On y est ! Les fêtes de fin d’année sont là. Comme l’année dernière, les Ivoiriens s’apprêtent comme ils peuvent, chacun a sa manière, pour honorer ces fêtes. Entre faire des provisions et se rendre beau ou belle, les parents sont confrontés à la réalité du marché.

La course aux accessoires  

Nous sommes au marché d’Adjamé, dans le plus grand centre commercial de la Côte d’Ivoire.  C’est dans ce lieu que la chasse aux accessoires et autres gadgets se fait dans une bousculade monstre et éprouvante où gueulades, injures, tintamarres de tous genres, discussions, disputes et autres sont légions.

Au Forum, nous rencontrons M. Touré, Professeur de mathématique, venu faire les emplettes pour ses gamins. Pour lui, « les prix sont abordables. Comme toujours d’ailleurs, il y a des tenues de fête avec des prix adaptés à toute classe sociale ». Le parent qu’il est ne veut pas faire comme les autres. « J’achète mes choses selon mes moyens », souligne-t-il, serein.

Comme Monsieur Kouadio est au marché de Siporex pour faire des achats. « Je m’attendais à de nouvelles choses, des jouets et des vêtements sont pratiquement les mêmes que ceux de l’année dernière, aucune innovation pour des sommes couteux, en plus je crois que les enfants sont obligés apparemment d’avoir des cadeaux semblables à ceux de l’an dernier », déclare-t-il entre deux jurons.

Vous avez dit magasins d’habits et de jouets ? En effet, les boutiques et autres magasins de fortune consacrés à la vente d’habits des tout-petits ont poussé comme des petits champions en ce mois de décembre. Que ce soit à Adjamé, ou Yopougon, Abobo ou Marcory et même Koumassi et Port-Bouet, les femmes et jeunes hommes ne vendent que ça ! Il y en a  pour toutes les bourses et pour toutes les catégories. À Kouté, marché reconnu de friperies dans la commune de Yopougon, la réalité a changé. Tout le monde se met en mode enfant. Jouets, gadgets et vêtements ont remplacé les tenues prisées venues d’ailleurs des adultes. Tout est nouveau ou du moins parait nouveau. M. Bamba Salif s’est adapté à la réalité de ce mois. « Je vends ordinairement des vêtements et produits d’hommes. Mais dans le but d’avoir plus de clients pendant ces périodes de fête, j’ai mis en place des accessoires nécessaires pour la fête. Tels que des jouets et pleins d’autres gadgets qui sont recommandés », dit-il.  

Sauf que certains clients de Kouté n’ont pas encore changé leurs habitudes. Ils préfèrent toujours s’habiller en tenue de friperie que de le faire en prêt-à-porter. Les prix, selon eux, seraient plus abordables.  Miss Malika ne dit pas le contraire. « Concernant le choix de mon look pour la fête, je préfère les friperies à cause du prix qui est moins couteux et la qualité des tenues », nous informe-t-elle, heureuse de se retrouver au Marché de Kouté pour ses achats.

Impressions contrastées…  

Comme à leurs habitudes, les populations en Côte d’Ivoire ne se bousculent sur les marchés qu’au dernier moment. Pour l’heure, même si les marchés sont pris d’assaut, certains commerçants et précisément ceux qui sont dans les magasins ne sentent pas les choses bougées comme ils le souhaitent. À la Liberté, à Adjamé, la concurrence entre commerçants fait rage. Les vendeurs débordent d’imaginations pour appâter les clients. Entre réduction ou de solde et renouvellement des articles, les commerçants pensent pouvoir satisfaire les populations. Cependant, le contraste du moment fait que les avis sont partagés pour ces vendeurs. Dame Sylla qui vend des produits de beauté, de vêtements, de jouets est angoissée par la situation actuelle dans laquelle ses produits qui ne s’achètent pas au même rythme que l’année dernière. « J’ai reçu une cliente qui m’a proposé d’acheter cette robe qui coûte 7000 F à 3000F. Les temps sont durs pour les populations qui disent qu’elles n’ont pas d’argent cette année», déclare-t-elle désespérée. Pour elle ces fêtes de fin d’année ne sont pas comme celles de l’année dernière. « Il y a des clients qui ont commandé des tenues. Or, ils ne sont pas nombreux. Du coup, je ne trouve pas nécessaire de payer un billet d’avion à 200.000 pour des achats au Ghana qui me seront préjudiciables », souligne-t-elle, désemparée. Au Contraire de Dame Sylla, M. Souleymane Diarra qui tient un super marché au marché Forum d’Adjamé mosquée est heureux et satisfait de faire de bonnes affaires en ce mois de décembre. « Je reçois plusieurs clients ici et la majorité de mes clients viennent pour des jouets d’enfant. Je peux liquider entre 3000 à 4000 jouets par jour. J’espère continuer ainsi »,  exprime-t-il sa joie.

Tout est encore au ralenti et les choses risquent d’aller très vite à partir de cette semaine. Que ce soit les vendeuses de produits alimentaires, les couturiers, les coiffeuses, etc. chacun s’affairent comme il peut pour se préparer à vivre des moments passionnants de bonnes affaires. Mais tout est dans la main des populations qui, ils espèrent, seront au rendez-vous. Pour l’heure, les commerçants de jouets, de vêtements d’enfants et de gadgets se frottent doucement les mains en attendant la grande période de la bousculade.   

Doriane Tiemoko (Stagiaire)

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