Méamé Kouéli Aurelie est experte en gestion de crise de pollution maritime.

Pour mettre les côtes ivoiriennes à l’abri de toute pollution accidentelle, le Centre ivoirien anti-pollution (Ciapol) teste chaque année son dispositif de riposte dénommé : « Plan Pollumar ». Méamé Kouéli Aurélie est l’une des femmes chevilles ouvrières de ce plan. Le vendredi 12 juin dernier, en marge d’un exercice de simulation, la Juriste experte en gestion de crise de pollution marine s’est confiée à VoieVoix De Femme.

Vous êtes l’une des spécialistes du programme « Pullmar » dont l’objectif est de réagir si la Côte d’Ivoire venait a connaitre un accident de pétrolier en mer. Quels sont les risques pour qu’une telle catastrophe advienne aux côtes ivoiriennes.

Ici nous sommes dans le cadre d’un exercice de simulation. Mon rôle consiste à préparer toutes les parties qui interviennent ;  et à développer le réflexe de riposte en cas de crise de pollution en mer. Ces crises peuvent arriver à toit moment. Donc nous organisons régulièrement, chaque année, un exercice pour développer les capacités des structures chargées de faire face à une crise de pollution majeur. Nous testons notre opérationnalité, c’est-à-dire voir si les moyens de lutte disponibles sont efficaces.

Est-ce vous pensez que la Côte d’Ivoire a aujourd’hui les moyens de riposter à une crise de ce genre ?

Nous nous préparons à la riposte. Si nous ne pouvons pas, on regarde comment s’arranger pour faire intervenir l’international. Ce sont des stratégies parce qu’une crise, c’est vrai qu’au niveau national, il y a une stratégie qui est mise en place, mais très souvent il y a les moyens qui manquent parce que les moyens pour y parvenir sont extrêmement coûteux. Un seul pays ne peut pas gérer une pollution en mer.

Récemment vous avez entendu dans les médias que la Russie était confrontée à une pollution. On connait la puissance de la Russie par rapport à la Côte d’Ivoire. Mais ils sont débordés en ce moment. Donc il faut toujours appeler l’international quand cela est nécessaire.

Les femmes sont beaucoup intéressées par les métiers de l’environnement. Est-ce la même passion qui vous conduit dans la protection des eaux contre la pollution ?

Généralement, en Côte d’Ivoire, quand on parle d’environnement, on pense à la salubrité, pourtant c’est un vaste domaine. Il y a plusieurs milieux récepteurs. Il y a l’air, le sol et le milieu marin qui font partie de l’environnement. Moi j’ai décidé de me spécialiser dans le milieu marin parce que c’est ce qui m’intéresse le plus. J’aime ce métier d’abord, parce qu’a la base je suis juriste en droit international. Du coup, grâce à une thèse de mémoire, j’ai découvert la protection du milieu marin. Donc je me suis orienté vers ce domaine. Tout ce qui concerne le milieu marin m’intéresse particulièrement. Ça me motive de renforcer mes capacités dans ce domaine et compétences.

Un conseil aux jeunes filles qui rêvent d’embrasser une carrière comme la vôtre ?

Je peux dire aux jeunes filles que quel que soit le domaine, c’est toujours intéressant de se soucier de son environnement. Il faudrait qu’elles pensent aussi qu’au-delà de ce qui est environnements ménagers, du quartier et tout ça. Il y a aussi des milieux marins qui regorge assez de recherches. Si ce milieu est pollué, ce n’est pas agréable parce que le poisson que tout le monde mange provient de l’eau. Si cette eau est polluée, on ne pourra pas profiter de ces richesses. Je prends l’exemple des industrielles. Quand ils transforment les produits, ils ont des tuyaux d’évacuations de déchets qu’ils rejettent directement en mer.

En violation des conventions internationales qui exigent qu’avant de rejeter ces déchets en mer, il faille les traiter. Donc avoir des unités de traitement. Et même les navires sur la mer ont toujours des unités de traitement avant de les rejeter en mer. C’est maintenant à nous de mettre des dispositifs en place pour pourvoir sanctionner ces actes.

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