Connu sous le pseudo : l’inverseur, Fadiga Karamoko a pris le risque de se mettre à son propre compte. Et cela, c’est à quelques jours de son mariage, alors qu’il occupait un poste de responsabilité dans un service. Cette décision audacieuse lui a valu le Prix industrie de la Cgeci Academy en 2016 et le 1er Prix Cofina Tremplin Challenge en 2017. Il évoque, dans cet entretien, les raisons de ce choix hardi.

Depuis quand êtes-vous lancé dans l’entrepreneuriat ?

L’entrepreneuriat fait partie de mon quotidien depuis mon bas âge. Peut-être, parce que je suis ‘’un petit dioula ‘’(rires). En effet, déjà en 2007, étant en classe de terminale, j’avais mis sur pied une activité en parallèle avec mes études. À l’issue de l’obtention de mon brevet de technicien supérieure en finance, comptabilité et gestion d’entreprise, j’ai été décroché un poste dans une entreprise de la place. J’y ai exercé pendant 4 ans. Mais, mes ambitions ont fini par prendre le dessus. Je me suis donc mis à mon propre compte. Aujourd’hui, j’ai à mon active trois entreprises : NVERSE qui est aujourd’hui AFRICARTOUCHE, (Une marque de cartouche d’encre made in Côte d’Ivoire), la seconde, c’est Fanicodrome (un pressing digital à domicile) et maintenant Carnot ingénierie (fabrication de chariot mobile de nourriture et de transporteur colis cargo XL).

Quelle a été la raison de votre démission ?

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Ainé de ma mère, après le décès de mon père, je me devais désormais d’avoir une activité génératrice de revenu afin de l’épauler. Aussi, n’aimant pas la routine, le déclic est venu de là. J’ai pris le risque de démissionner à quelques jours de mon mariage. Je me suis dit que si je reste employé jusqu’au mariage, je n’aurai plus la possibilité de me mettre à mon propre compte.

Comment avez-vous surmonté les risques liés à ce choix audacieux ?

Je savais à quoi je devais m’attendre. Donc à chaque difficulté, je trouvais une solution. Quand je suis face à une difficulté, je ne l’esquive pas. Bien au contraire, je prends du recul, je l’analyse et j’essaie de la résoudre par une stratégie d’inversion. C’est pourquoi on m’appelle l’inverseur.

Des finances, comment arrivez-vous à la fabrication de chariot mobile ?

J’ai décidé de faire des chariots suite à un constat et à des frustrations que j’ai rencontrées dans mon engagement pour l’entrepreneuriat. Au départ, j’ai voulu ouvrir un restaurant. Mais, j’ai été contraint d’abandonner ce projet à cause des pas de porte qui se levait à hauteur de (7.000.000 f CFA à 10.000.000 f CFA) et le coût élevé du loyer que je trouvais énorme pour un débutant. Je me dis qu’il faut trouver une alternative. C’est dans la quête d’alternative que je me suis retrouvé dans la métallerie à travers mes recherches.

Qu’est-ce qu’un chariot mobile ?

Un chariot mobile de nourriture, est un restaurant mobile qui a la capacité d’être déplacé à tout moment. La mobilité est sous différentes formes. Il y a des chariots mobiles qui sont attelable à une voiture. C’est-à-dire qu’on l’accroche à une voiture pour le déplacer d’un site à un autre. Il y a des chariots mobiles qu’on pousse comme des poussettes pour déplacer d’un lieu à un autre. Il y a des chariots mobiles motorisés qui marchent avec un moteur, des roues motrices pour pouvoir les déplacer directement d’un site vers un autre.

Quel est l’intérêt de s’offrir l’un de vos chariots ?

Nos chariots sont beaucoup modernes et l’avantage, c’est qu’ils sont très pratiques. En effet, avec ces chariots, on peut tout vendre. Aujourd’hui, tout ce qui se fait dans les fast Food, nos chariots peuvent le faire. En plus, ce sont des chariots personnalisés à l’activité de celui qui le commande. Si tu veux faire ‘’gnomi’’ avec lait, on te fait le chariot de ‘’gnomi’’ avec lait. Il est recommandé à toutes personnes désireuses de se lancer dans la restauration avec de faibles ressources financières.

