissement important du nombre des accidents de la circulation routière qui s’élève à 46 accidents par jour à fin 2022, et des drames qui en découlent, notamment le drame survenu le 05 janvier à Yamoussoukro, le Conseil des ministres, lit-on dans le communiqué du 18 janvier 2023, a instruit le ministre des Transports et l’ensemble des ministres concernés à l’effet de prendre des mesures urgentes pour accélérer et renforcer la mise en œuvre de la Stratégie nationale de sécurité routière (Snsr), en cours depuis 2021, dans ses volets sensibilisation et répression.
Ainsi, des mesures urgentes ont été arrêtées. Notamment, l’institution d’une semaine de sécurité routière du 03 au 10 de chaque mois, sur le reste de l’année 2023 ; l’extension de la vidéo-verbalisation aux axes routiers interurbains accidentogènes ; l’acquisition urgente de radars mobiles en attendant l’installation complète du Système de Technologie intégrée (Sti) ; l’acquisition supplémentaire d’éthylotests à l’usage des forces de sécurité ; l’opérationnalisation du tribunal de simple police…
Ces décisions, selon le gouvernement, vont permettre de réprimer efficacement les infractions routières et améliorer sensiblement la sécurité sur les routes.
Or, cette stratégie mise en place depuis 2021 en grande pompe de publicité avec pour point pilote le grand Abidjan, n’a pas donné le résultat escompté. D’ailleurs, les autorités reconnaissent que le nombre des accidents de la circulation routière est en hausse en 2022. 46 accidents par jour. C’est énorme ! Surtout quand des drames comme ceux de l’accident de Yamoussoukro, le 5 janvier dernier, découlent de ceux-ci.
Que valent donc les mesures arrêtées par le gouvernement ? Particulièrement, l’institution d’une semaine de la sécurité routière qui se tiendra désormais entre le 3 et le 10 de chaque mois.
Sensibiliser oui, mais…
Faut-il passer des années à sensibiliser alors que les morts sur nos routes pour cause d’accident s’accumulent ? évidemment la réponse est connue. A Abidjan, passés les premiers mois d’obéissance et d’observation, que ce soient les chauffeurs de minicars (Gbaka), de taxis ou même de personnels, tous ont repris leur mauvaise conduite et l’incivisme sur les routes de la capitale économique. Vitesse, dépassements incongrus mauvais stationnements, communication au volant, non-respect des feux et des panneaux de signalisation…la liste est longue d’incivisme sur nos routes. Ce ne sont pas nos forces de l’ordre qui diront le contraire. Elles qui se contentent toujours de prendre leur ‘’billet’’ sans même vérifier l’état et les papiers des véhicules.
Quand on a nous avait annoncé la mise en place de la vidéo-verbalisation sur toutes les grandes voies de Côte d’Ivoire. Quand on nous a dit qu’Abidjan serait inondée de radars mobiles et de nombreux panneaux de signalisation qui ne sont jamais venus… A quoi pourrait servir cette semaine dite de sécurité routière qui pourrait coûter cher encore aux contribuables ivoiriens.
Ne faudrait-il pas passer à la répression. Démanteler les réseaux de faussaires de visite technique pour empêcher les vieux véhicules de circuler que de continuer une campagne de sensibilisation sans grand effet…
Le permis à points…
Le gouvernement ivoirien veut réveiller le système du permis à points. Ce système institué par le décret n° 2016-864 du 03 novembre 2016 portant réglementation de l’usage des voies ouvertes à la circulation publique et réaménagé par le décret 2022-631 du 3 août 2022 du même objet, va être remis au goût du jour. Et ce, pour lutter efficacement contre le non-respect de la réglementation routière et particulièrement, contre l’incivisme sur les routes.
Ce système consistera à allouer un capital de 12 points à chaque permis de conduire. Ce système sera piloté par la plateforme électronique du ministère des Transports. En cas d’infraction commise par le titulaire dudit permis de conduire, constatée par vidéo verbalisation ou par les agents verbalisateurs munis de terminaux connectés ces points feront l’objet d’une réduction automatique.
Ce capital de points peut être reconstitué par un stage de récupération dans un centre agréé ou automatiquement après une période de sursis deux (02) ans, pendant laquelle aucune autre infraction ne doit être commise.
Après à la mise en place des infrastructures dédiées, le système du permis de conduire à points, rentre effectivement en vigueur, le 1er mars 2023.
…Renforcement de la signalisation routière, la solution ?
Dans le cadre des politiques en cours pour améliorer la sécurité routière dans notre pays, le Conseil a décidé de procéder à une opération spéciale de renforcement de la signalisation routière sur les principales artères du district d’Abidjan et certains axes routiers interurbains majeurs du pays. Cette opération porte essentiellement sur l’amélioration de la signalisation routière verticale et horizontale de la route de l’Est, de la route du Nord, de la route du Sud et de la route Yamoussoukro – Bouaflé – Daloa. Cela pour réduire durablement les accidents de la circulation et d’améliorer la sécurité des transports des personnes et des marchandises sur ces axes routiers.
Ces deux grandes mesures pourront-elles apporter l’effet escompté : réduire considérablement les accidents de circulation ? Qu’Allah nous guide…
Djolou Chloé