C’est un groupe constitué d’hommes et de femmes volontaires et donateurs pour la cause des enfants vivants dans les pouponnières. C’est avec ce groupe que voiedefemme.net a voyagé dans le cadre de « La caravane de la charité ».
Ils ont pour slogan « Par-dessus tout la charité ». Ils sont volontaires. Ils sont donateurs. Ils sont disponibles pour donner de l’amour, de l’affection et de l’assistance aux enfants vivants dans les pouponnières. Ils, ce sont « Les amis des pouponnières ». Ce lundi 07 août 2023, jour de fête nationale dans une ambiance de deuil national, nous étions dans le convoi organisé par ceux-ci pour la ville d’Ayamé.
Ville située à un peu plus de 15 kilomètres d’Aboisso, Ayamé abrite les plus vieux barrages hydroélectriques de la Côte d’Ivoire moderne (Ayamé 1 et Ayamé 2). C’est cette ville touristique qui a été prise pour cible par « Les amis des pouponnières » avec leur caravane de charité. Non pas pour visiter ses barrages hydroélectriques, qui ont une vue magnifique, mais pour la « Pouponnière Shalom Soua d’Ayamé ». Oui à Ayama il y a une pouponnière.
Partie de Grand-Bassam, le convoi a rallié Ayamé en 02 heures 30 minutes. Les escales marquées à Samo et Bonoua ont servi à récupérer des volontaires pour cette caravane. L’escale de Bonoua a aussi été l’occasion de faire des achats de vivres dans un supermarché. En réalité les retardataires à apporter quelque chose ont eu l’occasion de le faire à cette étape.
Dans une ambiance conviviale, la vingtaine de personnes a été accueillie par les responsables de la pouponnière Shalom Soua d’Ayamé. On lisait aisément la joie sur les visages de ces enfants innocents. On avait l’impression qu’on était un jour de fête. Réception des dons, visite des locaux, présentation de la pouponnière et ensuite le convoi s’est ébranlé vers un lieu de la ville pour un repas de famille.
Mais comment est né le groupe ? Comment en est-on arrivé à organiser une caravane de charité ? Tout est parti d’un homme. Ahua Barnadin. « Une année, voulant organiser la fête de mon anniversaire, j’ai pensé aux orphelinats. J’ai donc dit à mes amis qu’en forme de cadeaux je souhaite qu’on m’offre du riz, de l’huile … En un mot des vivres », nous raconte Ahua Barnadin. Bien sûr que cette demande étonne ses amis mais sur sa volonté de faire les choses comme il l’entendait, ils ne pouvaient rien. « Le peu que j’ai pu recueillir je suis allé à l’orphelinat. Je vous assure que cette même nuit je n’ai pas pu dormir », affirme-t-il. En réalité les images de ses bouts de choux lui revenaient. « Je me suis dit en moi-même que cette expérience devrait être renouvelée », se souvient-il.
L’année d’après a été marqué par plus de dons. « J’en ai parlé autour de moi. Au lieu de se rendre dans un maquis pour manger et boire cet argent peut être beaucoup plus utile à quelque chose », raconte tout heureux Ahua. Tandis que certains de ses camarades lui disaient des mots du genre « Tu aimes trop ça » d’autre ont décider de l’aider avec un peu plus de vivres. « Et tout est parti de là. On est à la 8 ème édition et la mobilisation se fait de plus en plus forte », affirme, satisfait l’initiateur. En fait les images postées dans les réseaux sociaux ont réussi à mobiliser certaines personnes. Oui quand on entre dans un orphelinat on en ressort avec d’autres idées. Il y a des peuples Akan dont la tradition considère que le dixième enfant doit être accompagné, il y a des enfants abandonnés parce que la mère est morte en couches, il y a des enfants atteints de trisomie… Chaque enfant d’un orphelinat ou de pouponnière a son histoire.
Les années 2020 et 2022 la caravane de la charité de Ahua Bernadin était à « La pouponnière d’Adiaké. Cette année la pouponnière d’Ayamé a reçu sa visite. La devise de monsieur Ahua est celle-ci : « L’enfant dans une pouponnière n’a pas besoin de cadeau de noël. L’enfant a besoin de nourriture car les problèmes sont les mêmes dans les orphelinats et les pouponnières. Le gros problème est le manque de moyens pour prendre en charge les enfants qui intègrent ces centres chaque jour de notre existence ». Ahua a été marqué par le problème social de ces enfants et sollicite ses amis pour les aidés. Et nous, que faisons-nous ?
Sékongo Naoua