Enfant, chacun a eu un rêve sur le métier qu’il espérait exercer plus tard. Cette vision est encore d’actualité. Nous avons pu le constater le jour de la célébration de la fête de Noël.
« Je veux être hôtesse de l’air pour voyager partout dans le monde, le découvrir et mieux le connaître », déclare la petite Samira Diabaté, élève en classe de CM1. Flanquée de sa tenue de Stewart, trainant valise derrière elle, la fillette de onze ans trottait sur le podium, histoire de capter l’attention du jury. A son tour, Sow Korotoum, l’air attentive, arbore une blouse blanche, instruments de santé en main. Elle se présente comme docteur en médecine en pleine activité pour « sauver des vies humaines » …. « Ce n’est pas normale qu’une femme meurt en donnant la vie. Je veux devenir sagefemme pour sauver des mamans et leurs bébés », déclare l’innocente Robalé Inès, 10 ans….
Cette année, une ONG dénommée ‘’Namné’’ a décidé d’organiser un concours pour sonder le métier de rêves des enfants, à Gagnoa. Elle y a pris le soin d’inviter les parents, histoire de leur permettre de découvrir les rêves de leurs progénitures.
« C’est un concours qui sort de l’ordinaire. Les petites filles défilent dans des tenues professionnelles du corps de métier qu’elles ont choisi. Ces métiers-là, sont ceux qu’elles aimeraient exercer, après les études », explique Franceline Gbalé, la présidente. « Nous en profitons, pour montrer aux parents, le rêve de leurs enfants. Ils ont donc intérêt à les suivre et les accompagner de sorte que ces différents rêves deviennent des réalités », recommande-t-elle.
Cet exercice est important, selon plusieurs acteurs de la communauté éducative. Jean Claude Uhm-Mahob, coach en développement personnel, scolaire et pédagogique, n’explique-t-il pas que la réalisation du rêve de l’enfant dépend essentiellement de lui-même ? Selon ce spécialiste, les autres facteurs viennent en appoint. « Dans le schéma de réussite de l’enfant, il y a des pourcentages affectés à différents compartiments. L’enfant participe à sa propre réussite à hauteur de 30%, les parents ont 25%, les encadreurs pédagogiques 25%, la religion 10% et aussi 10% liés à l’environnement de l’enfant », renseigne ce spécialiste qui enseigne sa connaissance dans les lycées et collèges.
« Si l’enfant échoue, sa responsabilité est entière. Il y a des enfants qui sont orphelins. Du coup, ils perdent, les 25% de soutien parental », indique notre interlocuteur. « Mais, de sa propre volonté, un enfant orphelin peut mieux réussir que celui qui a ses parents en vie », ajoute le coach.
Aussi M. Uhm-Mahob encourage-t-il tous les parents à accorder un point d’honneur aux vœux professionnels exprimés par leurs enfants. « Il revient aux parents d’accompagner les enfants dans la réalisation des rêves de leurs enfants à travers un encadrement approprié. Sinon, les rêves vont rester à l’étape des rêves », signale Jean Claude. « A moins que l’enfant tombe sur un bon Samaritain, pour l’aider à devenir ce qu’il veut dans la vie ».
Il note également le poids de l’environnement dans l’évolution des enfants. Très souvent le cadre de vie détermine le choix des enfants, selon lui et aujourd’hui, force est de constater que de nombreux jeunes garçons sont fascinés par le football.
A Gagnoa, chef-lieu de région dont, l’international Didier Drogba est originaire, toute la majorité des garçons rêvent de foot. « Qu’on le veuille ou pas, ce footballeur a une influence sur les jeunes garçons. Ils veulent tous taper dans le ballon. Parce qu’autour d’eux, tout le monde ne jure que par le nom de Drogba. Il est de la région. Donc les enfants s’identifient facilement à lui », témoigne l’entraîneur d’un centre de formation de football.
Le jeux concours organisé par l’ONG pour dénicher les rênes des candidates de Gagnoa a révélé une tendance vers les métiers de santé. Sur les douze candidates, huit ont fait le choix des métiers de santé. « Les enfants vivent en communauté. Ils voient la souffrance de leurs parents, amis ou connaissances, en situation de maladie. Pour eux, en choisissant la médecine, ils pourront être utiles à la société », a tenté de décrypter Roger Beugré, un parent d’élève dont la fille envisage être sagefemme ou chirurgienne.
Alain Doua