Le ministre de l’Equipement et de l’entretien routier, Amedé Koffi Kouakou, a procédé, le vendredi 24 juin 2022, à l’inauguration du poste à péage de l’autoroute Abidjan Grand-Bassam. Et depuis lors, cette nouvelle autoroute ne fait que grincer les dents chez les usagers du transport et la population, qui jugent excessifs, les tarifs fixés par le gouvernement…
« Personnellement, je pense que nos gouvernants n’ont vraiment pas pitié de la population », a reproché, monsieur Koffi. Pour lui, « Si le transport Abidjan Bassam est 500 Fcfa, pourquoi payer plus de 1000 Fcfa au péage », a-t-il jugé. Pour qui, c’est évident que les usagers sortent perdants.
Quant à Madame Oulaï, elle craint l’augmentation du transport. « Avec le prix du carburant et le paiement du péage allant jusqu’à 1500 Fcfa, le transport va sans doute augmenter », souligne-t-elle avant de s’interroger : « Le pont a été fait dans le but d’aider la population ou pour s’enrichir ? ». D’après elle : « 500 Fcfa pour les véhicules de transport et personnels est bon, afin que tout le monde bénéficie ».
L’avis de la population…
Monsieur Binaté dénonce la cherté de la vie. « Aujourd’hui pour s’acheter trois bananes, il faut 1000 Fcfa, le carburant a augmenté. Et encore 2000 Fcfa aller-retour pour cette petite distance, c’est déplorable », a-t-il évoqué. Pour qui, ce pont à péage n’est pas à sa place à cause des riverains de Bonoua, Bassam, qui chaque jour viennent à Abidjan.
Et quant à Ismaël, il dénonce l’excès des ponts à péage. « Il y’ a trop de ponts à péage dans ce pays, si c’est l’argent du contribuable qui permet de les avoir, pourquoi sont-ils si chers », a-t-il interrogé avant de conclure qu’ « Il sera quand même intéressant d’harmoniser un peu les tarifs pour le bien de tous ».
« Je veux qu’on diminue les 1000 et 1500 Fcfa à 500 F cfa », a souhaité Safiatou. Selon elle, Bassam donne toujours l’envie d’y aller surtout les weekends, et si le transport augmente à cause du péage, c’est clair que cette envie aura un goût amer.
Les chauffeurs se rabattent sur l’ancienne voie
« C’est exagéré, trop c’est trop ! Depuis que c’est ouvert, je ne suis jamais passé là-bas », s’est- alarmé Youssouf. « Regardez nos petits véhicules là, si nous devons payer à chaque passage 1500 Fcfa, mais on rentrera le soir avec les mains vides. Pourtant, nous avons la recette à payer et des familles à gérer », a-t-il conclu.
« Nous préférons tous l’ancienne voie pour le moment. Qu’ils réduisent à 500 Fcfa au même titre que le troisième pont », a supplié, monsieur Etienne.
« Par jour, nous pouvons faire au moins 6 voyages de Bassam à Abidjan, imagine que vous payez par voyage 1500 Fcfa, c’est trop ! », s’enflamme monsieur Diaby. Pour qui, il sera très difficile pour eux « gbakaman » d’emprunter l’autoroute.
Quant à monsieur Kouadio, il avoue qu’« avant, c’était dure parfois de gagner la recette. Donc ce n’est pas avec les 1500 Fcfa par passage qu’on va s’en sortir ». En réalité, les conducteurs souhaitent tous une réduction.
Lire aussi : Création d’espaces verts : Abidjan, ville la plus verte ?
Et, le coût du transport…
« Officiellement, le transport est toujours le même. Nous faisons Abidjan Grand-Bassam à 500Fcfa », a souligné, monsieur Binaté.
« On ne peut pas faire confiance aux chauffeurs, sinon cela n’a pas encore changé », raconte monsieur Traoré, un passager. « Le transport n’a pas encore augmenté, c’est toujours 500 Fcfa Abidjan-Bassam, mais on se dit c’est parce qu’ils passent toujours sur l’ancienne voie », a précisé, mademoiselle Christelle.
Contrairement à madame Okou, elle estime que le transport de Bonoua à Abidjan a augmenté. « J’ai payé 900 Fcfa, hier soir, pour venir à Abidjan au lieu de 700 Fcfa », a-t-elle révélé. « Le péage impacte déjà le coût du transport, il y a certains chauffeurs qui prennent 800 Fcfa de Treichville à Bonoua, et d’autres même le font à 900 F cfa », a annoncé Madame Ouattara.
Le trafic au niveau des deux voies
Comparativement, le niveau du trafic est plus élevé sur l’ancienne voie que la nouvelle. En effet, Au rond-point d’Anani, le constat est clair. Gbakas, personnels, cars, gros camions… préfèrent tous vivent les embouteillages que d’emprunter librement l’autoroute. « Vu que nous ne pouvons pas augmenter le transport, on préfère l’abandonner », a expliqué un gbakaman qui constate que « Nous ne sommes pas les seuls, même les personnels, les gros camions, les cars préfèrent passer sur l’ancienne voie ».
Quand les autorités s’expliquent…
Évoquant la question du coût du péage estimé à 23 milliards de Francs cfa, Monsieur Amedé Kouakou, estime que c’est l’un des tarifs les plus bas au niveau de la sous-région, au regard de l’importance de l’ouvrage. Il a précisé que ce n’est pas l’autoroute de Grand Bassam mais « la première session de l’autoroute Abidjan-Lagos ». En gros, le ministre trouve très raisonnable les tarifs et dit que les coûts fixés sont maintenus pour l’heure.
Lire aussi : Un véhicule prend feu au péage d’Attinguié
Yahafe A. Ouattara (stagiaire)