L’on parle très peu d’elles au quotidien. Et pourtant, elles méritent un peu plus de considération de la part de la population. Elles, ce sont les agents de la Brigade Spéciale de Circulation et de Régulation (BSCR). Une unité singulièrement composée de femmes pour s’attaquer aux embouteillages de la circulation.
La Côte d’Ivoire, à l’instar des pays développés, fait partie des territoires qui enregistrent le plus grand nombre d’embouteillages quotidiennement. Il ne se passe pas une journée sans que les populations de sa capitale économique, Abidjan, soient dans la tourmente.
Et pour cause, la perle des lagunes, considérée comme une oasis de la sous-région, attire, chaque jour, du monde. Que ce soient des investisseurs publics ou privés, des hommes d’affaires, tous ont recours aux véhicules pour leur déplacement.
Difficile donc de se frayer un chemin pour se rendre à son lieu de travail les matins. Difficile également de faire le chemin inverse quand il est temps de rentrer chez soi, le soir. C’est un combat dans lequel le citoyen sort d’ores et déjà perdant. C’est ainsi depuis des lustres dans La ville.
Pour mettre un terme à ce « fléau », ou du moins, tenter de le ralentir, il fallait donc agir. C’est à juste titre que le gouvernement a décidé, en plus des quelques agents existants déjà sur le terrain, de créer une brigade spéciale : La Brigade Spéciale de Circulation et de Régulation (BSCR).
Composée majoritairement de femmes (110 femmes et 5 hommes), cette unité a officiellement été installée le vendredi 11 décembre 2020. Sa mission, « rendre fluide les grands axes routiers d’Abidjan ».
« La BSCR est aussi et surtout dédiée à la gestion des effets pervers des travaux du Projet de transport urbain d’Abidjan (PTUA). Très prochainement, Abidjan sera en chantier. Les chantiers de construction de plusieurs routes et d’échangeurs… ces travaux rendront la circulation très difficile. Cette brigade a pour mission essentielle de gérer les conséquences des travaux du PTUA », élucide Nicolette Kouassi, la commissaire en charge de cette brigade.
On peut le dire ! Ces femmes au galon assurent avec brio leur mission. Elles ne sont jamais loin lorsqu’il s’agit de secourir des véhicules engouffrés dans un embouteillage. Ou même de gérer la fluidité de la circulation au quotidien.
Certes, elles ne peuvent être partout à la fois, toutefois, elles se présentent comme les seules « pompiers » des bouchons d’Abidjan, à qui l’on doit accorder le plus de reconnaissance.
Souvent envoyées en urgent à des carrefours stratégiques, ces dames, belles, jeunes et surtout assidues à la tâche, constituent le poumon de la fluidité routière dans la capitale. Car sans elles, faut-il le reconnaître, certaines voies seraient pratiquement infréquentables à une certaine heure.
Des carrefours comme, celui du CHU de Cocody, de la Vie-Cocody, de la RTI, de Petro Ivoire-Angré, de Riviera après Barrage, de Williamsville-Adjamé, du Feu Sapeurs-Pompiers-Yopougon, au Keneya-Yopougon, passant par le carrefour ‘Policier’-Mokossikro, ou encore les grands carrefours de Koumassi, de Marcory, pour ne citer que ceux-là…, ces dames ne tardent pas à intervenir avec leur moto, pour décanter des situations d’urgence.
Très peu considérée…
En dehors de la BSCR, qui montre le savoir-faire des femmes, il faut dire qu’elles ne sont pas toujours considérées à sa juste valeur. La raison étant que, bien souvent remarquées pour leurs atouts physiques que pour leur travail, leurs exploits passent souvent inaperçus aux yeux de tous.
Et pourtant, elles devraient avoir droit à bien plus… à des hommages à la hauteur du service qu’elles rendent à toute la population.
Un hommage à ces femmes battantes qui, de par leur mission, contribue au développement et à l’avancement du pays. Face aux injures et autres invectives des conducteurs qui les accusent de « créer les embouteillages », ces dames restent imperturbables, sereines. Sous la pluie comme le soleil, elles assurent leurs services avec abnégation et sérieux. A cause de cette unité, la police est devenue une attraction, une curiosité, un métier par lequel rêvent de nombreuses autres filles.
Merci d’avoir choisi ce métier et de rendre service aux Ivoiriens à travers votre engagement pour ce travail.
Arsène Lohouré