Personne ne sait quoi faire. Les prix des denrées ont flambé. Le panier de la ménagère, qui est devenu sachet entre-temps, n’existe presque plus. Personne ne sait de quoi demain sera fait.

La vie est devenue chère. Personne ne peut le nier. En zone urbaine ou en campagne le chant est le même. Les 21 et 22 août 2023 nous somme à Sinématiali. Cette ville située entre Ferké et Korhogo est la ville chère à Laurent Donafologo, Hyacinthe Sarassoro et Tiemoko Yadé. Dans un magasin à grande affluence nous sommes attirés par les échanges entre le vendeur et des clients venus faire des achats. La discussion tournait autour du prix du riz de grande consommation appelé communément « Deni kacha ». « C’est le même riz que j’ai payé ici le mois dernier à 20 000 Fcfa et aujourd’hui tu me parles de 23 000 », se plaignait une dame visiblement contrariée. « Le déchargement de ce riz a été fait hier et la facture qu’on m’a donné me posait un problème car le prix a augmenté. Je dois vendre pour avoir aussi quelque chose », a essayé d’expliquer le vendeur. Effectivement le camion qui a fait le déchargement est encore stationné dans le périmètre du magasin. Ainsi on apprend que le riz « Rizière » qui coûtait 15 000 Fcfa est passé à 17 000 Fcfa les 25 kg ; le riz « Papillon » qui est aussi de grosse consommation est passé de 24 000 à 25 000 les 50 kg. Le sucre, qui est produit et fabriqué chez nous est passé de 700 à 900 le kg.  Il n’y a rien à dire car les chiffres parlent d’eux-mêmes. Les 23 et 24 août (jour de marché) nous sommes à Korhogo, ville du premier ministre Amadou Gon Coulibaly et du ministre Sangafowa Coulibaly.

Au grand marché de la capitale du nord, la musique est la même. « C’est vraiment dur pour nous. Est-ce qu’on va s’en sortir ? », s’est interrogé, Yéo, un homme de la cinquantaine. Il a quitté son village pour la ville pour ses achats espérant avoir à dépenser moins. Erreur. Un autre client du même magasin lui conte se qu’il a vécu. « Aujourd’hui, jour du grand marché j’ai approché un vendeur de médicament traditionnel pour le traitement de ma dent. La décoction attachée dans de petits sachet qu’on achetait à 100 Fcfa est passée à 500 Fcfa le sachet. Face à mon étonnement le vendeur me dit que les prix ont augmenté », explique-t-il avec un peu d’humour. En fait le tradipraticien lui explique que le carburant qu’il achète pour parcourir les longues distances à la recherche de la bonne plante a augmenté.

Le 23 août nous recevons un communiqué signé de la Direction générale des hydrocarbures. Le communiqué rappelle les prix de vente du gaz butane sur le marché. 2000 Fcfa la bouteille de 6 kg ; 5200 Fcfa la bouteille de 12,5 kg ; 8125 Fcfa la bouteille 17,5 kg ; 11610 Fcfa la bouteille de 25 kg et 13000 Fcfa la bouteille de 28kg.

Malheureusement pour la Direction des hydrocarbure les prix qui sont pratiqués sont plus élevés. Tout le monde le sait. Il y a même eu un élément télévisé qui est passé il y a quelques mois sur le sujet. Les bouteilles à grande consommation comme la bouteille de 6 kg coûte 2200 Fcfa et la bouteille de 12,5 kg se négocie à 5500 Fcfa.

Le problème de la vie chère reste entier malgré les discours rassurants et les menaces de sanctions. Que peut faire la population ? Elle est totalement innocente et impuissante.

Sékongo Naoua

Ajoutez votre commentaire