La Tabaski ou encore appelée l’Aïd-El-Kebir est célébrée deux mois dix jours après la fête du Ramadan. Cela correspond au dixième jour du mois Dhu hijja, le dernier mois du calendrier musulman. C’est la commémoration du sacrifice d’Abraham, témoignage de sa soumission à Dieu. « La fête du sacrifice » sera célébrée le samedi 09 juillet 2022. L’effervescence à l’approche de cette fête est palpable à Abidjan. Notre équipe a sillonné certains commerces…
Les Abidjanais sont dans la semaine de la fête de tabaski qui s’annonce dans un contexte de conjoncture économique difficile entre la hausse du carburant, le coût des ponts à péage, et la cherté des denrées alimentaires. Une situation qui inquiète de plus en plus les habitants de la capitale.
Prix du bétail, tout se négocie…
Les coûts varient en fonction de la corpulence et la taille du mouton. « Nous avons baissé les prix pour faciliter la vente. C’est un moment de partage, donc les bêtes vont de 100.000 F CFA à 175.000 F CFA. C’est selon le choix du client. », fait savoir Yara Ousmane, vendeur de bétail. Il déplore également les hésitations de certains clients, « les prix sont parfois négociés ou refusés par des clients. Ils proposent moins de 100.000 F CFA, estimant que c’est trop cher », confie-t-il. Face à ces prix, une autre possibilité se présente à M. Mohamed. Il a choisi de voir du côté des vendeurs de cabri. « J’ai prévu 80.000 F CFA pour un mouton. Malheureusement, la situation est difficile actuellement ! Le mouton choisi va au-delà de mon argent prévu », indique-t-il, contrarié. « J’ai l’option de prendre un cabri à la place du mouton. Où même deux cela dépendra du prix auquel je vais faire face », propose-t-il. Le vendeur, interrogé sur le coût des cabris, arrive à détendre le visage crispé de Mohamed. « Celui-ci est à 30.000 F CFA, mais je peux te le laisser à 25.000 F CFA. Il y en a de 45.000 F CFA, 70.000 F CFA qui sont plus gros, mais je peux te laisser à 65.000 F CFA », informe le vendeur. Finalement, Mohamed et son vendeur s’entendent sur les différents prix. « J’ai pris deux de 45.000 F CFA, j’ai négocié pour obtenir un à 40.000 F CFA juste. D’où l’opportunité d’en prendre deux », déclare-t-il, heureux. Malgré tout, l’homme retourne satisfait d’avoir fait une bonne affaire avec ses deux bêtes embarquées dans son véhicule.
Pour les plus nantis, le bœuf est approprié aux besoins de la famille. « Les coûts varient. Mais ce que nous voulons parait plus couteux », confie Diarra Ousmane, « il faut qu’on négocie ! », propose-t-il au marchant qui expose les prix de ses bêtes. « Celui-là est à 1.150.000 F CFA, il faut prendre à 990.000 F CFA ! », annonce le vendeur dont, assure-t-il, les bœufs sont importés des pays voisins et élevés en brousse. Pour lui, les prix sont hauts parce que le déplacement du bétail coûte cher. « Nous payons le convoi des bœufs, très couteux. Normalement, ce n’est pas le prix, mais on finit toujours par s’entendre », révèle-t-il. « Il y a des bœufs moins chère », indique-t-il en précisant : « celui que vous voyez dans le fond est à 350.000 F CFA, et 800.000 F CFA pour les autres ».
…Les couturiers débordés…
Il faut « déposer son tissu tôt pour l’obtenir avant la fête », averti Alassane, couturier à Yopougon Saint-André. Alassane est connu pour la qualité de ses modèles et le respect de rendez-vous. Derrière le bruit de ses machines, le quinquagénaire estime que « les commandes que nous devons satisfaire avant les fêtes sont déjà trop. Nous ne sommes plus en mesure de recevoir de tissus ». Par contre, ceux qui déposent actuellement leurs habits, devront attendre après la fête pour éviter de faux rendez-vous. Certaines personnes, arrivées trop tard, optent pour les magasins de prêt à porter. « Généralement, ce sont les femmes qui viennent le plus souvent », informe Sali, commerçante de vêtements. Dans les vitrines, ce sont des ensembles parés de broderies. « Ces modèles sortent bien depuis le mois de juin. Des arrivages spécialement pour la tabaski dont les prix sont discutables », rassure-t-elle. Ces ensembles sont particulièrement appréciés des dames, et se négocient entre « 35.000 F CFA et 80.000 F CFA »
« C’est trop tard pour faire confectionner mon modèle chez un couturier, j’ai donc opté pour les ensembles déjà cousus avec une robe et un foulard brodé de perles », avoue Djénéba qui a déboursé 50.000 F CFA pour cette tenue.
Si la fête de la Tabaski fait allusion au sacrifice, il en est de même pour ses clients prêts à tous pour mieux vivre l’instant. Sauf que la cherté de la vie bat son plein et pour cela, certains appellent les autorités à faire baisser les prix des produits de premières nécessités afin de permettre à toutes les couches sociales d’avoir de quoi à passer gaiement ce moment de fête.
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Bekanty N’ko (Stagiaire)