La ville de Korhogo à l’instar des autres villes de la Côte d’Ivoire s’est inscrite dans une politique de bien-être et d’amélioration des conditions de vie des populations et ce, dans tous les secteurs d’activités.

Ainsi, le vendredi 17 décembre 2021, la mairie et la délégation régionale du haut patronat des transporteurs de Côte d’Ivoire ont procédé à la mise en circulation des gbakas à Korhogo une première dans l’histoire de la ville pour permettre aux populations de se déplacer facilement et réduire les nombreux accidents de motos auxquels la ville fait face.

Après quelques mois d’activité, nous nous sommes rendus au près des populations pour recueillir leurs avis sur cette innovation du secteur du transport dans la cité du Poro.

Bouleversement

Le transport urbain, autrefois assuré par les taxi-motos cause de la crise sociopolitique de 2002 et quelques véhicules de couleur rouge qui sert de taxi a fortement été bouleversé depuis le mois de décembre 2021, avec l’arrivée des gbakas à la grande satisfaction des usagers de taxis motos. « Je suis très heureux de l’arrivée des gbakas à Korhogo car, cela a considérablement diminué les nombreux accidents de motos auxquels on assistait », déclare, heureux, Coulibaly Karim, ferronnier au quartier Soba.

S’il se réjouit de la protection de la vie humaine, d’autres par contre y voient plutôt un moyen d’allègement des dépenses car pour eux les tarifs proposés par les gbakas sont abordables par rapport à ceux des taxis motos. « Grâce aux gbakas, je relie le quartier Kassirime et le grand marché à 100 F au lieu de 500 F à moto », avoue, satisfaite Kouakou Esther.

Si bon nombre de personnes trouvent satisfaction avec l’arrivée des gbakas dans la cité du Poro, il faut noter que quelques défaillances demeurent. « Les gbakas sont beaucoup bénéfiques mais, vu le nombre de gbakas, je préfère les taxis motos que de longues minutes d’attente », soutien Touré Souleymane avant que Camara Moussa ne souligne la proximité des taxis motos. « Les taxis motos rentrent dans le quartier ce qui n’est pas le cas avec les gbakas », dit-il.

Bras de fer entre transporteurs

Depuis la mise en circulation des gbakas dans la cité du Poro, une farouche rivalité oppose les acteurs du transport urbain. Chauffeurs de taxis et conducteurs de taxis motos se plaignent. Ils y voient un retour à la case départ avec le chômage qui les guette. « On ne gagne plus de clients les gares sont de plus en plus vide comment allons-nous subvenir aux besoins de nos familles ? », s’interroge Coulibaly Karna, chauffeur de taxi. Quant aux taxis motos, pour la plupart des ex-démobilisés sans emploi, l’obtention du pain quotidien est devenue une véritable lutte avec l’arrivée des gbakas. « Nous n’avons pas eu la chance d’être retenu dans l’armée comme certains de nos camarades, la mairie ne devrait pas accepter la circulation des gbakas. Que devenons-nous maintenant ? », s’émeut Sekongo kolo, un ex-démobilisé.

Silué N’gana

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