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La Coupe d’Afrique des Nations 2023 est organisée par la Côte d’Ivoire. Une bonne occasion pour le ministère de l’Hydraulique, de l’assainissement et de la salubrité. Il a lancé une vaste opération de déguerpissement.

L’opération de libération des artères des villes, débutée le vendredi 1er décembre 2023 dans la commune d’Adjamé, s’est étendue aux autres villes de l’intérieur. Le résultat est visible. Les rues semblent plus larges. Là où on n’imaginait pas l’existence de caniveaux on se retrouve face à de gros caniveaux. D’Adjamé, en passant par Abobo, Yopougon, Marcory et Port-Bouët, le résultat est le même.

C’est une aubaine pour le ministère de l’Hydraulique, de l’assainissement et de la salubrité. « La libération des emprises rendra plus belle cette ville. Le gouvernement souhaite que la CAN qui sera organisée en Côte d’Ivoire soit la CAN de l’hospitalité. Or, qui dit hospitalité, dit propreté », a expliqué Bouaké Fofana. C’était à Yamoussoukro. Une opération qui a également pour objectif de contribuer à rendre agréable le cadre de vie des populations. « Le but de l’opération n’est pas de casser les commerces, mais si des installations doivent avoir lieu, cela doit se faire en collaboration avec les autorités municipales, afin que le tout participe à l’embellissement de la cité », a précisé le ministre.

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En fait c’est un coup de pouce pour Bouaké Fofana. L’envahissement des rues par les commerçants est un gros problème d’assainissement. L’occasion est donc belle pour monsieur salubrité. « Je ne savais pas que cette voie était aussi large », s’exclame Yoho Paul en parlant de la voie qui mène du grand carrefour de Marcory à la mairie de cette commune en passant par la « Pâtisserie abidjanaise ».

A Bouaké et à Korhogo le constat est le même. « Les agents de la mairie nous ont toujours dit que nous sommes sur le domaine public et qu’il va falloir quitter nos places. On croyait que c’était de l’amusement et qu’on allait pouvoir continuer de s’arranger avec eux. Mais cette fois cela à l’air sérieux », nous expliquait Mme Soro, vendeuse à Korhogo. C’était le dernier samedi de l’année 2023.

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La première étape qui est la plus facile est franchie pour le ministère de l’Hydraulique, de l’assainissement et de la salubrité. C’est le déguerpissement sans heurts. Quelle disposition est prise pour éviter que les sites ne soient pas recolonisés ? Car, et c’est l’amer constat, la plupart des occupants de ses sites non autorisés ont eu l’aval des autorités municipales de leurs localités. « Dans quel pays sommes-nous ? J’ai payé de l’argent à la mairie pour m’installer ici. Je suis à jour du paiement de la patente. La même mairie vient m’informer que je suis sur le domaine public et que le gouvernement me demande de partir de là. Je ne comprends rien », nous explique un opérateur économique de la ville de Bouaké. Et ils sont nombreux dans ce cas de figure. Qui va veiller à la non recolonisation des différents sites libérés ? Y a-t-il les moyens pour l’entretien de toutes ces espaces libérées ?

Ce qui est certain c’est que nos villes ont fière allure et il est plus aisé pour le piéton de circuler à moindre risque. Pour combien de temps ? Car la Coupe d’Afrique des Nations ne dure qu’un mois.

Yéti Marie G.

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