Le ministère de l’Education nationale et de l’alphabétisation a annoncé l’insertion du Programme de l’enseignement ciblé (Pec) dans toutes les écoles primaires du pays.
Une innovation de taille dans le système éducatif ivoirien. Le Programme de l’enseignement ciblé (Pec) sera inséré dans toutes les écoles primaires du pays à partir de cette rentrée scolaire 2023-2024. Le Pec vise à améliorer les compétences de base en lecture et en mathématiques. L’enseignement est dispensé aux enfants au moyen d’activités attrayantes, amusantes et créatives adaptées à leur niveau d’apprentissage.
L’atelier bilan des activités du Programme de l’enseignement ciblé s’est tenu le 13 septembre 2023 à Abidjan-Cocody. C’est justement au cours de cet atelier que le ministère de l’Education nationale et de l’alphabétisation (Mena), à travers la Direction de la pédagogie et de la formation continue (Dpfc), a annoncé l’insertion du Pec dans toutes les écoles primaires du pays à partir de cette rentrée scolaire 2023-2024. Une très bonne innovation. Le directeur de la Dpfc, Adama Samagassi, a expliqué que la généralisation du Pec à l’échelle nationale a pour objectif d’accroître davantage le niveau des élèves du primaire en lecture, en écriture et en mathématiques. « A travers le Programme national d’amélioration des premiers apprentissages scolaires (Pnapas), le Pec sera mis en œuvre dès cette rentrée scolaire 2023-2024 dans toutes les classes de CP1 et ce, sur l’ensemble du territoire national. Cela va se poursuivre progressivement jusqu’à la classe de CM2 », a-t-il ajouté.
Il faut savoir que la phase pilote du Programme de l’enseignement ciblé a démarré en 2018-2019 dans 129 écoles primaires des directions régionales de Divo, Soubré, San-Pedro, Daloa et Bouaflé. « Désormais les 18.000 écoles primaires du pays bénéficieront du Programme de l’enseignement ciblé (Pec), car l’expérience faite dans certaines zones, nous a donné de bons résultats », a déclaré Adama Samagassi.
Présente à cet atelier au nom de la ministre de l’Éducation nationale, la directrice de cabinet adjointe, Anastasie Kacou Sepou, a salué les partenaires techniques et financiers Trecc (teaching at the right level) Tarl Africa, Poverty action (Ipa) et l’équipe de recherche du projet « Soutenir les enfants à la maison et à l’école (Seme) » pour l’appui inestimable qu’ils apportent dans le projet de l’amélioration de la qualité de l’éducation nationale. « La politique de scolarisation obligatoire a certes permis d’accroître de façon substantielle le taux de scolarisation, cependant les performances scolaires de nos élèves sont trop souvent en deçà de nos attentes au regard des budgets importants investis dans le secteur de l’éducation », a-t-elle dit. Comme quoi la qualité de l’éducation reste un défi à relever pour le système éducatif ivoirien. Chose à laquelle s’attèle le ministère de l’Éducation nationale et de l’alphabétisation.
Comment cela se passera-t-il ? Amos Dembélé, le représentant de Teaching at the Right level Africa (TARL Africa) en Côte d’Ivoire, a fait savoir que les élèves seront regroupés par niveau dans les écoles, où les directeurs et les enseignants aident à mettre en œuvre le programme.
« Quand on intervient dans école, on touche l’ensemble des enfants de cette école qui sont au niveau CE1 jusqu’au CM2. Pendant une heure et demi par jour, on fait sortir les enfants pendant la plage horaire appelée remédiation », a-t-il expliqué.
Ensuite, « les enfants de l’école vont se retrouver par niveau et non par classe. C’est-à-dire que l’enfant qui est au CM2, et l’enfant qui est au CE1 peuvent se retrouver dans un même niveau. Et ce, après une évaluation systématique des enfants en lecture et en mathématique », a-t-il précisé.
Silué F.