Le paludisme est endémique en Côte d’Ivoire et toute la population est exposée à la maladie. La Côte d’Ivoire, depuis le mois de juillet 2024, a introduit le vaccin antipaludique R21 dans son programme de vaccination de routine.
Le paludisme est un problème de santé publique majeur en Côte d’Ivoire. « Le paludisme est une cause d’absentéisme scolaire et professionnel puisque les parents doivent accompagner leurs enfants malades. Donc, c’est un manque à gagner. On estime également que les ménages perdent environ 43 % de leurs revenus mensuels liés au paludisme », a affirmé, dans une interview, Dr Yao Kossia, directrice adjointe du Programme élargi de vaccination de Côte d’Ivoire.
Les mesures de prévention sont l’utilisation de moustiquaires imprégnées d’insecticides, la chimio prévention chez la femme enceinte avec l’utilisation de sulfadoxine-pyriméthamine et aussi l’assainissement du milieu. L’introduction du vaccin contre le paludisme vient comme un autre moyen pour la prévalence du paludisme.
Le vaccin contre le paludisme est disponible en Côte d’Ivoire et est officiellement introduit dans le Programme élargi de vaccination (PEV) depuis le 15 juillet 2024. Le nouveau calendrier de vaccination des enfants prévoit 4 doses de vaccins antipaludiques administrées à 6 mois, 8 mois, 9 mois et 15 mois. En fait la Côte d’Ivoire a réceptionné 131.100 doses de vaccin antipaludique (R21/Matrix-M) le 27 juin 2024. « La Côte d’Ivoire est heureuse et fière de figurer parmi les sept premiers pays choisis par GAVI pour recevoir ces vaccins antipaludiques. Le paludisme constitue un lourd fardeau pour notre économie. Environ 30% des consultations dans nos hôpitaux et centres de santé sont dues au paludisme. Cette maladie constitue également la première cause de décès dans les formations sanitaires, plus particulièrement chez les enfants. Nous sommes donc très heureux de recevoir ces vaccins qui viennent compléter l’arsenal que nous déployons depuis longtemps pour réduire l’impact du paludisme dans la population. Grâce à cette stratégie, nous allons essayer de relever le défi de l’élimination du paludisme en Côte d’Ivoire », avait déclaré Pierre Dimba, ministre de la Santé, de l’hygiène publique et de la couverture maladie universelle. C’était à la cérémonie de réception des doses du vaccin contre le paludisme.
Le 15 juillet, son administration massive a débuté dans le quartier Abobo d’Abidjan. L’opération a concerné 250 000 enfants de moins de 2 ans. C’est la tranche d’âge la plus touchée par la maladie.
Le mercredi 24 juillet 2024, la campagne de vaccination contre le paludisme s’est étendue dans la région du Boukani. Cette phase a ciblé les enfants âgés de 6 à 23 mois à travers le pays. Ce programme s’est étendu sur les 38 districts sanitaires que compte le pays.
Après le Cameroun, la Côte d’Ivoire et le Soudan du Sud, des campagnes de vaccination antipaludique massives seront déployées dans une quinzaine d’autres pays du continent, comme la Centrafrique et le Mozambique. Sans l’intégrer systématiquement à leur programme de vaccination, le Bénin, le Burkina Faso, le Ghana, le Kenya, le Liberia, le Malawi et la Sierra Leone proposent déjà le R21/Matrix-M.
La lutte contre le paludisme a pris ainsi une autre tournure.
SF
