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Publié le 16 septembre, 2024

Le phénomène des homosexuels dit Woubi en Côte d’Ivoire est devenu la cible de plusieurs publications en Côte d’Ivoire.

Tout est parti de certaines publications sur la toile. Certains internautes présentent les homosexuels dit woubis avec des mots parfois durs. Tout y passe. Attaques et propos injurieux sur les réseaux sociaux. Créant ainsi un climat délétère autour du phénomène « woubi ».

Climat qui a fait monter au créneau le Conseil national des droits de l’homme (Cndh). Dans un communiqué signé de sa présidente, Namizata Sangaré. Le Cndh appelle la population à renoncer à l’usage de la violence dans l’expression de leur désaccord face à la montée du phénomène woubi. L’instance des droits de l’homme en Côte d’Ivoire estime que malgré leur orientation sexuelle différente et contraire aux us et coutumes, les membres de cette communauté restent avant tout des personnes humaines et ils bénéficient, à ce titre, des droits de l’homme consacrés par la Constitution ivoirienne et les traités internationaux relatifs aux droits humains.

Le gouvernement n’est pas resté muet. Par la voix de Mamadou Touré, le porte-parole adjoint du gouvernement, on parle « d’une incompréhension ». « Cette situation découle aussi d’une incompréhension parce qu’on entend beaucoup de choses. Mais vous devez savoir qu’en Côte d’Ivoire, la constitution et les différentes lois notamment la loi sur le mariage consacrent le mariage entre deux personnes du sexe opposé », a expliqué le porte-parole adjoint du gouvernement. C’était au sortir du conseil des ministres du jeudi 05 septembre 2024 à Abidjan. « Le mariage en Côte d’Ivoire se passe entre un homme et une femme. C’est consacré dans notre constitution et dans notre loi. Dans aucun texte du code pénal en Côte d’Ivoire, on ne parle d’orientation sexuelle », a précisé Mamadou Touré. Et d’affirmer. « Nous sommes dans un Etat de droit. Nul n’a le droit de se faire justice et ça, il faut le savoir ».

El hadj Diarra Ibrahim Khalilou, imam central de la grande mosquée d’Agboville, dans son sermon du vendredi 06 septembre 2024, a invité la communauté musulmane à soutenir la position religieuse du mariage. Il réagissait ainsi face à cette question de woubi, qui est l’actualité du moment.  « Chers frère et sœurs, je profite de cette occasion pour attirer l’attention de la communauté musulmane sur un mal qui mine notre société. Il s’agit de l’homosexualité en vogue aujourd’hui dans le monde entier. Le but de Dieu, en instituant le mariage, est de répondre à la solitude humaine, aux besoins de la procréation, au désir physiologique, d’harmonie et à l’équilibre non seulement moral mais aussi spirituel des partenaires », a précisé le guide religieux, lors de son sermon d’avant prière.

A Gagnoa, dans l’ouest du pays, l’imam Lausseni Cissé de la mosquée An-Nour de Gagnoa s’est exprimé sur les attaques contre les homosexuels, le jeudi 12 septembre 2024. « Le Coran considère l’homosexualité comme une fornication et une pratique sexuelle immorale à proscrire totalement dans la société », affirme l’imam. Qui précise que « les attaques physiques ne sont pas une solution contre l’homosexualité. En attaquant physiquement les homosexuels, on risque de les pousser à chercher d’autres moyens pour exprimer cette déviation sexuelle. Il est impératif que nos décideurs s’attaquent sérieusement à ce fléau », lance comme appel le guide religieux.

Le regard est tourné vers les décideurs. Comment combattre le phénomène de l’homosexualité qui mine le monde entier actuellement ?

Sékongo Naoua

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