Faire de la place pour bébé, c’est accepter sa présence et se préparer à son arrivée. Le choix de la chambre et sa décoration sont autant de projets à avoir à deux. Ainsi, c’est ensemble que le couple prépare son nid. Mariées ou vivant en concubinage, nombreuses sont ces femmes qui font des enfants sans l’avis de leurs conjoints. Quelles en sont les raisons ? Elles se prononcent dans ce reportage du Magazine voiedefemme.net

De plus en plus de femmes, décide d’être mère en brisant les schémas parentaux traditionnels. Finis les étiquettes négatives qui étaient attribuées aux femmes élevant des enfants sans partenaires : maintenant, beaucoup le font par choix. 

L’expérience terrible d’un enfant trisomique

Épouse Fadiga explique les péripéties qu’elle a rencontrées après l’accouchement de son premier enfant, atteint d’une trisomie 21. Étant fille unique de sa famille et très jeune, elle raconte comment elle a fait son deuxième enfant sans l’accompagnement de son conjoint.

« Avoir un enfant malade était une expérience terrible pour moi et mon époux à telle enseigne que mon homme ne voulait plus me faire l’amour. On ne parlait plus de projet parental. L’enfant avait notre attention, mais notre vie de couple s’arrêtait juste là. J’ai passé deux ans à me poser les mêmes questions : « Pourquoi moi ? », « Est-ce une punition ? », « Mon Dieu donne-moi la force ». J’ai envoyé des guides religieux pour demander pardon à mon époux afin qu’il me voit comme la femme qu’il a épousée », a-t-elle raconté.

Poursuivant, elle révèle que la naissance de son deuxième enfant était un ‘’miracle’’.
« Mon époux est rentré un soir très tard aux environs de minuit, on dormait tous. Ce jour, il m’a demandé pardon tout en réitérant son idée de ne pas faire un enfant. Car pour lui, il fallait encore du temps. Ce soir, j’ai saisi ma chance. Après plusieurs plaidoiries, il accepte de partager la nuit avec moi. Ce jour-là, j’ai su que mon homme m’aime comme le premier jour. Au réveil, il s’est précipité à la pharmacie m’acheter des pilules que je n’ai jamais prises. Sachant que je n’étais pas en mauvaise période. Je priais pour que le fruit de cette nuit soit un être innocent, qui ramènera la joie au sein de mon foyer. Un mois après, je découvre que je suis enceinte chose que j’ai gardée pour moi. Après plusieurs rendez-vous chez mon gynécologue, j’avais très peur. Quand mon mari l’a su. Il ne voulait pas, car notre fils avait cinq ans et pour lui, c’était toujours difficile de pouvoir le gérer avec son état de santé. C’est à l’accouchement de notre fille qu’il a réussi à l’accepter. Ça a été difficile pour nous deux, mais le plus important aujourd’hui, c’est qu’on ait pu surmonter cette épreuve », ajoute-t-elle avec soulagement. Le couple a aujourd’hui trois beaux enfants dont deux garçons et une fille.


Madame Fadiga a donc fait un choix décisif pour son foyer afin d’être heureuse. 

Le gynécologue me déconseille une autre grossesse

C’est toute autre chose pour madame Sibo, qui raconte son cas. « Lorsque j’ai fait mon deuxième, il y a eu des complications. Le gynécologue me conseillait de ne plus faire d’enfant sinon je risquerais ma vie. Mon mari a donc décidé de souscrire à une méthode de contraception. Je n’étais vraiment pas emballée, mon désir d’avoir plusieurs enfants étant jeune était urgent. Je me disais après un certain niveau professionnel, je n’aurais plus la possibilité d’essayer », se souvient-t-elle. Une méthode qui a failli lui faire perdre sa famille. « Quand je suis tombée enceinte, je ne reconnaissais plus mon époux. Il était véritablement contre cette grossesse. Étant très fragile, les bobos ont très vite démarré. Les deux premiers mois, on m’a hospitalisé, mon mari était désespéré et inquiet. Au quatrième mois, ils m’ont fait un cerclage. Le troisième jour après cerclage, j’ai perdu la grossesse dans une douleur atroce. J’ai fallait y laisser ma vie. Ma famille et mon mari ont eu beaucoup de mal à se remettre de cette épreuve », avoue Madame Sibo, triste. Aujourd’hui, elle rend gloire au Seigneur qui a été l’éclaireur dans sa vie de couple qui partait à la dérive.

