Ils s’en plaignent tous ! Ils, les chefs d’entreprise ne sont pas toujours contents de ceux qu’ils offrent un emploi. En effet et personne ne peut le nier, lorsqu’un jeune en quête de boulot a fini par se faire recruter, il ne se soucie plus d’apporter un plus-value à la société qui l’emploi en se concentrant sur ce qu’il a à faire.

Se battre pour arriver

En Afrique, être jeune est avant tout un challenge. Réussir à tout prix pour sortir sa famille de la précarité si on est issue d’une famille modeste ou même pauvre. C’est donc à juste titre que les enfants sont formés, dès le bas âge, à se battre pour être le prochain « chef » de famille ou celui qui viendra au secours de toute la famille en cas de besoin. Pour cela, les jeunes songent rapidement à se trouver un boulot pour survenir, non seulement à leurs propres besoins, mais aussi, à ceux des membres de leur grande famille.

On se bat donc comme on peut pour se trouver un job. Des stages en entreprises en postulant à des emplois au contrat à durée déterminée ou pas, les jeunes sont tous entreprenants et engagés pour se trouver une première expérience professionnelle. Leur demande d’emploi et leur curriculum vitae sont pleines de bonnes intentions, de bonnes fois… Et pourtant !

Après l’obtention du job… la paresse, l’immobilisme

« Pour les personnes en quête d’emploi, la difficulté c’est de se faire recruter. Après, on peut faire comme les autres, les anciens employés », témoigne Dr. Ettien Konan, propriétaire d’une clinique privée. Pour lui, les jeunes sont gagnés par cette disposition à se satisfaire de l’état présent des choses, à refuser le mouvement ou le progrès. « La paresse, l’immobilisme, la facilité, le désengagement… deviennent leur partage quand on leur donne un premier contrat. C’est ce que nous vivons dans nos entreprises avec les jeunes qui sortent des grandes écoles en quête de premier emploi », raconte M. Clément Adjoussou, patron d’une entreprise dans le secteur immobilier. Selon lui, les stagiaires mêmes ne font pas abstraction de ce comportement. « Ils sont toujours sur leur portable et autres ordinateurs, connectés sur les réseaux sociaux à la recherche de on ne sait quoi », s’indigne-t-il. Pour Mme Yao Akissi Cedia Christelle, ce type de jeunes ne vient qu’en entreprise pour profiter des avantages. La présidente de l’Ong Voix de Femme, estime qu’il existe deux catégories de jeunes au sein d’une organisation. « La première qui s’implique dans le développement des activités de l’entreprise employeuse et la seconde qui vient profiter des avantages au sein de celle-ci », déclare-t-elle.  

Cependant, elle croit avoir la solution pour cette deuxième catégorie. Pour Mme Yao c’est aux responsables de leur montrer le chemin à suivre.

« En tant que présidente, j’essaie déjà de leur inculquer certaines valeurs. Il s’agit de leur faire savoir que par le sérieux et le don de soi, on peut obtenir beaucoup de choses. Donc, le fait de venir apprendre au sein d’une association, en tant que bénévole, est déjà une expérience professionnelle qui compte lors des entretiens d’embauche… », conseille-t-elle.

Quant à Diarra Tiémoko, journaliste culturel, c’est la conscience professionnelle qui doit guider tout au long de la vie.

« J’ai eu à encadrer plusieurs jeunes dans le domaine de la presse qui sont aujourd’hui, pour certains, des responsables dans beaucoup d’organes de presse de la place… Tu es venu juste pour t’intégrer dans l’environnement professionnel qu’offre une entreprise. Il faut donc garder cette conscience professionnelle afin de te distinguer des autres. Il ne faut pas plus chercher l’argent, mais faire de sorte à garder la tête sur les épaules et faire avancer les choses. C’est comme ça qu’on avance dans une entreprise. Pour moi, la conscience professionnelle doit être de mise partout où l’on se trouve. Et cette conscience qui doit nous guider jusqu’à notre retraite », a-t-il recommandé.  

La jeunesse qui, aspire à plus de responsabilité, devrait faire preuve de professionnalisme dans le travail. Il est vrai que de nombreux à se retrouver dans des secteurs loin de leur domaine de compétence, cependant, ils gagneraient à apprendre qu’à rester connectés sur les réseaux sociaux.

Arsène Lohoure

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