Les Fake News ou infox sont des informations fausses conçues volontairement et publiées pour tromper ou manipuler l’opinion publique. En général, ces informations mensongères qui détruisent la cohésion sociale créent la psychose, la révolte…
Alors qu’il vient de se réveiller ce 8 novembre 2020 autours 8 heures, l’étudiant Asté Joël, veut à vérifier ses messages manqués, sur son téléphone mobile. A peine connecté, il reçoit des messages annonçant le ‘’décès’’ de l’ancien Premier ministre ivoirien, Pascal Affi N’Guessan.
« J’ai jeté un regard dans les statuts. Je suis tombé sur un texte qui annonçait le décès de Pascal Affi N’Guessan. J’ai immédiatement jeté un coup d’œil dans mon fil d’actualité Facebook où j’ai constaté que l’information circulait également. Certains médias en parlaient. Cette rumeur m’a donné un coup de poignard au cœur. J’étais choqué. J’ai été tenté de réagir et descendre dans les rues pour exprimer mon mécontentement », témoigne-t-il.
Le Président du Front populaire ivoirien (FPI) avait été arrêté dans la nuit du 6 au 7 novembre 2020. Mais contrairement à la rumeur distillée sur les réseaux sociaux et qui le donnait pour mort à la suite de ‘‘traitement inhumain’’, Pascal Affi N’Guessan était bien portant. Une vidéo de lui publiée sur les réseaux sociaux a bien attesté que cette information était une Fake New.
Quand Joël apprend que la nouvelle est fausse, il se sent soulagé. « J’ai poussé un ouf de soulagement. C’était magique. En tout cas j’étais content », s’en souvient-il.
Facebook est un réseau instantané de publication. Il est devenu le moteur viral des Fakes news. La plupart des utilisateurs dudit réseau partagent les informations sans vérifications préalables. Pourtant, la loi ivoirienne condamne la publication, la diffusion et la divulgation de fausse information.
Que dit la loi ?
Depuis décembre 2017, la loi sur la presse en Côte d’Ivoire réprime la diffusion de ces fausses informations. Cette loi prévoit une sanction pour les utilisateurs malveillants des nouveaux médias. Lacina Sermé, président du (Réseau des professionnelles de la presse en ligne de Côte d’Ivoire(REPRELCI) donne plus de détail sur ce texte. « L’article 83 sur la loi de la presse stipule que la publication, la diffusion, la divulgation, ou la reproduction de fausses nouvelles, de pièce fabriquée, falsifiée ou mensongèrement attribuée à des tiers est puni d’une amende de 1 millions à 5 millions de F CFA, la peine d’emprisonnement étant supprimé pour les délit de presse », invoque M. Sermé. Qui cite également les articles 229, 231 du code pénal : « La diffusion par les citoyens d’information mensongère de rumeurs ou la diffamation est puni d’un emprisonnement de 5 à 10 ans et d’une amende 500 0000 à 5 millions de FR CFA ».
Pour le président du REPRELCI, la question des Fakes News doit impliquer tout le monde, car elles sont devenues courantes. Pour éviter de se laisser tromper par ces informations mensongères, Sermé Lacina propose la sensibilisation. « Il faut sensibiliser le public, notamment les usagers de l’information numérique à une bonne utilisation des outils numériques. Il faut aussi vulgariser ces lois », suggères M. Sermé.
Pour traquer les auteurs de ces fausses nouvelles sur les réseaux sociaux, l’Etat a mis en place plusieurs structures notamment de contrôle dont une plateforme de lutte contre la cybercriminalité, la Direction des traces technologiques et de l’informatique(DITT).
Comment ne pas tomber sur le coup de la loi ?
Avant toute publication, les utilisateurs des réseaux doivent prendre un certains nombres de précautions. Marina Kouakou, journaliste web, nominée aux prix africains Fack-cheking 2019 d’Africa Check, donne quelques astuces et outils de vérifications de données en ligne. « Il existe aujourd’hui plusieurs outils de vérification des données numériques dont Google Image, permet de vérifier les photos et d’avoir une traçabilité de leur utilisation. Cet outil de vérification permet de savoir le nombre de fois qu’une photo a été utilisée… c’est la façon la plus simple de vérifier et cela est accessible à tous », souligne-t-elle.
Lorsqu’il s’agit des articles ou des éléments assez difficiles à vérifier pour la population, la journaliste web conseille d’aller à la source des informations sur des sites internet susceptibles, ou d’attendre le journal officiel pour avoir la bonne info ». Il n’existe pas de sécurité à cent pour cent. Mais Marina Kouakou invite les populations à prendre pour crédible que les informations qui contiennent plusieurs sources. « Les informations fausses sont souvent sans sources », fait-elle remarquer.
Apie Audrey (stagiaire)