Je souhaitais un enfant garçon

J’ai attendu longtemps avant d’avoir mon premier enfant. Je vivais en couple depuis déjà plusieurs années avec celui qui est aujourd’hui mon mari. Nous avions décidé d’un commun accord de faire un enfant dès que nous aurions officialisé notre union devant les parents. Étant du groupe Akan, l’annonce officielle à mes parents de notre union, c’est à dire le traditionnel « ko-ko » fut fait en 2000. J’ai donc stoppé net ma contraception sans en parler à mon mari. Et je suis tombée enceinte. C’était le bonheur pour moi, j’ai même dansé quand la sage-femme me l’ai dit. Mais quand j’ai annoncé « ma bonne nouvelle » à mon époux ! Il est rentré dans une colère inexplicable! C’est notre premier enfant. Il n’a aucun enfant ailleurs. C’est son premier enfant ! Quel péché ai-je commis? j’aurais dû lui dire que j’avais arrêté ma contraception et ensemble nous aurions planifier l’avenue de l’enfant. J’ai accouché d’une jolie fille. Et le père était très heureux. Je dirais même fier de montrer son premier bébé.

J’ai remis le couvert un an et demi plus tard. Pas volontairement. Je ne me suis plus remise à la contraception. Nous avons fait le mariage civil. Je ne suis plus jeune que ça. J’ai 31 ans. A l’annonce de cette nouvelle grossesse, qui pour moi est une merveilleuse nouvelle, j’ai eu droit à : « Tu m’as encore fait un bébé dans le dos »… « Je n’ai pas planifié un enfant pour maintenant… Financièrement, je ne peux pas assumer ce bébé… Tu vas devoir faire une IVG ». Moi, une femme dotée, légalisée, faire une IVG? Non et non. Notre mariage était entrain de partir en vrille. Nos parents, témoins de mariage, amis et connaissances ont usé de beaucoup de diplomatie pour recoller le mariage. j’ai accouché d’une fille. Une belle princesse. Même le père est d’accord avec moi, c’est une princesse.

Mes filles avaient respectivement 10 et 8 ans, quand je fais mon troisième enfant. J’avais espéré avoir un petit garçon, mais j’ai encore eu une jolie petite fille. Cette fois-ci pas de palabres, sans que nous n’ayons mis en place une quelconque planification.

A l’approche de mes 43 ans, je commence à penser à mon dernier bébé avant la ménopause. Avec en fond de toile: la naissance d’un garçon. Je ne parle pas à mon mari de cette idée qui vient de germer dans ma tête. Je tombe enceinte, convaincue d’avoir « mon garçon » et fermer ainsi la bouche du « planificateur ». Je m’attendais à la grosse colère comme d’habitude. Sans avoir fait une échographie, je martelais que ce bébé serait un garçon. Mais rien n’y fit. Mon mari décide d’entamer une procédure de séparation de corps pour motif que j’ai conçu tous nos enfants « dans son dos » et qu’il était difficile de continuer notre vie commune sous le même toit.

Le désir d’enfant est naturellement inné chez la femme. Cela devient plus fort au cours des ans car la fertilité chute avec l’âge. « Se faire un enfant toute seule » ou « faire un enfant dans le dos de son conjoint » rend difficile la vie commune. Il est préférable de faire un point ou d’en discuter avec son partenaire sur les envies de grossesses. Parents en couple ou non, bébé a besoin d’un cadre familial paisible, moins de tension. Il y va du bien-être du bébé.

Mam Ouattara / MameSy

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