Combien coûtent-ils ?

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Nos prix varient selon le modèle. Nous parvenons à faire des modèles standards qui sont liés à nos vécus. Ces modèles-là partent de 450.000 f CFA à 950.000 f CFA voir plus ou moins.

Est-il possible d’avoir un chariot à un prix forfaitaire. Exemple : 100.000 f CFA ?

L’entrepreneuriat, c’est comme un cycle de vie. On ne nait pas grand. On nait petit. Il faut donc accepter de commencer au bas de l’échelle. Donc, celui qui a 100.000 F qui veut acquérir un chariot, cette personne devra déjà accepter de commencer une activité à hauteur de 100.000 F afin d’acquérir une expertise dans le domaine de la vente et avoir le montant requis pour s’acheter un chariot afin de se démarquer des autres. Surtout, se démarquer des autres, montre l’évolution d’un entrepreneur.

Combien de modèles offrez-vous sur le marché ?

Nous n’avons pas de modèle limité actuellement. Nous sommes bien au contraire limités dans le temps pour la création. Sinon, nous avons assez de modèle à créer. Mais pour l’instant, nous avons 6 différents modèles disponibles. Les minis Cooper (chariot de petite dimension parvient à faire des brochettes et autre.), le Mobike (un vélo à caisson à glacière et réfrigéré). Aussi, il y a un modèle directement réfrigéré. Nos prix varient selon le modèle.

D’où proviennent vos équipements de fabrications ?

On s’en approvisionne sur le marché local. Tous nos équipements sont à 99 % ferreux. Nos chariots sont donc des chariots ‘’made in Côte d’Ivoire’’.

Pensez-vous avoir répondu au besoin de la population au travers de cette activité ?

Beaucoup de personnes sont intéressées par nos chariots. Des milliers de personnes de partout en Afrique, pas qu’en Côte d’Ivoire. Même en Europe, il y a des personnes qui veulent passer des commandes, mais on ne sait pas comment les approvisionner. Donc, je pense qu’on a atteint une partie de nos objectifs, c’est l’intéressement du client. Et la solution, la valeur qu’on arrive à apporter. L’objectif sera total lorsqu’on pourra servir toute la demande.
Grâce à nos différentes entités, en moyenne une vingtaine de jeunes ont quitté le rang de chômeurs. Ces derniers sont repartis dans plusieurs services à savoir : l’assistance de gestion, le département commercial, la comptabilité et le service technique. Pour un chariot vendu, deux (2) emplois sont créés. En effet, pour l’utilisation optimale et productive de nos chariots, l’acheteur a besoin de deux (2) opérateurs pour cuisiner et vendre.

A présent, qu’en est-il de vos études ?

Je ne dirai pas qu’aller loin à l’école n’est pas bon. Mais, chacun à sa conviction dans la vie. Chacun a son talent que Dieu lui à donner. Moi, j’ai décidé de ne pas continuer. Pour moi, c’est une perte de temps. Je me disais intérieurement, avec le niveau que j’ai, il était temps pour moi de me mettre à mon compte. Personnellement, je m’adapte très facilement et j’apprends vite. C’est un facteur qui fait que je n’ai pas voulu aller à l’école longtemps. Mais, je continue à suivre des formations en rapport avec mon secteur d’activité. Je suis plus porté sur le savoir-faire. Donc, pour tout ce que j’arrive à faire, je me considère comme un ingénieur autodidacte.

Quel message pour les futurs entrepreneurs ?

Il faut que ces derniers sachent que l’entrepreneuriat est tout un processus. On ne choisit pas d’entreprendre parce que x le fait. C’est l’aventure. Entreprendre, c’est identifier un besoin et essayer de le résoudre. Il faut savoir que tout le monde n’est pas destiné à être entrepreneur. C’est une histoire de destinée.

Grace Djazé

1 Commentaire

  • par Teindjingam Vincent
    Publié janvier 28, 2024 2:00 am 0Likes

    Je suis vraiment attirer par vos chariot mais le problème pour l’instant c’est l’argent,par contre est-ce que je peux avoir pour 300000f c’est tout l’économie que j’ai pour l’instant,je suis au Tchad !

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