Elles sont là et on ne peut rien y fait ! Nous sommes en plein pieds dans les fêtes de fin d’année. Comme l’année dernière, les Ivoiriens s’apprêtent comme ils peuvent, chacun a sa manière, pour honorer ces fêtes. Malgré la cherté de la vie, malgré le manque de ressources financières pour les uns, entre s’approvisionner en nourritures pour sa famille, se rendre beau ou belle…les populations s’apprêtent.

Habillements et jouets, l’obsession du moment

Au grand marché de Koumassi, depuis une semaine,  bousculade monstre et éprouvante où gueulades, injures, tintamarres de tous genres, discussions, disputes et autres sont le quotidiens de ceux qui ont décidé d’y faire des emplettes. C’est dans cette ambiance particulière que nous rencontrons Mme Claire Edoukou. Cette mère de famille se créée un passage dans cette foule d’inconnus. Objectf : acheter des habits et des jouets pour ses progénitures et sa nièce. « Il faut le faire sinon ce n’est pas bon », débute-t-elle. Pour Claire, « malgré les prix fortement en hausses cette année, les enfants ne doivent pas être privés d’habits et de cadeaux ». En tant que jeune femme, Claire ne veut pas se soustraire de ce moment. « Moi également, dit-elle, je vais me prendre quelques bonnes petites choses pour me rendre encore plus belle ».  À la question de savoir pourquoi n’est-elle pas allée à Adjamé pour faire ses achats, la jeune dame affirme que « Cette année, je veux éviter les bousculades et autres agressions de petits voyous d’Adjamé ». « Là bas, c’est le Far West », s’exclame-t-elle. 

Comme elle, Julie Afia est là pour son enfant. Dans ses mains un gros cadeau emballé dans un carton. Mais aussi, un sac plein de vêtements. « Ici, les prix sont abordables. Nous sommes habitués à y faire nos achats, alors nous avons nos marchands qui nous arrangent. Comme toujours d’ailleurs, il y a des tenues avec des prix adaptés à toute classe sociale ». Elle a décidé de faire son marché selon ses moyens. 

Du monde mais…peu d’achats

Autre lieu, même monde mais… Nous sommes au Grand marché de Marcory. Là encore les mêmes scènes de bousculades, de vacarmes, etc. « Frère, il y a du monde comme tu le vois mais, il y a peu d’achat véritablement », indique M. Sylla, un vendeur qui plante le décor. Selon lui, les populations estiment que leurs marchandises sont chères. Surtout les jeunes filles. « Cette année, nos sœurs ne payent pas beaucoup ! », se désole-t-il. 

« Ecoutez Monsieur, les vendeurs  de ce marché sont trop chers. On habite ici mais, parfois, nous sommes obligés d’aller faire le marché ailleurs sur d’autres marchés », justifie, Miss Esther Koffi, une étudiante la baisse des achats sur ce marché. Pour elle, les prix sont hors de portée.  Malgré tout, elle y a fait quelques emplettes et a pu se coiffer. « Il faut se rendre belle malgré tout. On n’y peut rien, ce sont les fêtes. On est obligé de faire le marché à proximité pour éviter de mauvaises surprises de la part des petits bandits »,  avoue l’étudiante. 

À Siporex, les rues sont inondées  de jouets. Sur chaque étalages, dans chaque mains des vendeurs à la crié, les jouets de tous genres rivalisent d’ingéniosité. « Je m’attendais à de nouvelles choses, des jouets et des vêtements sont pratiquement les mêmes que ceux de l’année dernière, aucune innovation pour des sommes couteux. D’ailleurs, nos enfants sont obligés d’avoir les mêmes jouets que ceux de l’année dernière », déclare entre deux jurons, Elise Atsé qui prendra, tout de même, des cadeaux pour ses enfants. 

Vous avez dit habits et jouets ? En effet, les boutiques et autres magasins de fortune consacrés à la vente d’habits des tout-petits et de femmes ont poussé comme des petits champions en ce mois de décembre. Que ce soit à Adjamé, ou Yopougon, Abobo ou Marcory et même Koumassi et Port-Bouet, les commerçants ne vendent que ça ! Il y en a  pour toutes les bourses et pour toutes les catégories. 

La course à la bouffe

« Bien fêter, c’est bien manger », disent les Ivoiriens. Cette affirmation est d’actualité en période de fêtes en fin d’année. Les populations se bousculent dans les marchés en quête de produits vivriers, de tubercules, de volailles… Au marché Gouro d’Adjamé, les vendeuses ont mis un accent particulier à approvisionner le marché de ces produits-là. « Les Ivoiriens doivent bien manger en ces fêtes. Et nous nous sommes apprêtées à leur fournir de la nourriture abondamment », précise Madame Ta Lou Clotilde. 

Ph: DR

Pour M. Kanon, un instituteur venu fêter avec sa famille à Abidjan, « Après les cadeaux et les habits des enfants, il ne reste que la nourriture pour bien fêter ». Viandes de brousse, ignames, tomates et autres ingrédients pour la sauce ont été achetés par l’instituteur. Jean Baptiste Ahoré qui vit à Cocody est, lui aussi, venu s’approvisionner dans ce marché. « C’est vrai que les prix ont augmenté mais, on est obligé de se nourrir », dit-il, tout de même heureux de passer de bons moments de fêtes en mangeant des mets africains. Comme ces deux personnes, les marchés sont inondés de gens qui ont pour seul obligation de nourrir leur famille.  

L’église, un autre moment… 

Comme à leurs habitudes, les populations en Côte d’Ivoire ne passent pas ces fêtes sans des prières à leur Dieu. Le 24 décembre, les chrétiens catholiques ont pris d’assaut les églises pour célébrer la commémoration de la nativité de Jésus Christ. Sûrement que le 31 décembre, ils seront encore plus nombreux, les Ivoiriens qui iront passer le dernier jour de l’an à l’église. Histoire de confier le nouvel an à l’éternel.   

Djolou Chloé

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