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Les pesticides tiennent une place de choix dans l’agriculture. Mais leur utilisation n’est pas sans conséquence. Voixdefemme.net en parle.

Les maladies des cultures et les ravageurs des récoltes représentent un danger de taille pour le secteur agricole dont dépendent les revenus et la subsistance de millions de petits agriculteurs et pour la sécurité alimentaire mondiale. Sur la voie d’une agriculture plus durable, trouver un équilibre est un défi particulièrement complexe. D’où l’avènement des pesticides. Les pesticides sont des substances utilisées pour lutter contre des organismes considérés comme nuisibles. Ces substances ont été conçues et déployées pour améliorer la productivité des cultures. L’utilisation des pesticides en agriculture représente un enjeu majeur et complexe à l’échelle mondiale. Dans le secteur agricole ce sont des produits qui visent à détruire, empêcher ou contrôler la présence d’êtres vivants nuisibles à une plante ou à une denrée agricole. Leur utilisation doit permettre d’améliorer le rendement et la qualité des cultures en réduisant les pertes causées par les organismes nuisibles. Ils sont aussi appelés produits de protection des plantes ou produits phytosanitaires. Les pesticides peuvent être aussi utilisés sur les produits après leur récolte, pour améliorer la capacité de conservation de ces produits sur une longue période. Il existe plusieurs catégories de pesticides utilisées en agriculture. Cela dépend des différentes cibles visées. Les herbicides qui s’attaquent aux plantes indésirables, les fongicidespour lutter contre les champignons et les insecticides.

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La consommation de pesticides a explosé à l’échelle mondiale depuis 1990. L’Afrique en utilise, par hectare agricole, 11 fois moins que l’Amérique du Sud et 5 fois moins que l’Union européenne. Mais derrière cette dynamique se cache un gros problème de santé.

Les producteurs, les travailleurs agricoles et les populations rurales qui vivent dans les zones de production sont les plus exposés. Une manipulation fréquente de produits chimiques peut être à l’origine de problèmes de santé. Les effets sanitaires peuvent être immédiats avec des réactions cutanées ou des gênes respiratoires. Des effets chroniques peuvent aussi se manifester à plus long terme. Il y a plus grave. Les molécules toxiques des pesticides sont transportées par le vent et l’eau et ne restent généralement pas à l’endroit où elles ont été appliquées. Restant de nombreuses années dans l’environnement, elles contaminent l’eau et les sols et risquent de se retrouver dans les aliments consommés. Les effets des pesticides sur l’environnement sont pointés du doigt par la société civile et les chercheurs. Les molécules finissent par se dégrader, parfois au bout de plusieurs décennies, mais certains résidus persistent dans l’environnement. Mettant en mal la santé des populations.

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La Côte d’Ivoire n’est pas en reste. La Côte d’Ivoire a son économie dominée par l’agriculture. La grande menace est l’utilisation massive de pesticides, souvent d’origine frauduleuse. Des produits à la composition difficilement identifiable, fabriqués en Chine, en Inde ou en Europe, parfois homologués par l’Etat ivoirien, sont proposés sur les étals des marchés à des prix bon marché. Ils répondent à la forte demande des agriculteurs et des maraîchers, soucieux d’améliorer leurs rendements pour faire vivre honorablement leur famille. Sans aucun contrôle.

Il n’y a ni centres anti-poison, ni agence de sécurité sanitaire dans les zones de production pour veiller sur la toxicité et la prévention et aux risques d’intoxication. La sensibilisation et la formation des agriculteurs à l’exploitation de ces produits font défaut. Leur impact sur la santé se situe en dehors de tout contrôle.

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Même si dans le mois d’avril 2023 une caravane a sillonné les rues d’Abidjan-Cocody pour la sensibilisation face à l’utilisation des pesticides. « Populations ! populations ! consommateurs ! consommateurs !   Attention aux pesticides chimiques de synthèse. Ce sont des poisons dans nos champs et dans nos assiettes. Ils nous tuent à petit feu. Ils polluent nos sols, nos eaux, notre environnement. Bannissons-les ! Choisissons de produire sans pesticides chimiques de synthèse pour préserver notre santé et notre environnement », tel était le message principal scandé par la caravane « Conscience AlimenTERRE ». C’était une initiative du secrétariat général d’Inades-Formation et Inades-Formation Côte d’Ivoire.

Initiative à encourager. Mais quel est l’impact sur un sujet aussi important. Le problème est très sérieux et personne ne semble s’inquiéter. Et c’est quand il sera tard qu’on va jouer aux pompiers. Malheureusement.

SN

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