« Amener la population ivoirienne à avoir un regard nouveau sur la question du handicap ». Tel est l’objectif de Internews Medialab qui a organisé un atelier de formation à l’endroit de 30 journalistes pour une meilleure couverture des questions liées au handicap dans les médias, les 31 août, 1 et 2 septembre 2021 dans un hôtel de la place sis au Plateau.

« Nous voulons que les journalistes soient des ambassadeurs pour aider les personnes handicapées », a révélé la Représentante de Internews Côte d’Ivoire Evelyne Kaneza.

A cette occasion, la Présidente de l’Union Nationale des Femmes Hancicapées de Côte d’Ivoire, par ailleurs, Secrétaire générale de la Fédération des Associations pour la Promotion Sociale des Handicapés de Côte d’Ivoire, Anne Cécile Konan a dépeint le regard de la société sur les questions liées aux personnes handicapées.


« Nous vivons dans une société où la notion du handicap est dévalorisante. Dans nos langues, on traduit le handicap comme ce qui est gâté, et non récupérable. En Baoulé on dira le pied ou l’œil qui est gâté ». C’est presque pareil dans toutes nos langues Africaines. Les personnes en situation de handicap ont longtemps demeuré en marge de la société et on a construit des modèles politiques sans tenir compte d’eux. En matière d’éducation, de formation, d’emploi, d’accès aux bâtiments publics…
La nomenclature même de la ville d’Abidjan montre que rien n’était prévu pour des personnes en situation de handicap. Nos mouvements et associations ont été un moyen de capitaliser l’attention de la société sur les problèmes que les personnes handicapées rencontrent », a-t-elle fait savoir lors d’un échange tenue le 2 août 2021 entre les participants et les organisations de la société civile des personnes handicapées, sous le thème: « Développer les angles narratifs autour du handicap ».


« Qu’on ne voit pas la pauvreté quand on parle d’une personne handicapée… »


Pour elle, il est absolument primordial d’impliquer la presse pour le développement des activités et surtout pour la création d’une conscience nationale en faveur des personnes handicapées. Car, a-t-elle ajouté: « Cela pourrait aider rapidement parce que pauvreté et handicap sont sœurs et voisines. Il faut faire en sorte qu’on ne voit pas la pauvreté quand on parle d’une personne handicapée, mais plutôt quelqu’un qui peut apporter sa contribuer forte au développement du pays.


« La personne handicapée n’est pas forcément une personne nécessiteuse… »


Même son de cloche pour le Vice-président de la Coordination nationale des personnes handicapées de Côte d’Ivoire (CAPH-CI) Amani Daniel K. Qu’on « cesse de nous appeler par notre handicap. En tant qu’une personne handicapée atteinte d’albinisme, je suis aussi confrontée à ces difficultés. A chaque fois quand je sors on m’appelle « le blanc ». c’est intéressant parce que ça me fait plaisir. Mais on ne doit pas le faire, il ne faut pas appeler une personne handicapée par son handicap. C’est la résumer à sa situation », a-t-il expliqué.


Il poursuit: « La personne handicapée n’est pas forcément une personne nécessiteuse. Dans notre société c’est pourtant le cas. La personne handicapée a des valeurs et des capacités que les personnes dites normales n’ont pas forcément. Il faut en parler sur les différents canaux de communication, télévisons , radio, les réseaux sociaux »…


Selon la Chef de ce projet Représentante d’Internews, Jackie Njagi LIDUBWI, qui s’est exprimé lors de la cérémonie d’ouverture tenue le 31 août 2021, un peu avant le début des activités, ledit programme de formation « se déroule dans quatre pays sur le continent africain ». Il s’agit notamment du Liberia, la République Démocratique du Congo (RDC), la Tanzanie et la Côte d’Ivoire, pour une durée de deux ans.


Parmi les thématiques à l’ordre du jour figurait le « partage d’expériences individuelles sur les reportages impliquant des personnes en situation de handicap, des conseils pour interviewer des personnes en situation de handicap, des politiques locales et internationales sur le handicap, tirer parti des réseaux sociaux pour couvrir le handicap »…


Marina Kouakou

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