Nommée en avril dernier ministre de l’Education nationale et de l’alphabétisation, le professeur Mariatou Koné ne manque aucune occasion d’insister sur sa volonté a assainir le département. Au lancement du concours de recrutement des élèves-instituteurs pour les Centres d’Animation et de Formation Pédagogiques (CAFOP), l’ancienne ministre de la Solidarité et de la lutte contre la pauvreté a averti contre les anciennes pratiques.

« Beaucoup de candidats, à l’approche du concours, au lieu de se concentrer sur les matières requises à l’épreuves, cherchent des parrains ». Ce samedi 15 mai 2021, la ministre de l’Education nationale et de l’Alphabétisation s’est personnellement rendue dans quelques salles de composition, à Abidjan, à l’occasion du démarrage des épreuves du concours d’entrée dans les Centres d’animations Pédagogiques (CAFOP). En Côte d’Ivoire, l’entrée au CAFOP ou dans la Fonction publique est souvent facilitée par des réseaux de fraudeurs ou de parrains. Mariatou Koné a, elle-même, révélé avoir été sollicitée par de « nombreux » candidats pour faciliter leur passage sans tenir compte de leur note de composition au concours.

« C’est par le travail que les candidats seront admis (…) Peu importe le statut social des parents. Quand on a bien travaillé à ce concours, c’est-à-dire qu’on a eu le maximum de points, on devrait réussir », a rassuré l’ancien ministre de la Solidarité et de la lutte contre la pauvreté.

Dans sa vision d’améliorer la qualité du niveau d’étude scolaire en Côte d’Ivoire, Mariatou Koné veut miser sur des enseignants de qualité. Car pour elle, de la qualité des enseignants dépendra la qualité du niveau des élèves. Selon le dernier rapport de 2019-2020 du Programme d’analyse de systèmes éducatifs (PASEC), la Côte d’Ivoire occupe l’avant dernière place du classement du meilleur système éducatif en Afrique subsaharienne derrière le Bénin et le Niger.

Ce rapport incrimine faits. A savoir qu’en Côte d’Ivoire (66,9%), ne disposent pas des compétences leur permettant de poursuivre sans difficultés leurs apprentissages, quand 59,5% des élèves ne manifestant pas les compétences suffisantes de lecture. « Chez les Enseignants, ils sont nettement plus nombreux à éprouver des difficultés quand il s’agit d’analyser leurs démarches pédagogiques, de choisir des situations adaptées aux objectifs d’apprentissage, de repérer les erreurs courantes et d’en identifier les sources de façon à pouvoir aider les élèves à progresser », souligne ce rapport très critique.

 « Si on a de bons enseignants, des enseignants responsables, les enfants devront bien travailler à l’école.  Seul le travail paie. Ce sont eux qui vont former les enfants ; il n’y a pas de mauvais élèves, il y a de mauvais enseignants », a insisté Mariatou Koné. C’est le premier grand concours de ce ministère pour la session 2021. Pour cette session, 55 000 candidats repartis sur l’ensemble du territoire national dont 27000 femmes sont en compétition pour 5000 places disponibles. Les candidats composent dans 113 centres à travers tout le pays. En prenant le témoin à la tête de ce département, le 12 avril dernier, Mme Koné s’était engagée « à consolider les acquis et à apporter les améliorations nécessaires à l’effet de rendre notre système éducatif toujours plus performant en matière d’offre, en matière d’accès, en matière de qualité ». Elle avait même annoncé des états-généraux pour mobiliser la communauté éducative autour de l’Ecole ivoirienne.

Ténin Bè Ousmane

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