Le vent qui souffle depuis un certain moment sur la capitale économique de la Côte d’Ivoire, Abidjan est celui des fêtes de fin d’année. Une occasion pour les populations et les commerçants de faire de bonnes affaires et une fête de noël plus gaie et le réveillon des plus chics. En ce début du mois de décembre, presqu’au milieu du mois, l’ambiance monte petit-à-petit dans toutes les communes d’Abidjan.
À Adjamé, cité par excellence du commerce où l’on trouve toutes sortes de bonnes affaires à l’approche des fêtes, il est difficile de s’y frayer un chemin. Que ce soit sur les trottoirs où dans les rues, devant les magasins, dans ses différents marchés, Adjamé est pris d’assaut par de nombreuses personnes de toutes les classes sociales. Klaxons, cris, bousculades, tintamarre assourdissant, musiques folkloriques à celle urbaines, Adjamé vit ses derniers jours de l’année dans un infernal tohu-bohu. L’approche des fêtes y est pour quelque chose.
À Renault, la plus grande gare routière de la Côte d’Ivoire, les voyageurs, commerçants et autres passants se bousculent dans les bruits stridents des klaxons de véhicules et des cris de vendeurs à la sauvette. Quant aux voyageurs, les uns arrivent des villes de l’intérieur tandis que les autres cherchent à faire le sens contraire. Aller à l’intérieur pour passer les fêtes de fin d’année avec leur famille. L’embouteillage qui prévaut dans cet endroit annonce les couleurs de ces fêtes. Des hommes et des femmes, dans un ‘’tourbillon’’ indescriptible, dans une cacophonie indicible, vont et viennent à la recherche qui, d’un cadeau, qui pour l’achat de marchandises… La commune est aux couleurs des fêtes qui s’annoncent. Paré de ses plus beaux habits, Adjamé donne visiblement un semblant de fière allure. Guirlandes, affiches commerciales pullulantes, décorations excessives… tout y passe dans un mélange de beau et de moins beau. Adjamé bouge avec ses vendeurs qui usent d’ingéniosité pour s’attraper un client et vendre un article…
Comme Adjamé, de nombreuses autres communes d’Abidjan s’apprêtent à vivre ces fêtes de fin d’année avec faste. Et déjà, les rues et magasins se mettent dans leur « 31 ». A Cocody par exemple, les supermarchés et les grandes surfaces comme Sococé, Abidjan Mall, Carrefour et plein d’autres, sont dans l’esprit de noël. Sapins et lumières artificielles sont au rendez-vous. Ne parlons pas d’affiches et des pancartes publicitaires qui rivalisent d’annonces toutes aussi attirantes les unes des autres. Même ces affiches sont expressément décorées aux couleurs de la Noël. Que dire des jouets et des vêtements de toute tendance…il y en a pour toutes les bourses.
Ah les bouchons !
Vous avez dit embouteillage ? En tout cas, la capitale économique de la Côte d’Ivoire qui souffre déjà de nombreux bouchons aux heures de pointes dans les périodes ordinaires, est totalement congelée ces dernières semaines de l’année 2021. Asphyxiée qu’elle est, toutes les heures de la journée, par des longues files de véhicules qui tentent de se trouver un chemin. « Il n’y a plus d’heure à Abidjan pour les embouteillages », s’exclame une dame au volant de sa voiture. Non loin d’elle, deux conducteurs se disputent la voie. Entre bruits de frein, déviation pour éviter l’autre et jurons, ces chauffeurs comme tous les autres ne se font pas de cadeau. Chacun se cherche…
Yopougon, la cité de la joie est déjà en plein dans sa fête. Maquis, bars, boite de nuits, restaurants, salons de coiffure… se mettent dans leur grand jour. Changement de décor, nouvelle peinture de façade intérieure et extérieure, jeux de lumière, Yop city reprend ses marques de la capitale de l’ambiance, du show biz.
Dans les rues, les jeunes filles et garçons s’affairent pour coller à la nouvelle tendance. Les magasins de vendeurs d’habits et de jouets, à Siporex comme au marché de Sicogi, se sont multipliés. Les jeux et les jouets, on en trouve de toutes sortes. Des prix bas au prix élevés. Pour les femmes comme pour les hommes, ces deux lieu en plus du marché de Kouté sont pour eux un vrai marché de friperie où ils se rendent fréquemment pour s’acheter de quoi se vêtir et vêtir leurs enfants.
Vols et agressions au rendez-vous…
À Abidjan, à pareille période chaque année, on dit d’eux que « c’est leur traite ». Eux, ce sont les petits voleurs et petits délinquants qui se confondent et se fondent dans cette ambiance pour voler et agresser les pauvres citoyens. À la recherche de leur « pitance », comme ils le disent, ces jeunes écument les coins de rues et les marchés en vue de se trouver une proie. Il n’est donc pas bien de sortir tôt et de rentrer tard à Abidjan en ce moment. La tragédie des vols et des agressions augmente de plus en plus dans tous les quartiers et particulièrement à Adjamé et Abobo où les femmes sorties tôt sont constamment agressées physiquement ou dépouillées de leur argent. Ce n’est pas Coulibaly Mariame, une étudiante, qui dira le contraire. Elle qui a été agressée et dépouillée de son sac alors qu’elle rentrait après ses cours dans son quartier à Yopougon Sideci lem. Un jeune visiblement sous l’effet de la drogue, avec une machette en main lui a donné un coup de machette avant de lui retirer son « butin ». Une agression assez fréquente ces derniers jours.
Il est donc recommandé d’être prudent. Surtout aux femmes qui se réveillent tôt pour aller sur les marchés. Elles devront se garder de ne pas s’aventurer sur les chemins sans lumière et d’éviter les couloirs seules. Car, les voleurs et agresseurs « sont en tas ».
Doriane Tiemoko (Stagiaire)