Le mouvement femmes et paroles ( MFP) est une association de jeunes femmes qui se battent contre le harcèlement sexuel. Elles sensibilisent contre les violences sexuelles. Dans cette interview qu’elle a accordée à VoixVoie De Femme, Anaïs Dagrou, la présidente du MFP plaide pour la mise en avant du consentement des relations entre l’homme et la femme.

Le 22 juin 2021 votre organisation, le Mouvement Femmes et paroles a organiser un ciné-débat à Abidjan pour dénoncer les violences sexuelles en temps de conflits. A quoi répondait cette cérémonie ?

Nous avons évoqué les violences sexuelles en temps des conflits armés ce jour-là. Nous avons diffusé un documentaire qui évoquait les violences contres les femmes, mais aussi contre les hommes.  Très souvent lorsqu’on parle de violences sexuelles on oublie les hommes. Mais les hommes sont aussi victimes.

Quels sont concrètement les objectifs de votre mouvement ?

Le Mouvement femmes et paroles a été créé en mars 2020 pendant le confinement. C’était à la suite des nombreuses dénonciations des violences sexuelles sur les réseaux sociaux. Notamment Twitter. Beaucoup de jeunes Ivoiriens ont été victimes de violences sexuelles pendant cette période. C’est ce qui nous a poussé à passer à l’action pour aider ces victimes et faire en sorte que cela n’arrive plus à d’autres personnes.

Avez-vous des chiffres sur les cas de violences sexuelles en Côte d’Ivoire durant cette période de confinement ?

Contrairement aux autres associations féminines qui se battent contre les violences sexuelles, le Mouvement femmes et paroles ne reçoit pas de victimes  ou de survivantes pour être prise en charge. Notre action est plutôt orientée autour de l’éducation sexuelle. Donc, nous ne pouvons pas vous donner des chiffres fiables. Mais il est avéré que durant cette période, il y a eu beaucoup de plaintes. Notamment sur les réseaux sociaux.

En Côte d’Ivoire les plaintes révélées ont été identifiées à Abidjan. Nous avons vu au moins une centaine de jeunes filles qui avaient justement accusé de jeunes garçons de les avoir violées. C’était quelque chose d’assez publique, c’était sûr twitter. Mais nous avons surtout remarqué un manque d’information et d’éducation par rapport à la question des violences sexuelles. Notamment le viol, le harcèlement…. Nous avons eu cette volonté d’apporter plus d’informations et d’éduquer ces victimes sur la nature des agressions.

Avez-vous le sentiment que les victimes ne dénoncent pas suffisamment leurs bourreaux ?

On n’incite pas les victimes à parler forcément. On invite tout le monde à s’éduquer en apprenant davantage sur ces questions de violences. Nous voulons vulgariser ces notions de viol, harcèlement sexuel ou de rue, violence sexuelle. Pour mieux lutter contre elles.

Quels sont les grandes lignes de vos actions ?

Dans le moyen terme, ce sont des formations que nous allons proposer dans les écoles sur les thèmes que nous abordons. A savoir le viol, le consentement, le harcèlement… Sur le long terme, nous voulons insérer ces modules de formations dans le système éducatif ivoirien. Si je prends le module relatif au consentement, les élèves pourraient savoir ce que ce terme renforce et comment stopper le harcèlement de rue, comment stopper la situation de violence sexuelles ou harcèlement sexuels. Nous espérons que ces notions fassent l’objet de modules et soient enseignées à l’école.

Quels sont vos perspectives avec votre organisation ?

Les années à venir, on compte s’implanter dans d’autres pays africains francophone. On a commencé par le Sénégal, aujourd’hui, nous sommes en Côte d’Ivoire. L’idée c’est d’avoir de plus en plus de formation et de plus en plus d’évènements qui pourront rassembler des personnes et discuter.

Bekanty N’KO

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