Selon les statistiques, les femmes sont faiblement représentées dans les postes de décision comparativement aux hommes et cela, dans toutes les instances. Sur 255 députés, l’on compte 29 femmes. Nous avons 19 femmes sénatrices sur un total de 99 sénateurs. Au niveau des maires, on dénombre 16 femmes pour un total de 201. Une seule femme est présidente du conseil régional. Pour booster la représentation des femmes dans ces instances le gouvernement a adopté un décret instituant un quota minimum de 30% de femmes sur le nombre total de candidats pour tous les scrutins. Nous avons sillonné les rues d’Abidjan pour avoir la réaction des jeunes face à cette nouvelle.
Djè Lou Poliana, étudiante, 22 ans.
« Cette décision sera le levier du leadership féminin »
«Je salue le gouvernement pour cette décision. Selon moi, elle permettra aux femmes de s’exprimer librement, d’être dans le leadership. Nous savons qu’en Côte d’Ivoire, les femmes ne sont pas suffisamment valorisées. Ce pourcentage de 30% réservé par le gouvernement aux femmes est suffisant pour l’instant. »
Koné Navigué, 23 ans, informaticien
« Il faut impliquer les femmes partout »
«L’inclusion de la femme au prochain mandat législatif en Côte d’Ivoire est une bonne chose. Cette décision impliquera plus les femmes dans le processus de développement de notre pays. C’est une bonne initiative. Elle est a encourager. Des efforts doivent être encore faits pour les impliquer dans tous les aspects du développement. Mais je crois que pour un début, ce pourcentage d’inclusion est acceptable dans les assemblées».
Tivana Priscille, 20 ans, étudiante
« C’est un acte de promotion du savoir-faire féminin»
«C’est une excellente décision. Car la femme à de belles idées que souvent les hommes n’ont pas. Ce décision permettra aux femmes d’être de plus en plus présentes dans tous les domaines. Elles pourront prendre de grandes décisions pour l’avancée du pays. D’ailleurs je crois que pourcentage doit être relevé à 50% de poste dans les assemblées.»
Adou Frédéric, agent de sécurité, 27 ans
« L’inclusion des femmes fera du bien 0au pays»
« Aujourd’hui, les femmes sont devenues de plus en plus ambitieuse. Dans mon service, notamment la sécurité où elles n’étaient pas nombreuses, ce sont elles qui assurent les postes de direction. La femme occupe le premier rang dans l’économie de la Cote d’Ivoire. Cette décision du gouvernement est un coup de pouce. Si les femmes davantage incluses dans les postes de décisions, le pays pourra avancer. Je crois que cette décision des 30% de postes pour elles est acceptable. Mais, je crois que ce pourcentage est très peu. Pourquoi ne pas l’envoyer à 80%.»
Mr Diaby, commerçant, 33 ans
« L’inclusion de la femme changera le système»
«La décision est la bienvenue. Exiger plus de représentation des femmes dans le mandat prochain est une décision à saluer. Lorsque les femmes prennent les décisions, généralement elles sont rigoureuses. Alors tout le monde doit les respecter. C’est donc important d’impliquer les femmes dans tout ce que nous faisons. Avec elles, nous pouvons aller encore plus loin dans la paix et le développement. On a tellement fait avec les hommes, je crois que l’heure est venue de faire avec les femmes. »
Kayax Emmanuelle, 24 ans, étudiante
« La prise en compte des femmes conduit à l’indépendance totale »
«Je trouve que cette décision est très bonne. Le constat est que dans notre société les hommes sont plus actifs que les femmes. Car elles sont considérées comme des femmes au foyer. Leur inclusion sera un appel à elles. Une façon de leur dire qu’elles peuvent être indépendantes. En Côte d’ivoire, il y’a beaucoup de femmes pourtant on ne les voit pas assez dans les postes de décision. Il faut remercier le gouvernement pour son initiative. »
N’Guessan Henri, 28 ans, instituteur
« 30% est trop élevé pour les femmes »
« Le Parlement représente la population donc le peuple. C’est là que se prennent les grandes décisions au nom du peuple et pour le peuple. Alors, il faut dans cette tribune des hommes capables et à même de prendre des décisions. Et que ces décisions soient prises avec beaucoup de sérénité. Je pense que la femme généralement est très facile à berner. Vous imaginez/ Pour moi, ce pourcentage exigé par le gouvernement est est trop élevé. Il faut le réduire de moitié, à 15%».
Kouamé Yves, 26 ans, étudiant
« C’est une opportunité pour l’éducation de la jeune fille»
« Cette décision, je la partage entièrement. Car le taux de scolarisation de la fille est faible. Aussi elles sont nombreuses, celles qui n’achèvent pas les études. Si cette opportunité est présentée cela sera peut-être une motivation pour les parents qui n’ont pas encore compris l’importance de la scolarisation de la jeune fille. Selon moi le pourcentage doit être porté à 50% ».
Propos recueillis par Audrey Apie et Bekanty N’Ko (stagiaires)