Le « Plan pollumar » s’est déroulé du 8 au 10 juin 2023 à San Pedro, en présence du ministère de l’Environnement et du développement durable (Minedd), Jean-luc Assi.
Aucun pays n’est à l’abri d’une catastrophe. La pollution maritime est une catastrophe. Pour faire face à une telle situation il est nécessaire de s’organiser. Ainsi, la Convention internationale de 1990 sur la préparation, la lutte et la coopération en matière de pollution par les hydrocarbures (Convention Oprc) recommande aux Etats côtiers de mettre en place un dispositif national de lutte contre les déversements accidentels d’hydrocarbures et produits chimiques, de se doter de moyens de réponse et de favoriser la coopération internationale. Ainsi le Plan pollumar est un plan d’intervention d’urgence déclenché pour gérer une crise de pollution marine accidentelle.
La Côte d’Ivoire a élaboré et validé en 2015 son plan national d’urgence de lutte contre les pollutions accidentelles en mer, en lagune et dans les zones côtières. Pour être plus efficace en intervention, la Côte d’Ivoire a créé le Centre ivoirien antipollution (Ciapol).
C’est l’autorité nationale chargée de la coordination du Plan pollumar selon le décret n°91-662 du 9 octobre 1991 portant création du Ciapol. Ainsi depuis 2015 le Côte d’Ivoire se forme en simulant différentes situations de pollution maritime. Après Abidjan en 2015, Assinie en 2017, Jacqueville en 2018, San Pedro en 2019, Abidjan en 2020 et 2021, Grand Lahou en 2022, ce fut au tour de San Pedro d’accueillir pour la deuxième fois l’exercice national du Plan pollumar organisé dans le cadre de la quinzaine nationale de l’environnement et du développement durable.
La pollution maritime est généralement le fruit de rejets chroniques ou accidentels de substances naturelles ou artificielles dangereuses dans l’environnement marin, ayant pour conséquences des effets néfastes. Les causes d’une telle catastrophe sont variées. Un problème technique concernant la coque d’un navire en mer ; un incendie causé par une explosion à bord d’un navire ; deux navires qui entrent en collision ; un navire qui heurte un obstacle ou bien un navire qui coule pour une raison indéterminée. Telles peuvent être l’origine de déversement d’hydrocarbures ou autres substances chimiques en mer ou sur nos côtes.
Justement. Pour cette année il s’agit d’un vraquier transportant des fèves de cacao qui a heurté la jetée ouest du port de San Pedro. Ce qui a créé une brèche dans la coque. Cet incident a causé le déversement de produit d’hydrocarbure. Voilà le scénario du Plan pollumar 2023.
Le ministre de l’Environnement et du développement durable, Jean-Luc Assi, soucieux de la mise en place d’un système national de préparation à la lutte afin d’intervenir rapidement et efficacement contre tout évènement de pollution marine, à lui-même pris une part active lors de cet exercice.
Le problème étant ainsi posé, le Ciapol, à travers son directeur, informe le ministre du danger. Celui-ci procède au déclenchement du plan. Le reste se passe comme dans un film d’action. C’est ce à quoi nous avons assisté à San Pedro. « Vu l’ampleur du déversement, le comité national de la gestion des crises est mis en place et je déclenche à partir de cet instant le Plan pollumar », telle est la première déclaration du ministre. Le plan d’urgence ivoirien de lutte contre les pollutions marines impose, qu’en toute situation de pollution marine, une évaluation de situation soit effectuée en vue d’une meilleur organisation des opérations de lutte.
La suite a été l’action en pleine mer. Le Ciapol active toute la logistique pour faire face à la catastrophe. Parallèlement aux actions menées par le Centre ivoirien antipollution et ses équipes en pleine mer, le ministre de l’Environnement et du développement durable tient des points de presse pour informer de l’évolution de la situation et surtout pour orienter les populations. Et, selon la simulation faite à San Pedro, c’est vers 17 heures que le Ciapol et ses équipes arrivent à circonscrire la menace. Ainsi c’est un ministre heureux qui s’adresse aux populations en ces termes : « Le déversement de l’hydrocarbure ne constitue plus une menace pour l’environnement et les activités économiques. Sur ce, le plan d’urgence de lutte contre les pollutions accidentelles en mer, en lagune et dans les zones côtières déclenché ce jour est levé ». Rideau sur le Plan pollumar 2023, bonjour au Plan pollumar 2024.
Fatogoma SILUE