Sur l’invitation de la Fédération des Associations des Personnes Handicapées de la région du Gôh, l’ONG « Actions et humanisme » a initié la formation des leaders des organisations des personnes handicapées sur le droit numérique des handicapés.

L’escroquerie financière en ligne. Cette expression est plus connue sous le vocable « arnaque ». Une pratique qui consiste à user des moyens détournés pour soutirer de l’argent à d’honnêtes citoyens, à partir des réseaux sociaux. Faisant ainsi de nombreuses victimes au sein de la société dont les personnes handicapées. «Les personnes handicapées sont vulnérables. Elles ont donc besoin d’être informées sur les techniques des arnaqueurs pour ne pas se faire prendre au piège. Cette formation est donc la bienvenue, non pas pour les handicapées seulement, mais aussi pour toute la société civile» a déclaré Sery Guédé, conseiller d’éducation à la direction régionale de la protection sociale. Yahaut Stéphane, président de la fédération des handicapées du Gôh est aussi du même avis.

« Nous voulons prévenir les personnes handicapées pour ne pas qu’elles soient victimes des arnaqueurs», a réitéré Stéphane avant d’inviter ses pairs à être attentifs sur les enseignements qui leur seront donnés. La formation qui a duré deux jours s’est soldée par la distribution des diplômes de participation.

L’atelier s’est articulé autour de deux principaux axes. Les types d’arnaques et comment déjouer le plan des arnaqueurs. À en croire Ahouti Kouakou, formateur et président de l’ONG, le phénomène d’arnaque existe bel et bien dans notre société et qu’il ne fait pas croire que cela n’arrive pas qu’aux autres. D’où l’importance de « s’armer » contre ce qui est en passe de devenir un fléau sur le territoire national.

Le patron de l’ONG fait remarquer qu’il est impossible d’arnaquer un individu sur lequel l’on ne dispose d’aucune d’information. Les arnaqueurs, poursuit-il, tirent les informations sur les potentielles victimes, des documents administratifs volés ou sur les réseaux sociaux.

Comment procèdent ils ? «Généralement, on vous envoie un lien, par WhatsApp, e-mail ou tout autre support numérique, en vous invitant à cliquer dessus, pour bénéficier d’un avantage quelconque. En le faisant, vous communiquez directement vos données personnelles à celui qui vous a envoyé le lien. Sans le savoir, vous lui donnez ainsi la possibilité de contrôler votre ordinateur ou votre téléphone portable. Il peut donc faire ce qu’il veut des informations en sa disposition», a révélé Ahoti Kouakou à son auditoire. 

        Les types d’arnaques

«Il ne faut pas tout de suite exécuter les ordres de quelqu’un qui se cache derrière le clavier d’un ordinateur. Évitez de cliquer sur les lien qu’on vous envoie via internet», a conseillé le formateur. Aujourd’hui, dira-t-il, tout le monde est utilisateur du téléphone portable ou dispose d’un compte e.mail. « Ce sont des outils qu’on utilise au quotidien. Il est préférable d’attirer l’attention des utilisateurs de ces outils de communication sur les dangers auxquels ils pourraient s’exposer», a noté Ahoti. Il a passé en revue le mode opératoire des arnaqueurs en fonction des techniques utilisées par ces derniers. L’on a pu découvrir différents types d’arnaques. Par exemple le harponnage, l’arnaque à la loterie, l’arnaque par avance de fonds, l’arnaque par hameçonnage, le chantage ou l’appât etc. Une panoplie de techniques que détiennent les arnaqueurs dans leurs besaces pour l’atteinte de leurs objectifs délictueux. Certains types d’arnaques sont spécifiques à des pays de la sous région ouest Africaine et qui ont fini par s’exporter en Côte d’Ivoire. 

     Arnaque à l’Ivoirienne : l’escroquerie sentimentale

Malheureusement. On parle même de l’arnaque à l’Ivoirienne. Où la stratégie en vogue est l’arnaque par les sentiments. Une relation, supposée amoureuse, qui, au lieu de se terminer par un mariage, se termine par une extorsion de fonds. Après quoi, l’arnaqueur disparaît dans la nature. « Nous ne pouvons pas éradiquer l’arnaque. Mais nous voulons que les uns et les autres soient assez vigilants quand ils sont sur internet», a ajouté, pour sa part, N’Guessan Séka Jean Priva chargé de l’évaluation au sein de l’ONG. Dans le volet solution, les formateurs ont conseillé de prendre l’attache de la police de lutte contre la cybercriminalité. « Si vous constatez des pratiques suspectes sur votre e.mail, ou Facebook, il faut formater l’ordinateur ou le téléphone», a proposé Ahoti Kouakou avant de faire la différence entre un lien authentique et un faux lien qu’utilisent le plus souvent les arnaqueurs. Rappelons que l’ONG « Actions et humanisme » a été créée en 2013 et elle œuvre pour les droits de l’homme.

Alain Doua à Gagnoa

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